Citoyenne Olympe de Gouges, première féministe

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"Enfants de la patrie, vous vengerez ma mort !" Si un jour quelqu'un passe sur la place de la Concorde à Paris et que cette personne tend l'oreille ce sera cette phrase qu'elle entendra. Ces mots ont été prononcés par l'une des premières féministes françaises, j'ai nommé Olympe de Gouges. Cette phrase, fût la dernière qu'Olympe ait prononcée seulement quelques secondes avant de mourir guillotinée. Oups, je vais trop vite on va tout rembobiner pour comprendre comment d'Olympe  s'est retrouvée sur une guillotine.

Tout commence le 7 mai 1748, avec la naissance de Marie Gouze. Elle est la fille de Anne-Olympe Gouze et surement de Jean-Jacques Lefranc de Pompignan. La paternité de ce dernier n'a jamais été prouvée officiellement. La mère de Marie était mariée depuis 1737 avec un certain Pierre Gouze. Sur l'acte de baptême de Marie, la signature de Pierre Gouze n'y figure pas en revanche la fillette hérite de son nom. D'ailleurs ce dernier mourra en août 1750.

En 1764, malgré une attirance pour un jeune poète du nom de Valette, Marie est contrainte de se fiancer avec Louis-Yves Aubry (de quatre ans son aîné) un officier de bouche : à l'époque cela voulait dire qu'il était chef de cuisine. Le 24 octobre 1764, Marie Gouze épouse Louis-Yves Aubry à l'âge de 17 ans.

Le 29 août 1766, Marie met au monde un petit garçon du nom de Pierre. En novembre, peu de temps après qu'une crue ravage la ville de Montauban, Louis-Yves succombe de maladie. Marie se retrouve donc veuve avec un enfant en bas âge, à l'âge de 18 ans. Mais ce veuvage lui accorde une certaine liberté de mouvement et de penser. Elle écrira quelques années plus tard sous le nom d'Olympe de Gouges. De Gouges est une déformation orthographique de Gouze.

En 1767, Olympe rencontre Jacques Biétix, un lyonnais de 28 ans, venu s'installer à Montauban pour surveiller les affaires de son père. Même si Olympe refusera toujours de l'épouser, Jacques deviendra son amant et son protecteur jusqu'en 1793.

En 1773, Olympe et son fils quittent Montauban pour s'installer à Paris.

Grâce aux différents cercles intellectuels auxquels elle participe, Olympe fait la connaissance de nombreux "grands Hommes" comme Benjamin Franklin, le marquis de Condorcet...

En 1785, Olympe envoie sa première pièce de théâtre anti-esclavagiste à la Comédie-Française (fondée en 1680 par Jean-Baptiste Poquelin dit Molière), elle se nomme Zamor et Mirza ou l'Heureux Naufrage.La pièce est acceptée par les sociétaires (nom des comédiens de la Comédie-Française), elle sera donc jouée. Malheureusement, le refus d'une seconde pièce provoque une telle dispute entre la jeune femme et certaines comédiennes, qu'Olympe risque la Bastille. C'est grâce à ses relations qu'elle finit par y échapper.

En novembre 1788, Olympe publie sa première brochure politique "Lettre au peuple ou Projet d'une caisse patriotique". Son but est de proposer un impôt dit "patriotique" et volontaire, pour inciter les Français à économiser sur leur train de vie. Au total Olympe publiera des dizaines et des dizaines de brochures, d'affiches et de discours politiques.

En mars 1789 la pièce Zamor et Mirza est enfin mise en répétition. Le 12 septembre 1789, Olympe écrit sa douzième brochure politique "Action héroïque d'une française ou la France sauvée par les femmes" pour saluer l'action d'une délégation d'artistes quelques jours plus tôt. Le 7 septembre, un petit groupe de femmes d'artistes ont été reçues à l'Assemblée nationale : elles venaient offrir leurs bijoux pour contribuer au règlement de la dette publique.

Le 26 mai 1790, Olympe propose à l'Assemblée Nationale son "Projet sur la formation d'un tribunal populaire et suprême en matière criminelle". Le but est de constituer un tribunal pour que chaque citoyen soit jugé par des jurés, issus des différents catégories sociales  de la population, et non pas uniquement des magistrats professionnels venant de la noblesse de robe (bourgeoisie très riche qui avait les moyens d'acheter un titre de noblesse).

Durant mars 1791, Olympe fait lire une nouvelle pièce nommée "Nécessité du divorce" à la Comédie-Italienne : Refusée, elle ne sera jamais jouée.

Le 5 septembre 1791, Olympe marque l'Histoire du féminisme français avec sa "Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne", au départ il faut savoir que ce texte était destiné à la reine Marie-Antoinette. Ce texte est constitué de 17 articles, les extraits les plus connus sont les suivants: "La femme naît libre et demeure égale en droits." et "La femme monte à l'échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune.".

Le 20 juillet 1793, Olympe est dénoncée par son afficheur et arrêtée pour son affiche "Les Trois Urnes, ou le Salut de la patrie, par un voyageur aérien". Le but de l'avis  était de former trois assemblées : une pour un gouvernement républicain, une pour un gouvernement fédératif et une dernière pour un gouvernement monarchique. Le 17 août, Olympe fait placarder "Une patriote persécutée par la Convention" depuis sa prison. Elle veut être confrontée à ses juges et pouvoir expliquer son projet des Trois Urnes et pour montrer à quel point il est ridicule de l'arrêter pour ce texte. Elle a d'ailleurs déclarer "Que l'on me juge donc. La mort, ou la liberté.".

Le 21 septembre 1793, Olympe réussi à faire placarder une affiche qui dénonce son arrestation : "Olympe de Gouges au Tribunal révolutionnaire". Mais elle ne s'arrête pas là et s'en prend avec violence en le traitant de tyran enfin elle y ajoute son autoportrait.

Le 2 novembre, Olympe est jugée par le Tribunal révolutionnaire et condamnée à mort.

Le 3 novembre 1793, à l'âge de 45 ans, Olympe se retrouve sur la guillotine. Mais juste avant que la lame meurtrière ne réalise sa sinistre besogne, Olympe lance cette fameuse phrase "Enfants de la patrie, vous vengerez ma mort" !  

 Mais juste avant que la lame meurtrière ne réalise sa sinistre besogne, Olympe lance cette fameuse phrase "Enfants de la patrie, vous vengerez ma mort" !  

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Si vous souhaitez en savoir plus sur Olympe de Gouges, je vous propose de lire (ou relire) la bande dessinée de José-Louis Bocquet et de Cartel. Je vous avais déjà proposé une bande dessinée des mêmes créateurs pour Joséphine Baker : je les trouve très complètes.


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