Chapitre 15

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Nora

En entrant dans ma chambre, j'y trouva déjà Alice, emmitouflée dans la couette et déjà loin au pays des rêves. Je m'approcha d'elle et lui caressa doucement les cheveux. Ce petit ange était aussi une grande dormeuse et sincèrement j'étais heureuse qu'elle est un endroit où dormir. La sortie avec les autres avait dû la fatiguer.

Je me faufila silencieusement vers la salle de bain avec des affaires de rechange et pris une douche. Beaucoup de choses s'étaient passées aujourd'hui et j'avais besoin de faire le point. Il fallait que je demande à Alec qu'elles allaient être nos moyens pour atteindre Stravosky et qu'est-ce qu'on allait faire ensuite. Est-ce que j'avais envie de le tuer ? Ou la question était plutôt, est-ce que j'aurai le courage de le faire ? Quand j'avais vu le corps de maman, je n'avais pas hésité à tuer cet homme qui me menaçait, et si on décidait de s'en prendre à Alice, je pense que je serai toute aussi radicale. Mais tuer de sang froid ? Papa m'avait dit de ne jamais douter, de tuer pour nous protéger, mais je ne sais pas si j'en était vraiment capable à l'heure actuelle.

Après ma douche, je me mis au lit, comme je n'étais pas fatiguée et je n'avais pas besoin de dormir, c'était difficile de trouver le sommeil. Surtout que ma conversation avec Alec n'arrêtait pas de tourner dans ma tête. D'un certain côté, il m'avait remonté le moral, et d'un autre je me sentais encore plus confuse à cause de lui. Il n'avait pas expliqué exactement pourquoi ils avaient décidé de nous aider et sa proximité commençait à me mettre les nerfs à vif. Tout à propos de lui inspirait la virilité et la masculinité, en repensant à son sourire, je me sentis presque fondre. J'avais l'impression d'être une guimauve qui avait été posée au-dessus des flammes dont le nom commençait par A et qui n'avait aucun moyen de s'échapper. Pas que j'en avais vraiment envie, pour l'instant, peut-être.

Après quelques heures à tourner encore et encore et sans pouvoir ôter Alec de mes pensées qui devenaient de plus en plus perverses, au seigneur venez moi en aide, je me leva et décida d'aller prendre un petit encas du soir. Je descendis tranquillement les escaliers qui menaient au grand séjour et me rendis dans la cuisine, je pris une poche de sang et versa le tout dans une tasse. Les briques de mon père me manquaient tant elles étaient pratiques. Je m'asseyais et sirota tranquillement mon verre, le calme de la nuit me faisait plaisir, mais en même temps m'horrifiait, j'avais peur de me retrouver seule face à mes propres pensées.

Je me leva et sortie sur la veranda, il y avait quelques sièges pour s'installer et observer le ciel mais j'eu soudain l'envie d'une promenade, bon ça paraissait insensé à cette heure-ci, mais je n'arrivais pas à dormir, il fallait bien que je m'occupe !

Après avoir enfilé des baskets, je me lança à l'aventure dans cette vaste étendue d'arbre et de plante verte. Même si elles avaient plus l'air bleu avec ma vision nocturne. C'était calme, malgré les petits chants des insectes et les cris d'hibou. D'un certain côté, les loups étaient bien placés pour se cacher de la civilisation humaine, dans une forêt, ils étaient dans leur élément, entourés et cachés par des arbres et des feuilles, ils pouvaient se permettre de se transformer, chasser et jouer dans leur habitat naturel sans qu'aucun humain ne les dérange. Après tout, la route était assez loin d'ici. Marcher ainsi me rappela le soir où nous étions arrivés ici, fuyant à travers la forêt. La sensation de m'être pris une balle me revînt en mémoire et je frissonna, j'espérais ne jamais retenter l'expérience.

Un bruit un peu plus loin me stoppa dans mes pensées et mon exploration. J'entendis des pas et me figea net. Je n'arrivais pas à distinguer clairement une odeur, ce n'était pas une patrouille de loup. Je regarda de tous les côtés, prise de panique et me dépêcha de trouver un arbre pour y grimper dessus, vive les cours de gym et surtout les pouvoirs surnaturels. Je m'agrippa à une grosse branche un peu surélevée et observa la scène en dessous. Deux hommes habillés en noire et d'un gilet par balle contenant diverses armes s'approchèrent. Je les voyais bien avec ma vision mais je n'arrivais pas à mettre un point sur leur odeur. Est-ce que c'était d'eux dont avaient parlé les autres ?

Crocs contre crocsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant