"Je suis désolé,
Pardon d'exister. Pardon de devoir partir. Si tu savais comme je m'en veux. Je voulais t'offrir plus que Derry, plus que le Maine. J'avais déjà tout prévu... Et je voulais même te demander ta main. Puis il a suffit d'une soirée, une seule, pour que je foute ma vie en l'air. Ça, je ne me le pardonnerai jamais.
Je ne suis peut être pas très doué avec les mots, mais j'essaye tu vois. On aurait pu s'enfuir de cette ville pourrie, main dans la main. Je voulais t'écrire des chansons, je voulais pouvoir vivre avec toi. Je ne sais pas combien de mois, de jours ou de minutes il me restent, j'espère que j'en ai assez pour te dire à quel point je t'aime. Je t'aime Eddie. Je t'aime à en crever. Je t'aime plus que tout au monde. Je t'aime comme je n'ai jamais aimé personne. Et t'es un garçon. Et moi aussi. Je pensais pas ça capable avant, avant toi. Tu es toute ma vie. Devoir te laisser seul me brise en deux, et pourtant c'est ce qui se passe. La maladie bouffe mon corps, mais pas mon coeur.
Promets moi de te souvenir de moi, il le faut. J'essayerai aussi. Je ne sais pas où est ce que je vais atterrir, mais je trouverai un moyen pour me rappeler de toi. De tes tâches de rousseurs, de ton rire, de tes lèvres, de ton odeur. Je me souviendrai des battements de mon coeur lorsque je te serrais dans mes bras. Je t'aime tout entier.
Et j'ai peur. J'ai peur de mourir. La mort fait peur à tout le monde c'est vrai. Et j'en pleure Eddie, oui, Richie Tozier a, ou avait, des sentiments. Et ces sentiments c'est toi qui me les a fait découvrir. Avant j'avais peur de te décevoir, et maintenant je sais que je t'ai déçu. Je ne suis qu'un abruti. Un abruti amoureux du garçon le plus intelligent et le plus beau que le monde ai connu.
Oui, je parle comme dans les films à l'eau de rose que Beverly aime tant. Que tu aimes tant aussi. Je sais que tu n'en regardais pas parce que tu avais peur que je dise quelques chose. Mais Eddie qu'est ce que je m'en foutais. Tu pouvais tout faire, rien ne me dérangeait. Parce que je t'aime.
Je ne te l'ai jamais assez dit, j'aurais du. Je m'en veux. Je voudrais retourner en arrière, pour pouvoir tout changer. Je suis vraiment con.
Pour finir, sache que même mort, je continuerai à t'aimer.Eddie, je respire encore.
Richie."
× × ×
Assis sur son lit, Eddie lit, relit et pleure devant ce vulgaire bout de papier. La lettre est imbibée de larmes et son coeur bat à la chamade. Il le sent. Il sent que c'est la fin. Pourtant Eddie ne peut s'empêcher de se dire que c'est faux. Tout ça n'est qu'un cauchemar. Ils vont se réveiller et tout sera fini. Mais c'est bien réel. Richie meurt à petit feu, sous les yeux de Derry, du Maine. Personne ne peut rien n'y faire.
Soudain on sonne à la porte, une touffe de boucles brunes apparaît. Richie est fin, ses joues sont creusées et il a d'énormes cernes. Eddie l'accompagne jusqu'au lit. Un long silence s'installe et personne n'ose parler. Et d'un coup le noireau attrape le visage de son petit ami et dépose un baiser sur ses lèvres tremblantes. Les larmes se mêlent entre elles. Il se retire doucement.
- As-tu lu ma lettre..?
Eddie hoche la tête.
- Ça me tue, ose-t-il dire.
- Je sais Eddie, je sais.
Richie caresse les courts cheveux bruns d'Eddie. Celui ci inspire et expire lentement. Il l'aime. Il l'aime à en crever. Son coeur se serre. Imaginer Richie dans un vieux cercueil en bois, blanc comme un linge. Cette vision l'effraie et il se blottit contre son compagnon. Ce sont sûrement ses derniers instants avec lui.
Lui. Il l'aime. Il l'aime malgré les problèmes qu'ils ont traversé. Les problèmes qu'ils ne traverseront plus jamais ensemble. Ensemble, c'est si rare. Et dire que ce ensemble va disparaître. Il va s'éteindre en même temps que Richie. Et ce vieux cercueil qu'il a choisi, jamais il n'aurait cru devoir choisir un cercueil à presque 18 ans. Jamais il ne saura ce qu'est le fait d'être majeur. Et il a peur. Bon dieu qu'est ce qu'il a peur. Peur pour l'amour de sa vie.
Et ses amis, pourquoi est ce qu'il les quitte. Il les aime aussi. Pourquoi cette foutu bactérie existe. Elle se multiplie en ce moment même dans son corps. Des millions de cellules infectées. Il se sent fatigué, possédé par un virus. Un virus qui le dévore de l'intérieur. Combien de temps lui reste-t-il ? Assez pour voir son petit ami souffrir. Chaque jour la douleur grandit. Chaque jour le rapproche de la fin.
La fin de sa vie.
La fin de leur vie.
La fin de l'amour.
La fin de leur amour.
La fin du monde.
La fin de leur monde.
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LoVer -- Reddie {CORRIGÉ}
Fanfiction1963: Le club des ratés se retrouve en terminal au lycée de Derry. Tout est amer depuis sa disparition. Beverly, la seule fille du groupe, la plus courageuse et celle qui les aimait tous et qui les rassemblait, elle était partis. Depuis 4 ans, plus...