Chapitre 11.

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Tout avait l'air joyeux au palais de Celhadi.
Après le fougueux baiser d'Edmund et d'Ailla, celle ci du partir dans son dortoir pour se préparer.
La festivité de ce soir allait annoncer le nouvel ère de Celhadi et de la Reine.

Point de vue d'Ailla Huggins :

-Putain.. Qu'est-ce que j'ai fais ? murmurais-je à moi-même en me brossant les cheveux.

Tout s'était passé très vite. J'avais souffert le martyr et détesté ce monde pendant des jours après cette humiliation devant mon peuple.
À présent, ma douleur, mes cicatrices et ma haine s'étaient évaporés comme par magie lorsqu'Aslan me rendit visite.
La seule chose qui me faisait mal était Edmund.
Mais il ne m'a rien fait, il m'a même aidé à trouver Aslan... Pourtant je suis folle de rage.
Notre baiser ce n'était pas une simple idiotie de jeunesse, non.
J'en avais embrassé beaucoup, même plus encore mais je n'avais jamais ressentit une telle chose. Ses yeux, sa bouche, son teint pâle... J'en avais le tournis.

Je me surprenais à retoucher ma bouche, là où Edmund m'a touché. Ce n'était pas possible. Impossible.

Mes poings tapèrent contre la table en bois et je repensais à notre rencontre, à ce que j'ai appris.
Edmund n'était pas de mon époque, il vivait dans une époque merdique de la seconde guerre mondiale. Il ne sait même pas comment cette guerre va finir, il ne sait probablement pas ce que les nazis font aux juifs dans ces camps, il ne sait rien.
Je sais tout.

Et puis, à quoi bon ? J'ai su que nous allions revenir dans notre monde un moment donné.
Et lorsque je vais revenir à Bristol, Edmund sera à Finchley. Une soixante dizaine d'années en moins.
Et il va périr dans un accident de train.
Il va crever lui et sa famille.

Et il ne le sait pas.

Je levais les yeux face à ma robe dos nue qui laissait percevoir une seule jambe. J'en avais eu moi-même l'idée.
Elle était assez moderne pour Celhadi, je l'avais dessiné et demander à Ata de la faire.
Sa couleur or m'allait à ravir. C'est d'ailleurs, la couleur que je portais le plus ici, dans ce monde.

Ata rentra sans taper et s'excusa directement.
Elle se mit à coiffer mes cheveux bruns.

-Ata... dis-je en la regardant par le reflet du miroir.

-Oui ma majesté ? fit la vieille dame.

Je soupirais et fit un petit sourire.

-Que feriez vous si... vous vous retrouviez à aimer un homme... et qu'il n'est pas fait pour vous ? Qu'il n'est pas de votre monde, et qu'il disparaîtra un jour ou un autre et que vous ne pourriez jamais le suivre ? demandais-je, espérant qu'elle je comprenne pas.

Elle fit tomber sa brosse à cheveux par terre et je lui lançais un regard.

-Oh mon dieu ! s'écria la dame.

Je fis de gros yeux sans vraiment comprendre.
Elle se mit à sourire et s'approcha de moi pour murmurer.

-Vous êtes tombée amoureuse du Roi Caspian ! fit Ata, apparement heureuse.

Je fronçais les sourcils, et me mit à grimacer.

-Ça va pas ou quoi ? demandais-je en faisant de gros yeux.

Ata se calma et toussota un peu.

-Et bien.. J'en profiterai tant qu'il est encore temps, Belle Ailla.

J'hochais la tête.

Et si Edmund ne ressentait pas la même chose à mon égard ? Je n'étais pas du genre à trop m'attacher mais...
Je me sentais si proche de lui.

Ton monde & le mien. [NARNIA]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant