Chapitre 16.

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[Point de vu d'Edmund Pevensie]

-Et bien... Tant pis.

Je grognais en regardant ma soeur Susan qui me regardait avec de gros yeux.
Elle soupira et attrapa ma main à ma plus grande surprise.
Je posais mon regard sur elle et je regardais ses yeux bleus si semblables à ceux de Peter, mais tellement plus émotifs.

-Tu te fais souffrir, tu refuses d'être heureux, Ed.

Je levais les yeux au ciel : c'est vrai que Susan me comprenait plus que n'importe qui.
Elle aussi était tombée amoureuse d'un homme qui n'était pas de son monde.
Enfin...

Que pouvais-je donc faire ? Je ne supportais pas être loin d'Ailla. Je ne supportais pas le fait qu'elle va un jour rentrer chez elle et retrouver sa famille, sans moi.
Me voilà alors, rêvant de ne jamais l'avoir rencontré : je n'aurais pas eu cette atroce douleur au fond de la poitrine, ses larmes qui montent en pensant à ma dulcinée qui... m'abandonne.

Elle était reine, elle était indépendante et incroyablement intelligente et elle devait mener son royaume.
L'air de Narnia n'était plus aussi magique à mes yeux : la seule chose de magique ici était Ailla.
Et elle était rentrée à Celhadi.

-Que veux-tu que je fasse ? Je vais rentrer à Finchley un jour, revoir cette vie que nous avions... Et toute ma vie je repenserai à Ailla, cette Ailla qui ne sera même pas encore né, que je ne rencontrerai jamais.

Mes mains tremblaient et je me sentais horriblement mal.

-Je me vois déjà, la regarder au loin. Elle sera une enfant, et je serais un vieillard... Elle ne saura jamais.... Elle ne saura jamais ce que nous avons vécu... Je serais mort avant qu'elle grandisse... Qui vais-je aimer d'autres là-bas ? Sans elle ?

Susan fronça les sourcils, sûrement choquée de mon émotion. Elle sauta dans mes bras et me garda près d'elle, le souffle coupé.

-C'est si injuste, elle est faites pour moi, Susan. Je le sais, Ailla est mon âme soeur...

-Tu en rencontreras une autre à Finchley, chez nous à notre époque... murmura Susan.

Je reculais en la regardant les yeux humides. En aimer une autre ? Au diable jamais !

-Jamais ! Je ne veux personne d'autre ! m'écriais-je en essuyant la première larme coulant sur ma joue.

Elle resta là, face à moi sans rien dire.
Lorsque je me retournais pour sortir de ma chambre, elle m'attrapa le bras.

-Tu vas retourner à Celhadi, vas-y. Tu as réalisé d'énormes choses à Narnia, Ailla est en train de les réaliser et je pense, qu'elle a réellement besoin de toi. Je t'en supplie Ed... Profite d'elle avant que...

-Avant qu'elle reparte chez elle... concluais-je en hochant la tête.

...

-En es-tu sûr ? demanda Peter en me regardant.

J'hochais la tête en souriant. Evidemment : Ailla était mon monde. Personne d'autre pourrait le changer.

-Certain, déclarais-je.

Peter m'attrapa dans ses bras et força l'étreinte quelques secondes de plus.
Je pris ensuite Lucy et Susan dans mes bras. Ainsi que Caspian.

-Fais attention à toi ! fit Lucy, les larmes aux yeux.

-Nous viendrons vous rendre visite, balança Caspian.

J'hochais la tête, heureux.

-Ne vous inquiétez pas pour moi... Vous êtes ma famille, ne l'oubliez pas...

-Nous ne l'oublierons jamais, Ed, répondit Susan.

Après les mille et unes étreintes, je me retournais accompagné de quelques hommes.
La route allait être longue : Celhadi était loin de Narnia et nous devions prendre le navire.

Des jours à voyager jusqu'à elle : je lisais toutes ses lettres qu'elle m'avait rédigé lorsqu'elle était parti à la conquête de Celhadi.

« Cher Edmund,
Je ne suis pas douée avec les lettres, à vrai dire, nous n'écrivons plus de lettres à mon époque.
Je ne sais pas quoi te dire.
Tu me manques.
Atrocement.
Tous les jours.
Je ne sais pas ce que tu as fais de mon coeur, Edmund Pevensie, mais il est rempli d'amour et je n'ai pas l'habitude... Je t'en supplie, prend soin de toi. J'arrive bientôt.
Je t'embrasse.
Reine Ailla.

Ps : c'est bizarre de signer en tant que Reine, je vais prendre l'habitude.... »

Je souriais bêtement : il y'en avait encore pleins.
Mes nuits se résumaient à penser à Ailla, ma belle et ma douce.
Heureusement, au bout de presque une semaine, nous arrivions sur la terre de Celhadi.

...

-Je savais qu'il manquait quelque chose dans ma vie, avant de te rencontrer je... Je ne savais pas ce qu'était l'amour.... Je n'avais pas envie d'aimer, quel drôle de mot « aimer. »

Ailla, surprise se retourna vers moi la bouche ouverte.
Je remarquais la présence d'Ata et professeur Klift autour d'elle ainsi que la cour.
Je me mettais à nu devant eux : je dévoilais publiquement mes sentiments.

-Je t'aime, Ailla. Je t'aime désespérément et j'ai besoin de toi, et je veux que tu deviennes ma reine, et de t'avoir ici près de moi toute ma vie... Je...

Elle courut vers moi et posa sa bouche sur la mienne.
Nous nous embrassions durant une minute entière : et je me ressentais enfin moi.

-Tu es fou, Edmund ! Tu es revenu ici...

-Pour toi... murmurais-je.

Ailla m'aida alors à m'installer, nous partagions la même chambre : la sienne.
Je l'aidais aussi pour son règne, elle aimait mon aide et mes conseils.

Nous nous aimions désespérément.

Cela faisait deux ans maintenant que nous habitions à Celhadi, mon frère et mes sœurs se rendaient souvent ici et vice versa.

Deux ans de vie commune et d'amour.
Je voyais Ailla grandir et prendre en maturité : celle que j'avais déjà acquéri au passé.
Je savais que c'était le bon moment.

Alors que la plus grande icône du monde de Celhadi faisait son entrée dans la pièce principale du château, je m'avançais vers elle.
La Reine Ailla était devenue la plus grande Reine au monde.
Elle était puissante et elle faisait peur aux autres Rois et Reines.
La prophétie ne s'était pas trompée : évidemment.
Mais moi... Mais moi je la connaissais si fragile.
Je savais tout d'elle.
Tout.

Elle posa son regard sur moi, un peu inquiète.
Puis je posais un genou au sol.

-Qu'est-ce...

-Ailla, veux-tu m'épouser et devenir ma Reine, jusqu'à la fin des temps ? demandais-je en la regardant.

Ton monde & le mien. [NARNIA]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant