Chapitre 12.

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[Point de vue d'Edmund Pevensie.]

La reine Ailla était incroyablement cruelle.
Je ne la reconnaissais plus : où était passé la Ailla qui me plaisait tant ? Je la regardais partir avec sa robe en or et je décidais d'ignorer son dos nu, je n'arrivais plus à la contempler.
J'étais énervé.
J'étais jaloux.
Et je détestais ce sentiment.

Pourquoi danser avec Caspian ? Devant Susan et moi en plus.
Elle faisait ça pour son peuple disait-elle.
Comme se faire humilier en se faisant fouetter juste pour les règles de son père qui jadis était roi de Celhadi.

À vrai dire, la brune en jeans me manquait.
Son regard rebelle était différent ; à présent, c'était un regard de reine. Elle n'était plus adolescente renfrognée et énervée. Elle était devenue une femme, une reine puissante.

Je restais là, sur mon lit en rêvant de scènes torrides avec la reine Ailla sans même le vouloir.

...

Le lendemain fut terrible : la nuit fut longue et la musique de la grande salle n'arrangeait rien.
Ailla n'était pas aux côtés des serviteurs et personne était réveillé à part Peter.
Il me salua avant de boire un peu de son jus.

-Susan a passé la nuit avec... Caspian, fit mon frère d'un air révolté.

J'haussais un sourcil avant de ricaner. Le regard de Peter était hilarant : depuis quand donnait-il de l'importance à la vie sexuelle de notre sœur ?
Qu'est-ce que Ailla aurait rit devant la tête de Peter.

-Où est...

Peter me coupa la parole et me montra du doigt la fenêtre. Je m'approchais d'elle en plissant des yeux, le soleil me les brûlant.
Ailla combattait à l'épée avec ses hommes.
Ses cheveux étaient lâchées et son teint d'or illuminait encore plus le soleil.
Je serrais la mâchoire : peut-être qu'Ailla n'était pas devenue aussi terrible.
Peut être qu'elle était seulement perdue.

J'étais si hypnotisée par sa beauté et sa maîtrise que je ne remarquais même pas que mon frère me parlait.

-Hm ? Quoi ? répondis-je en la regardant toujours.

Peter me tapota l'épaule.

-Tu as un peu de bave... Là...

Il me montra ma bouche et directement je tentais de l'essuyer : mais je n'avais rien.
Il se mit à ricaner et je soupirais. Peter était... difficile à supporter.

Je sortis de mes pensées en entendant le professeur Klift nous saluer. Je tirais ma révérence de manière distinguée lorsqu'Ata arriva.

-Ailla, une reine classe vous allez me dire ! Elle est pleine de boue ! s'exclama Ata en montrant la fenêtre qui montrait Ailla se battre avec ses hommes. 

Elle soupira tandis que Klift toussa pour lui montrer que nous étions là, Peter et moi.
Cela m'était égal de me faire saluer, roi ou pas.
Ata s'excusa avant de tirer à son tour une longue révérence.

-Ah ! Ça fait tellement du bien ! s'exclama une voix qui m'était bien trop familière et une façon de parler qui n'était semblable a aucuns de mes mondes.

Ailla.

La brune qui saignait de la sourcilière entra dans la pièce sans savoir que j'y étais.
Son visage pourtant si joyeux se transformait en une moue triste. Elle haussa un sourcil tandis que tout le monde lui tirait une révérence.

Elle fit un geste de la main en levant les yeux au ciel.

-Cessons les révérences, je commence à avoir mal au dos. Je vais me laver, fit la brune en ressortant de la salle.

Ton monde & le mien. [NARNIA]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant