On the road

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Cette petite voiture m'avait été offert par mes parents à l'obtention de mon permis,j'étais donc toujours un peu nerveuse de la conduire. Je ne voulais surtout pas l'abîmer. Cependant,j'aimais prendre la route et sentir que je contrôlais la situation. La petite auto était équipée d'une radio bluetooth et j'aimais mettre ma propre musique à un certain volume. Je me retrouvais souvent à l'arrêt devant un feu rouge,chantant à tue tête des morceaux hétéroclites. J'appréciais pleinement cette sensation de liberté de me rendre là où je le désirais,après des années passées enfermée dans des campagnes toujours plus reculées. Malheureusement, cette liberté me menait bien trop rarement à toi,et je le regrettais amèrement. J'aurais donner de nombreuses choses pour pouvoir vivre ces deux ans d'études à tes côtés,plutôt qu'à travers différents écrans. En effet,nos seuls moments à deux étaient partagés via des appels téléphoniques sans cesse interrompus,ou des photos échangés à la va-vite qui cachait souvent des phrases laconiques comme «Je vais bien,je suis toujours là,je t'aimeNous passions régulièrement par des périodes assez tendues,où les conversations se faisaient plus rares,plus minces. Je savais qu'elles étaient en grande partie dut à mon incapacité à parler. C'était d'ailleurs ce qui m'avait toujours inquiéter entre nous. Voir nos discussions tardives et notre complicité s'éteindre.

En réalité,je supportais mal cette relation à distance. N'en ayant jamais vécut,je craignais l'échec et m'affolait au moindre appel manqué ou réponse hâtive de ta part. J'avais peur de perdre l'amour de ma vie,mais qui n'en aurait pas fait autant ? Je t'aimais d'un amour qui dépassait tout ce que j'avais bien put imaginer par le passé,et n'avais guère de mots pour le décrire,à ton plus grand dam. Je savais à quel point tu avais besoin d'être rassurée,mais trouvais rarement les bons mots pour te montrer mon amour. Je connaissais cette vulnérabilité que tu cachais derrière tes grands airs,et m'en voulait de ne savoir comment t'apaiser.

Cela me perturbait profondément d'être loin de toi,après avoir passer plus d'un an dans la même classe,ainsi qu'à l'internat. Nous avions eu de merveilleux moments au sein de ce lycée,mais notre cocon d'amour avait fini par prendre le pas sur nos autres relations,et je sentais bien que tu commençais à avoir envie de retrouver un peu de liberté et de rencontrer du monde. Cependant,cette période restait pour moi une parenthèse enchantée,qui avait réussi à effacer les «blagues de la vie»,comme tu aimais les appeler. Enfin,c'était surtout toi qui m'en avais sortis. Ce dont je t'étais pleinement reconnaissante.

Ces pensées me firent revenir à la réalité et je prêtais de nouveau attention à la route qui s'étendait devant moi. Je roulais depuis environ une heure et je commençais déjà à m'égarer dans les endroits les plus reculés de mon esprit. Je me promis de me concentrer sur le trafic routier devant moi et la musique qui passait me parvins alors aux oreilles.

«'Cause we've got

One life to live

One love to give

One chance to keep from falling

One heart to break

One soul to take us

Not for sake us

Only one

Only one.»

Cette chanson d'Alex Band représentait pour moi mes années collège et la triste mélancolie qui m'étreignait à cette époque. Elle parlait d'amour et des regrets. J'aimais cette mélodie qui me tirait souvent quelques larmes.

Je continuais de rouler,prenant chaque giratoires,chaque nouvelles villes et chaque kilomètres comme une preuve tangible. J'allais bientôt te retrouver,je pourrais te serrer dans mes bras et sentir ton parfum qui me manquait tant. Je ne désirais qu'une chose,plonger mes yeux dans les tiens. Ton absence pesait chaque jour un peu plus sur mes épaules, et je voulais que ce poids me quitte.

La musique changea à l'intérieur de la voiture. Je reconnu aussitôt les premières notes de Rolling in the deep de la chanteuse Adèle,et pris ma meilleure voix pour hurler les paroles à pleins poumons. J'appuyais alors sur l'accélérateur et l'auto bondi sur la nationale qui m'emmenait vers toi.

RéveilWhere stories live. Discover now