Le point de non-retour

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Décidée,je mis le contact et fis demi tour. J'étais maintenant un peu plus calme,et j'essayais de rester ouverte à la discussion. Je ne mis que quelques minutes pour rejoindre le parking de ton immeuble et me garer à la même place. Je pris mon temps pour couper le moteur et descendre de ma voiture. Le temps s'était rafraîchis,et je mis donc ma veste en cuir noir afin de me protéger du vent. Tu avais sûrement dut rentrer dans ton appartement,et ne sachant que faire,je décidais donc de t'attendre sur le parking. M'adossant à la portière de ma voiture,je sortis une nouvelle cigarette du paquet. Sans même m'en rendre compte,j'en avais déjà fumer un bon nombre,mais elles étaient mon seul réconfort pour le moment. Je t'attendis,durant de longues minutes,me demandant si je ne devrais pas plutôt rentrer chez moi. Je pouvais encore repartir,tenter de t'oublier,de reprendre une vie presque normale. Une vie sans toi,étais-ce seulement possible désormais ? En dépit de ta trahison,quelque chose me poussait à rester là et à t'attendre. J'avais besoin de te voir. Je n'arrivais pas à me résoudre de ne pas te dire au revoir une dernière fois. De plus,j'avais eu la bêtise de venir avec un cadeau,et me sentais idiote de le ramener chez moi. J'aurais aussi bien pût le jeter à travers ce fichu parking ou le revendre. Le cerveau est surprenant,mais le cœur l'est encore plus.

Je commençai à m'impatienter lorsque je vis ton visage apparaître au coin de ta fenêtre. Une poignée de secondes plus tard,tu étais sortie et tu te dirigeai vers moi. T'approchant,tu voulut me prendre dans tes bras. Je me laissais faire,sans toute fois répondre à ton étreinte. C'était si bon d'être dans tes bras,de sentir ton parfum. Tu m'avais tellement manquée et je sentais mon cœur se serrer sous ton étreinte. Une seconde,je fut tentée de passer ma main dans tes cheveux,mais me rappelant qu'une heure auparavant une autre se trouvait ainsi collée à toi,je mis fin à ton geste et te regardai droit dans les yeux,ne sachant que dire. Ma peine était trop grande pour être exprimée. Ouvrant la bouche,je voulus parler,mais tu me devança en me demandant de te suivre à l'intérieur pour que l'on puisse parler. J'allais refuser de peur de me laisser prendre au piège,mais me rappelant la raison pour laquelle j'avais fais demi tour,je te suivis.

L'intérieur,que je n'avais qu'entrevue était spacieux et assez bien aménagé. J'y reconnaissais ta décoration et la commode rouge que l'on avait peintes ensembles,alors que nous n'avions que 17 ans,et que tout était encore possible. Aujourd'hui,ce souvenir ne me laissais qu'un goût amer.

Essayant de parler,je ne pus que te donner mon cadeau,emballé avec soin,que je t'avais acheté quelques jours plus tôt. Je sais pas quoi en faire te dis-je alors. Tu le pris et le posa sur la table,puis tu commença à parler. Bientôt mes réponses passèrent des monologues aux cris,puis aux larmes. Tu me répétais à quel point tu m'aimais,à quel point tu étais désolée,que ce n'était qu'une erreur et que tout irait mieux désormais. De mon côté,je t'avouai à quel point tu me manquais. Je cherchai les réponses en te hurlant à quel point j'étais amoureuse de toi. Mais le point de non-retour avait été franchis et je claquai la porte une seconde fois,alors que tu hurlais toujours mon nom.

RéveilWhere stories live. Discover now