The Maid

CHAPITRE 1

Cela fait un bout de temps que je suis réveillé à contempler le plafond blanc de mon appartement, je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit, le soleil passe à travers les stores, la tête enfouie dans mon oreiller je cherche mon téléphone du bout des doigts sur la commode à côté du lit, je traîne jusqu'à la cuisine telle une larve en espérant que la caféine réussira à me réveiller. Je pioche une viennoiserie dans une corbeille et m'assois devant la télé. Aujourd'hui était mon premier jour de travail, si on peut appeler "nettoyer derrière quelqu'un" un travail. Tout le monde part en voyages ou à la plage et moi je vais passer mon été et certainement plus à faire les corvées d'une personne trop feignante pour les faire elle même.

Il y a un avantage à cela, j'aurais de l'argent qui me servira à payer mes frais universitaires, je considère que mes parents en ont assez fait pour moi ces dernières années, je compte bien me débrouiller par moi même. Il me fallut quelques minutes pour me préparer et repasser mon uniforme qui finit dans mon sac. Je ferme mon appartement à clé et descends la rue, l'été s'est installé à San Francisco, il y a une légère odeur salé dans l'air, sûrement à cause de la mer à proximité. Je passe devant de multiples agences de voyages promouvant des vacances à faire rêver, des boutiques exposants des articles de plages et j'en passe, j'en conclus que le monde s'est mis d'accord pour me faire comprendre que mon été va être merdique.

J'arrive enfin devant l'agence, non, pas de voyages à mon grand dam, mais une agence de recrutement de personnels de service. Il y a de quoi faire rêver...

Je suis directement accueillie par une petite secrétaire blonde.

-Bonjour Mademoiselle Blair, je vous attendais suivez moi. m'ordonne t-elle avant que je n'ai eu le temps de répondre

Elle s'assoit devant son bureau et m'indique le siège en face, puis elle entame un monologue en m'expliquant ce que je dois faire, ce que je ne dois pas faire, ce que je ne dois pas dire, je me suis sentie quelque peu rabaissé mais mon sourire ne laissait pas transparaitre que je n'avais aucune envie de me trouver ici ni de faire ce job.

S'ensuit une éternité de "signez ici" et vos initiales là" puis je signe enfin mon contrat.

Elle m'informe que je travaillerais pour un certains Monsieur Styles, une personne assez côté et importante dans le business mondial.

-Encore une chose Mademoiselle Blair, vous serrez amené à côtoyer Monsieur Styles assez souvent et donc à connaître plus ou moins sa personne donc veuillez rester discrète et ne révélez ne serais ce qu'un détail sur lui aux médias, dans le cas contraire s'en suivra votre licenciement.

**********

Je marche dans un lieu qui m'est totalement inconnu, Nob Hill, le quartier des gens haut placés comme on dit, je me souviens comment la secrétaire avait été insistante sur le fait que je dois rester muette au sujet de cette personne, j'appréhende cette rencontre. Je m'arrête devant une immense villa, je vérifie trois fois l'adresse et il me semble que oui, je suis au bon endroit. Entretenir mon appartement est une chose mais une villa, et seulement avec mes deux petites mains, le peu de motivation que j'avais s'est enfui.

Je m'avance lentement puis j'ai du expliquer ma présence à un homme de sécurité, ça va pas être très drôle de travailler ici. Il me cède le passage et je continue de remonter l'allée tout en me perdant dans l'admiration des jardins et de l'immensité des lieux.

Voilà une bonne dizaine de minutes que j'attends comme une idiote que quelqu'un m'ouvre, il semblerais que ce Monsieur Styles aime se faire désirer ou peut-être qu'il s'est perdu, je pense que l'on doit se perdre facilement dans cette grande villa.

La porte s'ouvre d'un coup sec et je me retrouve face à un jeune homme assez imposant, d'une tête de plus que moi, il porte un costume noir et ses traits son sévère et froid. Il doit être le fils de ce Monsieur Styles.

-Bonjour, je cherche Monsieur Styles. ma voix est hésitante et faible

- Si c'est pour une interview vous pouvez passer votre chemin je ne suis pas d'humeur aujourd'hui. dit-il en me fessant comprendre que je l'ennui déjà

Oh. C'est donc lui, je m'attendais à une personne plus âgée et beaucoup plus poli. Je vais donc passer mon été à côtoyer cet individu qui ne semble même pas doté du moindre sentiments de sympathie et à qui sourire pourrait causer la mort.

-Je ne veux pas d'interview, je suis juste la nouvelle femme de ménage.

- Vous auriez pu le dire dès le début. Entrez. dit-il sans même me regarder

Il me laisse passer et j'entre dans un domaine décoré de marbre et d'autres matière dispendieuses dont je ne connais même pas les noms. C'est impressionnant et à la fois très intimidant. La hauteur de plafond était immense, les fenêtres s'élevaient à plusieurs mètres et tout l'endroit baignait de lumière. D'ici l'entrée je pouvais voir un immense jardin avec une piscine interminable. Les murs était décorés de tableaux d'art contemporain qu'une vie entière de salaire ne pourrait me permettre d'acheter un petit centimètre de ces toiles. C'est dommage qu'un aussi bel endroit soit habité par cette personne aussi froide et impoli.

- Je crois qu'une visite s'impose. dit-il

J'hoche la tête incapable de lui répondre, je garde un petit espoir qu'il se montrera plus chaleureux à l'avenir...