Je pris le chemin du retour,le cœur brisé et les yeux intarissables. Je ne voyais plus la route. J'entendais mon téléphone vibrer dans le vide poche,mais n'y prêtais plus attention. Chaque sonnerie était un nouveau coup de poignard dans ma poitrine,mais le silence me laissait vide d'espoir. Je ne souhaitais qu'une chose,que tu me dise cette phrase. Celle qui aurait le pouvoir de tout changer,celle qui effacerai tout. Ces mots magiques qui nous offriraient une nouvelle chance de vivre notre amour. Ces mots miraculeux qu'on l'on attends tous,mais que personne ne connaît.
Je ne réalisais pas encore tout à fait pour quelle raison je me retrouvais sur la route que j'avais empruntée le matin même. Je ne désirais qu'une chose,m'effondrer et plonger dans un profond sommeil qui m'emporterais loin de cette journée cauchemardesque. Je roulais sans vraiment réfléchir,plus par automatisme que par réelle décision. Je ne savais d'ailleurs toujours pas où me rendre. Rentrer chez mes parents était hors de question,et cette idée m'aurait presque fait rire dans d'autres circonstances. Mais je n'osais pas non plus rentrer chez moi à Caen. La honte d'arriver dans un tel état et de devoir expliquer à Christine la situation me faisais refuser cette option. Pourtant,je n'avais guère d'autre endroit où aller. Priant pour que la quadragénaire soit sortie en ce vendredi soir,je pris la direction de la maison.
«You know I don't believe ya'
When you told me you're sorry for your crimes
If you listen closely
Your heart is dripping gold
Everything about you
Is something that you stole
Now you're feeling lonely
Well, I told you so
If you wanna love me
I don't wanna know»***
Après près de 4 heures de route,j'arrivais enfin devant la petite maison mitoyenne de Christine. Les lumières étaient toutes allumées et je ne pouvais donc plus espérer une entrée en catimini. Essayant de me redonner une contenance,je tentai de lisser mon chemisier et mes cheveux ébouriffés. Je remis également une légère couche de mascara,mais Christine n'allait sûrement pas être dupe devant mes paupières gonflées d'avoir tant pleurer ta trahison. Prenant une grande inspiration,je descendis de l'auto et vint frapper à la porte. Bien qu'ayant un double des clés,j'avais pris l'habitude d'annoncer ma présence. De plus,le trajet avait été plus long et je ne me sentais guère à l'aise de rentrer à 21 heures sans même avoir prévenue ma propriétaire. Loin d'être gênée de me voir sonner à sa porte à une heure tardive,Christine m'ouvris et m'accueillit avec son habituel sourire. Cependant elle ne cacha pas sa surprise et son inquiétude face à mon visage décomposé. Honteuse,j'évitai ses questions et déclinai l'assiette de pâtes qu'elle me tendait,et montai dans ma chambre au premier étage. Une fois seule,je m'allongeai sur mon lit,toujours habillée. Je ne dormis pas cette nuit là. Ainsi que les suivantes. Me revenaient sans cesse à la mémoire cette phrase griffonner sur un coin de feuille,alors que nous étions en terminale. «Tu deviendra pour moi ce qu'elle fut pour nous : un fantôme omniprésent,une marque indélébile du passé.»
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Réveil
Short Story" Nos bras s'étaient retrouvés ce soir là,mais surtout nos cœurs. Nos sentiments. Dans ma tête,cela avait été semblable à une accalmie salvatrice. Tu m'avais empêcher de sombrer. J'avais besoin de te voir,de te sentir près de moi,après t'avoir perdu...