Chapitre 5

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Nora

Je sentais la fin me tirailler l'estomac, j'avais besoin de sang, c'était bizarre que je ressente encore la faim d'ailleurs, peut-être que j'avais fait un cauchemar ? Que je me réveillerais dans mon lit, qu'Alice me sauterait dessus pour ses calins quotidiens, je descendrais et je verrais maman et papa discuter dans la cuisine, papa se comporter comme un parfait être humain normal en lisant le journal et maman en préparant le déjeuner d'Alice qui adorait l'école et ses amies. Peut-être que j'irais à la fac, que je parlerais à Julia, que je recroiserais peut-être cet Allen, qu'on ferait plus ample connaissance. Oui, tout était peut-être un vilain cauchemar, il n'y avait pas de chasseur, pas de fuite, alors pourquoi la faim était tellement aussi forte ? Pourquoi je sentais mes articulations si douloureuses ? Comme si j'avais reçu une balle en argent dans l'épaule, ou un coup de couteau dans l'abdomen. Non, c'était impossible, je ne voulais pas y croire, faite que ce soit un cauchemar, s'il vous plait. J'ouvris difficilement les yeux, mes muscles étaient endoloris, mais je n'avais plus autant mal, je sentais des bandages là où j'avais été blessée. Bon Dieu, qu'est-ce que j'avais vécu. J'ouvris subitement les yeux et me redressa violemment, laissant échapper un cri de douleur. Où était Alice ? Je me trouvais dans une pièce chaleureuse, il y avait de grande fenêtre, mais le rideau était fermé, quelle délicate attention. Il y avait beaucoup de bois, je me remis sur pieds et vacilla un peu. Si je ne buvais pas de sang, je risquais de m'évanouir à nouveau. Qui m'avait trouvé ? Et où était Alice ? Il fallait que je la retrouve. Je me leva en m'aidant du mur, et le longea jusqu'à la porte d'entrée. C'était ouvert. Elle donnait sur un long couloir que je continua de longer, c'était super grand ici. Je marchais lentement à cause de ma fatigue et de la morsure à ma jambe. Si je buvais du sang, je guérirais plus vite. Je decida de prendre les escaliers et entendis une voix familière.

- Et papa et maman ?

C'était la voix d'Alice.

- Alice, tes parents, je crois qu'ils sont partis.

Je ne sais pas qui était l'enfoiré qui lui parlait et qui me foutait une baffe émotionnelle par la même occasion. Mais mon cœur loupa un battement, je marcha plus vite et arriva dans une grande pièce, plus grand que mon salon, avec un comptoir, des canapés et une télé. L'étranger qui lui parlait se retourna rapidement vers moi tandis qu'Alice me courait dans les bras. Néanmoins, je m'arrêta sur le physique de l'étranger en face de moi, un brun, un très beau brun, il était grand, cheveux bruns court mais assez long pour les attraper. Il avait des yeux noisettes, très clairs, une mâchoire carrée avec une petite barbe de quelques jours et des muscles qui menaçaient de sortir de son t-shirt. Etais-je tombée sur la réincarnation d'apollon ?

- Nora ! pleurnicha Alice

Je la regarda mais la repoussa violemment d'un coup, elle tomba presque et je recula en m'appuyant sur le comptoir.

- N...ora ?

- Ne t'approche pas ! criais-je

Ma vision se troublait, merde, Nora était quasiment humaine et j'avais trop soif. J'allais perdre le contrôle.

- Nora, c'est moi...

L'inconnu lui attrapa le bras.

- Amanda emmène Alice en haut.

- Ah, euh, d'accord.

Qui étaient-ils ? Pouvais-je leur faire confiance ? Dans l'état actuel des choses je n'avais pas le choix, si Alice s'approchait de moi... Merde. Je posa les mains sur le comptoir et ferma les yeux, je devais me rappeler ce que papa me disait... Papa...papa... Non, fallait que j'arrête d'y penser. Qu'était devenu ces hommes ? Ils allaient revenir ? Papa et Maman... Cette nuit-là... Je le sentais mes crocs étaient en train de sortir...

Crocs contre crocsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant