Chapitre 3

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Nora

Plusieurs heures étaient passées et mes yeux voulaient se fermer. J'avais besoin de dormir si je voulais que mes blessures se cicatrisent et se referment complètement. La camionnette vrilla et je tomba sur le côté.

- Nora ! cria Alice.

- Ca va répondis en me relevant.

J'avais fini mes poches de sang et elles m'avaient un peu aidé à rester debout. Mais sans plus de sang, je risquais de tomber. Je ne savais pas où m'en procurer et la faim était horrible... C'est ce que mon père m'avait dit durant mes premières leçons ; « tu ne dois jamais laissé la faim te gouverner, nourris toi constamment où tu perdras le contrôle ». Je n'avais pas assez de force pour le perdre. Je ressemblais à un escargot privé de sa coquille. La porte de la camionnette s'ouvrit et l'homme nous regarda.

- Qu'est-ce que vous foutez ici vous ? cria-t-il.

Alice prit peur et se cacha derrière moi. Merde, il ne subissait plus mon pouvoir. Je m'aidai du mur pour me relever.

- On cherchait juste un peu d'aide, n'ayez pas peur.

- Peur ? s'esclaffa-t-il. C'est pas deux gamines qui vont me faire peur c'est sûr.

L'homme avait la quarantaine, il était fin, avait une grosse barbe et de vieux vêtements. Il monta à l'intérieur et je recula avec Alice. Il fallait que je me serve de mon pouvoir de suggestion.

- Retourne au volant dis-je.

- Et laisser une si belle marchandise derrière moi ? Tu rêves trésor.

Il se jeta sur moi avant que j'ai pu réagir et me fit tomber en arrière tandis qu'Alice hurlait mon nom en reculant. Je me cogna la tête et retînt un cri de douleur au poids de mon assaillant sur mes blessures.

- T'es bien jolie dis moi !

- Vas... te faire foutre !

Il m'attrapa la gorge et déchira le haut de mon débardeur. Merde, j'étais tellement fatiguée... Et j'avais si faim... C'est alors qu'Alice cria et se jeta sur lui en pleurant. Il attrapa son bras et l'immobilisa.

- Du calme toi, t'es un peu trop jeune brailla-t-il.

La pensée qu'il lui fasse du mal surgit d'un coup, et je lui donnai un coup de pied avec ma force vampirique. Il fut projeté contre la porte du camion et l'ouvrit. Je me relevai aussitôt, ignorant la douleur. J'attrapa Alice et sauta en dehors du camion, nous étions sur une aire d'autoroute. Je n'avais plus assez de force pour la suggestion mentale, je courus vers un chemin, le seul qui pouvait nous sortir de ce merdier.

Ca faisait une heure, peut-être deux que nous marchions, Alice semblait fatiguée aussi, très. C'était encore une enfant, qui plus est, humaine. Nous devions trouver un endroit où nous reposer, où elle pourrait manger. Je me maudis d'avoir oublié le sac à dos dans le camion, il y restait encore des boîtes de conserve. Elle avait besoin de manger, de dormir et nous avions besoin d'une douche.

- Nora... J'ai faim...

- Je sais ma puce, ne t'inquiète pas, on trouvera bientôt quelque chose.

Je ne savais pas en fait, qu'est-ce qu'on allait faire, devenir. Quand elle faillit piquer du nez, je m'accroupis et la fit monter sur mon dos. Avec un effort surhumain je me releva et continua de marcher. Je n'avais réfléchis qu'à fuir pour l'instant, mais qu'est-ce qu'on pouvait faire ? Est-ce que je pouvais me permettre de la confier à des gens ? Non, elle deviendrait une vampire tôt ou tard, on la chasserait aussi. Mais nous ne pouvions pas fuir éternellement. Un éclair me frappa soudainement, nous avions de la famille ! En Nouvelle-Orléans, c'était notre seule chance, même si je ne savais pas comment vraiment les retrouver. Si je pouvais au moins leur confier Alice. Elle serait en sécurité.

Crocs contre crocsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant