Chapitre 23

1 0 0
                                    

Nora

Après quelques minutes, la température remonta et toute la glace fondit, je m'approchai du miroir qui malgré les fissures, n'avaient pas la moindre trace de ce qu'il s'était passé il y a quelques instants. Je devais faire vite, c'était ma chance d'avoir enfin des infos qui allaient m'aider. J'ouvris la porte et Eric leva la tête vers moi, il était assit au comptoir et prenait un verre d'eau.

« J'ai cru que tu t'étais volatilisée, excuses moi ».

« Non ne t'inquiète pas ».

« Alors un deuxième film ça te dit ? Sinon j'ai un jeu de carte dans ma chambre, on pourrait se faire une partie ».

Je souffla, je n'aimais pas ce que j'allais faire, mais il n'y avait pas d'autres moyen de m'échapper. J'avança vers Eric qui se tenait droit comme un i, j'approcha mon visage du sien et il tressailli légèrement.

« Je dois avouer que c'est la première fois que je vois tes yeux rouges d'aussi près. T... tu as faim ? ».

« Je suis désolée Eric, mais tu vas devoir m'écouter ».

Il haussa les sourcils et je lui demanda de s'assoir, malgré mon contrôle il hésita et je pria pour que le reste fonctionne.

« Tu vas rester devant ma chambre jusqu'à ce que je revienne, regardes la télé si tu veux et si Alec ou qui que ce soit tente de rentrer et de venir me voir, dis leur que je dors et que je ne veux pas qu'on me dérange parce que je me sens toujours un peu malade ».

Il me fixa comme s'il était en train d'enregistrer toutes les informations et cligna plusieurs fois des yeux avant de regarder le canapé où il alla s'assoir. Je soupira, pendant quelques secondes j'avais douté que l'hypnose ne fonctionne pas, après tout papa m'avait dit qu'elle ne fonctionnait pas sur tout le monde, il y avait des gens avec un côté naturellement dominant et puissant, comme les vampires... ou les alphas me dis-je en pensant à Alec. Je couru dans ma chambre et me changea, j'opta pour des vêtements très sombres, je mis ma fidèle capuche et discrètement, je sortis de la chambre. Les couloirs étaient vides et j'espérais que personne ne me voit. Même si je ne doutais pas qu'il y avait des caméras et par conséquent des vidéos de surveillance, si je rentrais à temps, personne ne remarquerait mon absence. Je pris l'ascenseur tandis qu'il était vide et m'arrêta à quelques étages avant le rez-de chaussée, je finis le reste à pieds et me faufila vers l'arrière de l'hôtel du côté des cuisines et de la lingerie où je trouva une petite porte pour sortir. Quelques personnes me jetèrent un regard intrigué mais j'avais fait vite.

Il faisait nuit et je n'avais aucune idée où se trouvait cette église, je me rapprocha de la route et m'éloigna de l'hôtel avant de chercher une station de bus qui aurait pu m'aider à trouver mon chemin. Après quelques difficultés et sans gps, une vieille dame me renseigna sur la direction et m'indiqua la station à laquelle m'arrêter.

Une fois dans le bus, c'est à ce moment que je me demanda si c'était vraiment une bonne idée de me rendre là-bas seule. Même si je ne voulais impliquer personne, j'allais directement droit dans la gueule du loup, je pourrais me faire tuer ou me faire capturer et si j'avais besoin d'aide, personne ne saurait où je serais. J'aurai peut-être dû laisser un mot au cas où. Mais connaissant Alec, il aurait rappliqué en moins de deux et m'aurait passé un savon. Peu importe si ce sont des chasseurs ou des sorcières qui m'attendent, je suis prête à tout pour protéger Alice.

Je descendis à quelques arrêts avant celle que je voulais et marcha jusqu'à ma destination, les poings serrés, il avait commencé à pleuvoir légèrement. C'était pratique, aucune odeur, aucun bruit, enfin si je devais m'enfuir. J'arriva enfin devant cette Eglise imposante et magnifique. Je ne savais pas de quand elle datait, mais elle était très belle. Et même dans l'obscurité et sous ce mauvais temps, elle paraissait tout de même accueillante. Je déglutis et poussa la porte d'entrée. Pourquoi passer par ici alors que je sais qu'on m'y attend ? Et bien je ne sais pas, dans tous les cas je sais à peu près me défendre.

Crocs contre crocsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant