Chapitre 64

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Pdv Magnus
Je ne contrôlais plus mes actions, je ne pouvais plus les contrôler.
Camille venait de tirer sur Alec. Alec, venait de se prendre une balle en plein coeur.
Il se vidait peu à peu de son sang.
Je ne voulais pas  y croire, je ne pouvais pas y croire, j'avais besoin de ne pas y croire.
Ça ne pouvait pas être arrivé, non, pas lui.
Ses yeux s'étaient fermés et alors que je m'étais précipité vers lui pour le prendre dans mes bras, Camille s'était mise à ricaner et ça en avait été trop pour moi.
Alors, fou de désespoir, de colère, de rage, et de tristesse je m'étais   jeté sur elle. Mais tout mon corps étant paralysé par le choc de la situation,  elle avait réussit sans mal à me repousser.
Je la fusille alors du regard avant de porter mon attention vers le pistolet qu'elle avait à la main.
Il suffirait simplement que je la prenne par surprise, et justice serait faite.
Alec est... était, il était celui qui m'a fait changé, qui m'a sorti de cette vie montone, qui m'a fait découvrir tout un tas de sentiments incroyables, il m'a... Il m'a aimé,  accepté,  rassuré, il m'a fait vivre.
Il est celui.. bordel il est tellement de chose, et ce n'est pas fini. Ce n'est pas possible que ce soit fini.
Ceci est juste un mauvais rêve.

Son rêve justement.
Il allait l'atteindre. Dans une semaine, même pas, il allait l'atteindre.
Mais comme il vit à mes côtés, il n'a pas pu. Il ne le pourra jamais.

Bordel pourquoi j'ai écouté Clary ?  Je savais très bien ce qu'il risquait et comme un égoïste je l'ai...

Je secoue la tête en laissant couler toutes les larmes de mon corps.
Je serre fort sa main avec la mienne et tremble. Je ne pouvais faire que ça,  je n'arrivais qu'à faire cela. A l'intérieur de moi c'était comme si chaque cellule, chaque organe, se des intégrait.  Comme si mon ventre se déchirait.

Je le revois me sourire, rire. Je revois ses yeux pétiller, je revois chaque petit détail.

Je ne te lâche pas tant que tu ne m'a pas lâché Magnus, tout ira bien.

D'un geste vif, j'attrape le pistolet de la main de Camille et le pointe vers elle en tremblant.

Laisse moi être ta maison.

"-Il ne méritait pas ça. "

Camille se fige en comprenant ce que je m'apprête à faire.

Je t'aime, chaton.

Je sèche les larmes qui n'arrêtent pas de couler de mes yeux à l'aide de ma manche et alors que j'allais appuyer sur la détente, pour l'éliminer une bonne fois pour toute de ce monde, les cris de Clary m'en empêche :

"-Tu sais qu'il n'aurait pas voulu ça. "

Et comme je sais qu'elle a raison, je ne fais rien.
J'ordonne simplement à Camille de foutre le camp d'ici.
Puis je retourne à ses côtés et me remet à sangloter en attrapant ses mains avec les miennes.
J'aimerai arrêter de ressentir ce déchirement énorme en moi, ce trou béant, cette douleur lancinante, cette destruction mais ce n'est pas possible.
Lorsque l'on perd un être cher, la douleur ressenti est indescriptible.
C'est indescriptible pour la simple raison que le mal est trop fort, trop puissant pour être décrit, trop intense pour pouvoir être nommé.
En un instant, chaque souvenir, qu'il soit bon ou mauvais te reviens en mémoire, chaque petit moment, chaque expression, chaque trait de son caractère. Et plus le temps passe, plus tu ne veux pas y croire.
Plus le temps passe et plus cette vision horrible s'incruste dans ta tête, t'obligeant à te confronter à la réalité.
A ce moment là, beaucoup cris, ou même pleure.
Moi je fais les deux.
Mais ça ne change absolument rien. Ça ne soulage pas la douleur non.
Mais la douleur en elle même, ce n'est pas ce qu'il y a de plus douloureux. Non, le plus douloureux, c'est de comprendre que cette souffrance te montre à quel point tu es vivant. Et surtout, elle te montre à quel point, la personne que tu aimes, elle, ne l'es plus.
Pour que cela cesse, il faudrait qu'il se  réveille. Pour que cela cesse... Il faudrait un miracle. Or, les miracles n'existaient pas. Et Clary et Simon le savaient tout aussi bien que moi. C'est pour ça qu'ils ne disaient rien. De toute façon, qu'est-ce qu'ils pourraient bien dire ? Ça ne changerait rien.

Avec Toi...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant