CHAPITRE 17

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Une sorte d'Annabeth, mais en plus âgée, se tient devant moi. Enfin, dans la brume, mais c'est pareil, ok ?

- Bonsoir, Camille, dit Fausse Annabeth.

- Heu... bonjour.

Elle fronce les sourcils, et, à cet instant, sa mimique ressemble tellement à la fille d'Athéna que je reste la bouche ouverte.

Attendez une seconde. La fille d'Athéna...

Je crois bien que je suis devant la mère d'Annabeth.

Je réussis à balbutier un truc du genre :

- A... A... A... Ath...

Celle-ci sourit.

- La déesse Athéna, c'est moi.

Je ne sais pas si je dois m'incliner ou m'enfuir en courant.

Ou les deux à la fois.

- Pourquoi m'appelez-vous ?

- Je veux te mettre en garde. Tu n'as aucune idée de ce qu'il se passe réellement.

- Pourquoi vous ne me le dites pas ?

- Parce que si tu découvrais la vérité, tu n'irais pas plus loin. Tu renoncerais à ta quête.

- ...

- Quoi qu'il en soit, prends garde. Quelque chose se trame. Ne fais pas confiance à celui qui se dit être ton ami. Va à Los Angeles, tu trouveras celle que tu cherches là-bas. Et surtout, fais attention à...

Mais la communication s'arrête brusquement là.

Mais qu'est-ce que c'est que ce délire ? Ne pas faire confiance à celui qui se dit être ton ami ? Aller à Los Angeles ?

Mais la fatigue me force à remettre ces interrogations à plus tard. Exténuée, je regagne mon lit et m'endors profondément, sans faire de rêve, pour une fois.

***

Lorsque j'ouvre à nouveau les yeux, le soleil s'engouffre pleinement à travers la fenêtre et les rideaux, et des yeux trop bleus à mon goût sont posés sur moi.

Annabeth.

La nuit dernière me revient en mémoire, et j'esquisse un mouvement de recul en voyant son visage qui me rappelle vraiment celui de la déesse Athéna.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demande Annabeth.

Je me recule presque imperceptiblement à nouveau, et je réponds :

- Heu... rien.

Mais elle remarque bien que je mens. Aussitôt elle me plaque sur le lit, ses bras me tenant fermement, et met tout le poids de son corps sur le mien, afin de m'empêcher de bouger.

- Dis. Moi. Ce. Qu'il. Se. Passe. Maintenant.

Anaëlle passe derrière nous à ce moment-là, et fait un cœur avec ses doigts, en pensant très fort ouh les amoureuses ! Je lui fait signe que je la tuerai dès que j'en aurai fini avec Annabeth, et lui lance un regard noir.

- D'accord, d'accord, faut se détendre. C'est juste que ta mère m'a rendu visite cette nuit.

- Comment ça ?

Je lui raconte tout, en omettant de préciser le "ne fais pas confiance à ton ami". Ça, je le garde pour moi, jusqu'à ce que je découvre qui est cet ami.

- Tu peux me lâcher, maintenant ? je demande.

Elle relâche sa prise, et je m'extirpe de mon lit, en me frottant les bras. Elle est vachement lourde...

- Bon. Allons réveiller les autres. Il est temps d'aller à Los Angeles, dit Annaneth.

Mais évidemment, ç'aurait été trop simple...

***

Les premiers rugissements se sont fait entendre il y a environ deux minutes. Juste le temps qu'il faut pour aller prévenir Percy et Matt, et nous voilà maintenant en armure, prêts à affronter la chose émettrice de ces bruits.

Nous descendons les marches à toute vitesse, mais à peine sommes-nous en bas qu'une masse de fourrure dorée se jette sur Matt et le plaque au sol.

- Non ! hurle Anaëlle.

Elle se jette aussitôt sur le monstre, et essaie de l'embrocher avec sa fourchette géante, sauf que celle-ci rebondit contre sa peau.

Je me retourne vers Percy et Annabeth, et je vois cette dernière regarder étrangement son petit ami. Effectivement, le fils de Poséidon est planté là, complètement hébété. Il fixe la créature, l'air absent.

- Le Lion de Némée, murmure-t-il, béat.

Je sonde son esprit, et découvre des souvenirs : Percy a déjà combattu ce monstre, il y a longtemps.

- Percy ? demande Annabeth à son petit ami. Qu'est-ce qu'il y a ?

Celui-ci semble revenir au présent, et il regarde Annabeth de ses yeux vert océan. Il cligne une fois, deux fois des paupières, et s'élance vers le Lion Giant, en hurlant :

- Petit con ! Petit coooonnn !

Je me rue à mon tour pour aider Anaëlle et Matt, qui sont en train de jouer à celui qui reste le plus longtemps sur le dos de la bête a gagné

Mais les coups que nous portons sur le lion n'ont aucun effet, si ce n'est de l'énerver encore plus. Encore une fois, je me retrouve dans une impasse.

Réfléchis, Camille, réfléchis.

Sa bouche ! Comment n'y ai-je pas pensé avant ?

Je ramasse une brochure de l'hôtel dans un portique, la roule et la balance dans la gueule du lion dès qu'il rugit.

Il se met à crier bizarrement (encore un truc à cocher sur la liste des choses à faire dans ma vie : entendre un lion Giant crier, check), et tombe sur le flanc gauche, la gueule encore ouverte. Dans un dernier élan de courage, je m'approche et plante mon épée dans sa gorge, et aussitôt, le Maxi Giant se désintègre et tombe en poussières.

Il ne reste plus rien, à part un manteau en fourrure jaune, que Percy ramasse, et me tend.

- Tiens, c'est toi qui l'a tué.

Je le regarde, interloquée. Pourquoi est-ce qu'il me donne cette chose affreuse ?!

- C'est un trophée, me lance Annabeth, comme s'il s'agissait d'une évidence.

Nickel, pensé-je.

Matt et Anaëlle se relève, époussettent leurs vêtements, puis le brun lance :

- Bon, on y va, ou on reste campés là en attendant le prochain monstre ?







Escape, one time [PERCY JACKSON] (Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant