Coupant le contact,je sorti de la voiture et prit mon sac,que je mis dans le coffre après avoir mis mes chaussures à talons que tu aimais tant. Je découvrais pour la première fois l'endroit où tu vivais,que je n'avais pour le moment aperçut qu'en vidéo ou photos diverses. L'endroit semblait assez calme et sympathique,comme tu me l'avais décrit. Il était 14h32,j'avais donc pas mal de temps devant moi,tu ne finissait les cours qu'à 17h. Je commençai donc par faire le tour de l'immeuble,observant les quelques végétaux difficilement entretenus et les voitures garés sur le parking. La vie semblait presque éteinte ici,et les habitants étaient rares. Tout le monde travaillait encore à cette heure de l'après-midi. Tout le monde devait être au bureau,regardant avec impatience les minutes qui passaient difficilement,attendant le week-end.
L'endroit était assez grand,et j'avais un peu de mal à me repérer entre les différentes habitations. Je me dis alors que je devrais peut être vérifié si je trouvais bien ton appartement à l'intérieur de la batîsse,sans penser que tu pourrais m'y emmener une fois que je t'aurais récupérer. J'entrai donc par la grande porte vitré et pénétrai à l'intérieur. Le hall d'entrée était assez grand et lumineux,et j'étais rassurée de te savoir ici plutôt que dans un des HLM miteux que j'avais put apercevoir en arrivant. Je montais les marches,à la recherche de ton chez toi. Je savais que tes propriétaires vivaient à l'étage inférieur au tien,il me suffisait donc de les trouver pour te trouver. Ma curiosité me poussait à regarder chaque nom sur les portes,m'amusant parfois de certains patronymes. Je montais le dernier étage,j'étais donc arrivée devant chez toi. Tu habitais sous les combles,et j'aimais assez le style de ton appartement que tu m'avais quelque fois montrer en photos. Comme par habitude,je m'apprêtais à frapper à ta porte,le poing en l'air,comme suspendu à un fil. Je ris de ma propre bêtise et me tournais vers les escaliers afin de repartir quand j'entendis du bruit venant de l'intérieur. Je pensais immédiatement à un cambriolage. Le cerveau humain est toujours pleins de surprises. Sans vraiment réfléchir ni savoir ce que je comptais faire,je tentais d'ouvrir la porte d'entrée. A ma surprise,elle s'ouvrit.
Sans bruit,je la poussai et entrait dans ton antre. Ce que je découvris me cloua sur place. Je restai là,bras ballants,ne sachant que faire.
Le cerveau humain est pleins de surprises. Il lui faut environ deux secondes pour comprendre qu'un obstacle entrave la route. Lors de l'apprentissage du code de la route,ils nous balancent tout un chapitre à ce propos. Ce chapitre se prénomme «Savoir évaluer les risques». J'ai eu beau me jouer cette scène des millions de fois,au point de la connaître par cœur,mon cerveau mis bien plus de deux secondes à comprendre ce que ma rétine avait déjà enregistré depuis longtemps. Je n'avais pas sut évaluer les risques aujourd'hui. Lorsque j'avais pris la décision de venir te voir à l'improviste,lorsque j'étais entrée dans ma voiture ce matin,puis maintenant,en poussant ta porte. Je n'avais pas sut évaluer. On sortaient de ce genre de période,ces périodes tendues,qui pouvaient durer trois jours comme deux semaines,celles où l'on ne se parlais que de manière hachée,sans réelle recherche de conversation,simplement parce que c'était comme cela que c'était censé se passer. Par simple mécanisme on aurait put dire. Mais en étions nous vraiment sorties ? Peut être que je m'étais fourvoyée après tout. C'était toujours difficile pour moi de te décrypter,d'autant plus derrière l'écran de nos téléphones respectifs. Mais j'aurais sûrement pût comprendre les signes plus tôt. Les prendre en compte et évaluer les risques en conséquences.
On imagine rarement quelles conséquences peuvent avoir une simple décision anodine. En y réfléchissant,répondre à un message,changer de la route habituelle,pousser une porte sont des choix que l'on adopte sans que leurs prêter réellement attention.
En actionnant ta poignée,je pensais trouver deux voyous occupés à fouiller dans tes affaires,je pensais hurler pour alerter les voisins,et prévenir la police. Sur le moment je ne m'étais pas imaginée te trouver à moitié nue avec une autre,dans une position laissant peu de places aux devinettes. Pourtant,c'est bel et bien ce que vit. Tu étais là,dans cet appartement que je voyais pour la première fois,tu étais là,alors que tu m'avais dis être en cours toute la journée. Vous étiez visiblement trop occupées pour m'entendre,et moi trop estomaquée pour bouger ou signaler ma présence. Je n'avais pas besoin d'alerter les voisins,encore moins la police. Non,je n'avais qu'une seule chose à faire,tourner les talons et ne plus jamais revenir. Au lieu de cela,je continuais de te regarder,d'observer tes mains posées sur un corps qui n'était pas le mien,faire des gestes que je connaissais par cœur pour les avoir mille fois ressentis lors de nos nuits. Tes mains douces que je n'avais plus senties depuis une éternité. Je l'entendais elle,j'entendais sa respiration saccadée qui martelait mon crâne et m'assourdissait. Je ne pensais même plus,je sentais seulement mon cœur tomber,comme poussé du haut d'un immeuble. En chute libre.
Ce fut elle qui me vit la première. Elle poussa un cri et se cacha immédiatement du mieux qu'elle put. Tu releva alors la tête et ton regard croisa le mien,planté dans l'encadrement de la porte d'entrée. Nos yeux se rencontrèrent,et à ce moment tu vis dans mes yeux ce que tu n'aurais jamais voulut voir. Ma colère,ma haine,foudroyante et violente,criminelle même. Mon amour désespéré et meurtri. Je te vis,et je ne sut lire les tiens. Culpabilité,surprise. Je ne savais pas de quoi tu te sentais coupable. De coucher avec une autre,ou de te faire prendre ? Je ne voulais même pas savoir. Retrouvant l'usage de mon corps,je déguerpis loin de cette vision d'horreur. Je t'entendis hurler mon nom,mais c'était trop tard. Je dévalai les escaliers,les yeux remplis de larmes et le souffle coupée.
Une fois dehors,sur le parking,tentant en vain de respirer,je m'adossai à ma voiture. Ce que j'avais vu ne cessai de revenir,je ne pouvais m'empêcher de revoir les images en boucles,comme un film qui jamais ne s'arrête. Je revoyais précisément tes mains arpenter ses hanches,vos corps à moitié nus collés l'un à l'autre. Je la revoyais,elle,cette fille qui n'était pas moi et qui pourtant était là. Je la revoyais. Et je ne put retenir un cri de douleur en comprenant. Je l'avais déjà vu en photo,sur la porte de ta chambre,alors même que nous étions déjà ensembles depuis longtemps. Je l'avais de nombreuses fois vu en rêve,t'emmener loin de moi. Je l'avais vu sur ton téléphone,en sous-vêtements noirs,te montrant ses «clavicules». A bien y réfléchir,c'étaient les mêmes qu'Elle portait aujourd'hui.
Je ne retenais plus les larmes de rage qui coulaient à présent le long de mes joues et venaient s'échouer à mes pieds. Courbée,haletante,j'avais l'impression que mon corps tout entier réagissais. Mon cœur continuait sa chute, c'était mon monde tout entier qui s'effondrait. J'avais bâti tout autour de moi un univers dont tu étais la seule occupante,et tu avais préféré te réfugier dans les bras de ton premier amour. La douleur était insupportable. Je devais partir d'ici au plus vite. Mon corps semblait ankylosé de toute part,et ne répondait que difficilement à mes ordres. Essayant de me reprendre,j'inspirais une grande bouffé d'air,et m'engouffrai dans ma voiture.
C'est ce moment là que tu choisis pour sortir de ton appartement,cette fois habillée,recoiffée,les yeux rouges néanmoins. Je connaissais ce visage en pleurs,je le redoutais chaque jours,détestant te voir pleurer. Tes peines étaient les miennes,et je détestais te voir souffrir. Pourtant cette fois si tu ne pouvais t'en prendre qu'à toi même. Cette fois je n'avais rien à me reprocher. Je mis le contact,sans démarrer pour autant. Je ne savais que choisir entre partir et ne plus jamais te revoir,ou rester et attendre que cela ne recommence. Ces deux options me tuaient.
Tu arrivais à hauteur de ma voiture et posai la main sur ma vitre. Tu me suppliai de te laisser t'expliquer. M'expliquer quoi ? Que pouvais t-on encore se dire,les choses étaient pourtant bien claires,tu m'avais trahie. Fin de l'explication. Il n'y avait rien d'autre à ajouter. Pourtant,je ne pouvais m'empêcher de regarder tes yeux,tes deux iris qui m'avaient toujours fascinés. A cet instant précis,ils étaient baignés de larmes,mais cela n'enlevait rien à leurs beauté. J'aimais plonger au fond,m'y perdre en essayant de deviner le plus profond de tes pensées. Aujourd'hui encore l'alchimie opérait. Tu étais toujours aussi belle,tu n'avais pas changée depuis tout ce temps. Tu avais toi aussi opté pour un style vestimentaire plus adulte,plus affirmée,et cela t'allait à merveille. Malgré tes pleurs,tu portait un léger mascara qui te rendait encore plus féminine,et j'adorais cela. Or aujourd'hui ce n'était pas pour moi que tu t'étais ainsi apprêté,mais pour Elle. Cette constatation me fis l'effet d'une douche froide,et cessant de te contempler béatement,j'abaissais ma vitre pour t'écouter me mentir.
«Typhaine,laisse moi t'expliquer je t'en prie,ne pars pas,je peux pas vivre sans toi,t'es tout ce que j'ai je t'en supplie ne pars pas..»
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Réveil
Short Story" Nos bras s'étaient retrouvés ce soir là,mais surtout nos cœurs. Nos sentiments. Dans ma tête,cela avait été semblable à une accalmie salvatrice. Tu m'avais empêcher de sombrer. J'avais besoin de te voir,de te sentir près de moi,après t'avoir perdu...