Réveil

Un an plus tard

A peine avais-je eu le temps de fermer les yeux un instant et déjà le mois de septembre revenait. Un an s'était écoulé depuis notre dernière rencontre,pourtant jamais en une année je n'avais cessé de penser à toi. Et ce premier anniversaire macabre qui approchait ne m'aidait en rien à faire ce deuil impossible. Tu m'avais donné l'espoir fou de nous retrouver après ces deux années d'études,mais tu n'étais déjà plus là,me laissant vide et seule dans une vie trop grande pour moi. Mon univers s'était effondré,et sans toi il n'avait plus aucun sens. Mon existence était restée pleine de toi,malgré les voyageurs qui s'y étaient arrêtés parfois. Les photos de notre idylle n'avais pas bougées,je n'avais pas osé les ranger comme on se débarrasse d'objets trop encombrants. Ma vie continuait malgré tout à ne tourner qu'autour de toi. Je n'avais pas sût guérir de ce poison inscrit au plus profond de ma chair,et mes pensées ne cessaient de me ramener à ces temps où nous étions heureuses. Je ne pensais pas pouvoir me remettre de notre histoire un jour. Je ne pensais pas un instant essayer. Je continuais d'entretenir ton souvenir,je chérissais chaque jours nos plus beaux moments,essayant d'oublier les autres. Au fond de moi,je nourrissais cet espoir saugrenu mais bien vivant de te retrouver,de retrouver ce que nous avions perdu dans un malheureux accident de parcours. Et je n'avais de cesse de surveiller les moindres parcelles atteignables de ta vie,pauvres petits résumés d'une femme qui m'était désormais inaccessible. Chaque nouvelle,même minime,me donnait l'illusion d'être plus proche de toi. Je t'imaginais heureuse,prête à fonder un cocon douillet comme nous avions tant rêvé de le faire. Avec une autre que moi. Sûrement étiez vous comblées ensembles,mais au fond persistait ce mince espoir. Il ne savais mourir,et revenait sans cesse me hanter. Je ne pouvais t'oublier,je t'en avais de nombreuses fois fais la promesse.

Des vœux,des serments,nous en avions faits beaucoup tout au long de notre amour. Dont celui de rester,peu importe les tempêtes,et de ne jamais fuir,malgré les tentations extérieurs. En un an d'égarement et de marche solitaire,j'avais appris que la vie pouvais parfois être cruelle,mais qu'il fallait aussi de temps à autre se montrer plus maligne,en pardonnant. Je t'avais donc graciée,concluant que mes sentiments étaient décidément plus forts que ma douleur. Mais comment retrouver l'amour que l'on a quitté. Tu semblais si loin,si inaccessible. Je mourais à l'idée de ne jamais pouvoir te revoir. J'étouffais,je croulais sous le poids de mes regrets. Plus je me débattais,plus je sombrais. La vie sans toi m'était impossible. J'avais besoin de toi,de ta chaleur et de tes bras. Tu étais la couleur de ce monde,de mon monde. Je ne demandais que ton amour,je ne souhaitais que ton retour. Tu m'avais privé de ta lumière,tu m'avais pris mon miracle. Je me sentais comme dénudée,arpentant seule les villes,visitant des endroits en serrant une main imaginaire,là où la tienne aurait dut être.