CHAPITRE 9

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Je reste quelques secondes le doigt suspendu au-dessus de l'écran. Dois-je décrocher ? Il va bien falloir que je m'explique, alors autant le faire maintenant. Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir dire ? Bon, je me jette à l'eau et décroche.

  - Allô ? je dis, l'air de rien.

  - Camille ? Bon sang, où es-tu passée ? On est tous morts d'inquiétude !

  - Tout va bien, je suis avec... heu... Anaëlle. On est en... en vacances, à... la plage.

Il faut vraiment que j'apprenne à mentir mieux que ça.

  - En vacances ? Mais... tu n'as prévenu personne ! Et puis, tu n'as pris aucune affaires avec toi ! C'est n'importe quoi ! Dis-moi la vérité ! Et tout de suite !

  - Et bien... en fait...

Je m'apprête à tout lui raconter, quitte à passer pour une folle, mais Annabeth m'arrache le téléphone des mains.

  - Bonjour madame, vous êtes bien la maman de Camille ?

Elle a pris une voix commerciale.

  - C'est la monitrice de la colonie de vacances "les petits dieux".

Je hausse les sourcils. Les petits dieux ? J'active le haut-parleur pour entendre ce que répond ma mère tandis qu'Anaëlle pouffe de rire derrière moi.

  - Que fabrique ma fille ici ?! demande ma mère d'une voix agacée.

  - Et bien, l'école a organisé une sortie pour fêter le début des vacances, et votre fille va y passer une bonne partie de l'été.

  - Quoi ? Mais... mais... nous n'avons reçu aucun papier, aucune autorisation...

Annabeth reprend, avec sa voix assurée :

  - Nous avons envoyé un mail à tous les parents de la classe de CM2, en leur signalant que s'ils étaient d'accord, qu'ils ne répondent pas, et que, dans le cas contraire, ils n'avaient qu'à envoyer une réponse par mail pour contester et pour signaler que leur enfant ne serait pas présent.

  - Je n'ai reçu aucun mail, s'étonne ma mère, mais je vois bien qu'elle commence à croire Annabeth.

  - Ce doit être une erreur, et, n'ayant reçu aucune réponse, nous avons pensé que Camille participerait, comme tous les enfants, à notre sortie.

Je suppose que plus c'est gros, plus ça passe, car ma mère se confond en excuses et raccroche.

Je lâche un profond soupir.

  - Ça devrait aller pour l'instant, mais elle va très vite comprendre que c'est faux. Il suffit juste qu'elle voit passer notre voisin, ou un autre de ma classe, et c'est fichu.

  - On verra ça plus tard. Anaëlle, assure-toi que ta mère ait la même version.

  - Mais, je ne peux pas la prévenir !

Je lui tends mon portable.

  - Envoie-lui un SMS avec ça. De toute façon, elle n'est pas encore rentrée, et elle ne se pose pas autant de question que ma mère.

Escape, one time [PERCY JACKSON] (Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant