Ton monde & le mien. [NARNIA]

Chapitre 15.

[Point de vue d'Ailla.]

Je venais de lui dire je t'aime.
Je l'avais balancé comme ça, juste après fait l'amour avec lui.
Ma tête contre son torse, je sentais à quel points son coeur battait vite.

Mon regard vide, j'attendais une réponse de sa part.
Il me fallut presque une minute pour en avoir une.

-Je.... je....

Je relevais la tête et je regardais vers lui : il avait les larmes aux yeux.
Mais pourquoi ?
Venais-je alors de lui faire peur ?

-Nous serons toujours séparés, Ailla. Il n'y a pas d'issues.. Notre amour est possible seulement ici, mais pas là-bas...

-Mais là-bas c'est le vrai monde... concluais-je en me relevant.

-Où vas-tu ? Ailla ! fit Edmund en se levant à son tour.

Je remettais mes sous vêtements l'ignorant royalement.
Dos à lui, les larmes commençaient à couler.
Edmund savait mieux que moi que notre histoire ne menait à rien.
Il m'obligea à me retourner et me fit face.

-Moi aussi je t'aime ! Je t'aime Ailla... Tellement... fit le brun en collant son front contre le mien.

Je soupirais.

-Alors arrête... Arrête d'y penser ! hurlais-je en baissant la tête.

Il me fixa pendant quelques secondes sans rien dire puis hocha la tête.

-Tu as raison... Arrêtons d'y penser et profitons de ce qu'on vit, d'accord ?

Je lui lançais un triste sourire.
Il ne savait pas ce que je savais.
Sa mort en train avec sa famille... Il ignorait que je lui cachais tant de choses.
Il ignorait ce qu'il allait se passer encore à Londres durant la guerre...

Je le regardais : Edmund était innocent et gentil. J'en avais mal au coeur.

J'aurais donné mon âme pour rester près de lui toute ma vie.
Mais c'était bien trop et je savais qu'un jour, Aslan allait nous renvoyer chez nous.

Nous rentions à Narnia tous les deux, trempés. On se jurait qu'à présent, nous allions partager notre chambre et personne ne dira quelque chose dessus.
Ce que nous avons fais.
Pendant trois jours.

Nous sortions de la chambre seulement pour nous nourrir ou pour aller aux toilettes. Sinon, la salle de bain et la baignoire était dans la pièce d'à côté et nous passions parfois deux heures ensemble dans cette énorme baignoire.
Je vivais un rêve.

J'en oubliais presque mon royaume et mes responsabilités de reine.

Un matin à 05h, j'ai dû réveillé mon Roi.
Il n'arrivait presque pas à ouvrir les yeux : il était encore endormi.

-Mon amour... murmurais-je en lui touchant l'épaule.

-Hm ?

Je lâchais un rire, mais ce rire était rempli de larmes.

-Je m'en vais. Je retourne à Celhadi...

Il se leva brusquement et posa son regard sur moi.

-Quoi ? Non ! hurla le roi en se levant.

Même si Edmund était un garçon adorable, il se pouvait être agaçant et un peu gâté.

-Hors de question, continua le brun.

-Je suis Reine ! C'est mon devoir ! soupirais-je.

-Peu importe ! Ne veux-tu donc pas être ma reine ?