Nora
Il n'y avait aucun bruit, aucun mouvement, aucun son, à se demander si j'étais réellement vivante. Ce qui était totalement idiot, puisqu'en réalité j'étais morte, enfin, une vivante morte. C'est compliqué à expliquer. Je sentais le jour se lever, quelques rayons de soleil traversaient mes rideaux et je me maudis de ne pas avoir fermé mes stores. Maman, me demandait sans arrêt de le faire, pour ma sécurité, et celle de ma petite sœur. Je me souvins de ses remontrances « vous êtes encore trop jeunes pour affronter le soleil trop longtemps, il faut faire attention ». Ma mère était quelqu'un de très mature et très douce, elle avait ce petit quelque chose qui vous mettait tout de suite à l'aise et qui vous faisais retomber en enfance, peu importe l'âge que vous aviez. Une enfant... Du haut de mes 21 ans, je me mis à penser très sincèrement ce que j'allais faire du reste de ma vie. Ce n'est pas comme si le temps urgeait et que je n'étais tout simplement pas une vampire qui se demandait ce qu'elle allait faire de sa vie, alors qu'elle fréquentait la fac et travaillait dans une boulangerie du voisinage. Non, tout va bien. Quand j'entendis ma porte grincer et de petits pas se faufiler sur mon parquet, je su d'ores et déjà qui venait d'entrer.
- Réveille-toi Nora ! cria Alice, ma petite sœur âgée d'à peine 6 ans et qui venait de me sauter dessus, alors que j'étais emmitouflée dans ma couette.
- Hm... Laisse-moi dormir Alice murmurais-je.
Ma petite sœur était toujours excitée le matin, je ne sais pour quelle raison, peut-être parce qu'elle était jeune, sacrément plus jeune que moi. 15 ans d'écart entre deux sœurs, c'est quand même pas mal. Mais on pouvait quand même appeler ça un miracle. Nous étions une famille de vampire, une famille composée de 4 membres, mes parents, ma sœur et moi. Nous étions des vampires de sang pur, c'est-à-dire que depuis des centaines ou peut-être des milliers de génération, peut-être, mes ancêtres étaient toujours restés entre eux, hors de question de se mélanger. Toutefois, le fait que nous vivions tranquillement en ville, comme une famille « humaine » normale, n'était pas tout à fait des habitudes des vampires.
- Il faut que tu te réveilles où tu vas être en retard en cours ! continua de crier Alice alors qu'elle tentait vainement de me retirer ma couette.
- Tu sauras en grandissant qu'aller à tous les cours à la fac est inutile me défendis-je.
Et c'était bien vrai. En vérité je n'étais pas si fatiguée que ça, j'avais juste la flemme de bouger. Les vampires étaient assez spéciaux, en plus de se nourrir exclusivement de sang, c'est-à-dire oublier, tous les merveilleux et savoureux goûts que peuvent nous offrir toute la nourriture du monde, nous n'étions pas vraiment obligés de dormir, à moins d'être blessé ou extrêmement fatigué pour une certaine raison, nous ne tombions aussi jamais malade, notre force physique était décuplée et évidemment, nos sens comme l'ouïe et l'odorat aussi. Nous avions un certain pouvoir de suggestion, mais il devenait puissant avec l'âge et avec la pratique. Mon père, qui est un peu tout le contraire de notre mère, avait été plutôt dure durant mon enfance, il voulait que je maîtrise rapidement mes pouvoirs de vampire, qui ne s'éveillent que vers l'âge de 10 ans. Il avait ce côté protecteur et autoritaire, comme un père qui a deux filles. Exaspérée, je laissai finalement Alice gagner et retirer ma couette.
- J'espère pour toi que tu coures vite jeune fille !
- A peine mes menaces formulées, celle-ci se mit à crier et courir en dehors de ma chambre, je m'obligeai à me lever et à prendre un rythme plus ou moins lent pour l'attraper.
- Reviens ici que je t'attrape !
- AAH non !! Maman !!
Elle descendit les escaliers en trombe et alla se réfugier dans les bras de notre père qui la porta dans ses bras et lui fit un gros câlin. Je n'ai jamais su pourquoi il était plus gentil avec elle qu'avec moi. Bon certes, Al était un ange, mais quand même ! J'avais besoin d'autant d'affection, et oui, malgré que je sois un vampire ! Je m'avança vers la table où se situait déjà un bol de sang qui me fit saliver.
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Crocs contre crocs
VampirosA 21 ans, on est souvent irresponsable, on mène tranquillement notre petite vie d'étudiant, sans forcément penser au lendemain. Entouré de notre famille et de nos amis et forcément de tout l'amour qu'ils nous donnent. Et puis il y a des exceptions...