CHAPITRE 6

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Oh bon sang, par les dieux, pourquoi moi ?

Je me penche vers Morgane, et la secoue. Mais elle ne bouge même pas le petit doigt.

Je me mets à lui donner des claques, mais en vain.

Oh non, non, non...

Je tire son corps à l'intérieur d'une cabine, et l'adosse au mur.

Ma vie est littéralement un foutu sketch.

Je me rince les mains, parce que sa peau qui crépite me les a un peu brûlés, puis je croise les bras devant Morgane.

Je m'agenouille et prends son pouls. Avec un hoquet de surprise, je me rends compte que son cœur bat encore, lentement, mais il bat quand même.

Comment est-ce que...

Je vérifie une deuxième fois, puis une troisième, mais je ne rêve pas, elle est vivante.

Pourtant, c'est impossible.

Je lui remets une claque, qui retentit de manière glauque dans les toilettes, et elle ouvre grand les yeux, me faisant sauter au plafond par la même occasion.

- Argh ! Qu'est-ce que... ah, salut ! dit-elle en m'apercevant.

J'ouvre la bouche, puis la referme, la rouvre, mais les mots s'étranglent dans ma gorge.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Tu as vu un fantôme ? me demande-t-elle.

Mais qu'est-ce que c'est que ce délire ? Elle est sensée être MORTE !

Je tiens à vous annoncer que je suis complètement scandalisée par la situation. Il se passe quelque chose de grave, une mortelle a avalé une pleine poignée l'ambroisie et elle me regarde avec des yeux de poney, en parfaite santé. De plus, je ne peux pas lire dans ses pensées, ce qui me plonge dans un état de rage profonde.

No rage Camille, no rage.

- Hé ho ! s'exclame-t-elle encore.

Je me secoue intérieurement.

- Heu oui oui, hé salut ! dis-je.

Elle me sourit.

- Ah ! J'ai cru que tu étais morte.

Gnagna j'ai cru que tu étais morte, c'est qui la morte de l'histoire, hein Morgane ? pensé-je.

Je me calme et lui réponds que je suis bien vivante (MOI).

- Ah bah tant mieux alors. Mais au fait, comment est-ce que je suis arrivée là ?

Je lui raconte qu'elle s'est évanouie tellement l'ambroisie était dégoûtante (illogique, au passage, puisque cet aliment a la capacité de prendre le goût de notre nourriture préférée, mais ça, elle ne peut pas le savoir).

- Mais moi, je pète la forme, assuré-je pour la rassurer.

- Tu es sûre ?

J'acquiesce, et à mon grand soulagement, elle me propose de revenir dans la salle d'allemand.

Quelques minutes plus tard, nous sommes de retour dans la classe, non sans avoir expliqué à Mme Cezac que nous étions finalement allées à l'infirmerie (pour expliquer notre longue absence dûe à la mort passagère de Morgane).

En fait, quand j'y pense, moi aussi je suis revenue d'entre les morts, l'été dernier. Je fronce les sourcils, en proie à une réflexion qui va se transformer en dissertation de philo dans ma tête, mais je laisse tomber, parce qu'il est trop tôt pour que je réfléchisse - et puis, je ne préfère même pas savoir.

Le reste du cours passe assez vite, et la deuxième heure (anglais, un plaisir) aussi. Aussi, je finis très vite dans la cour du collège avec Alizée, en train de chercher Cara (j'ai beaucoup trop de choses à lui raconter, et beaucoup trop de questions à lui poser).

Enfin, je l'aperçois au loin, entourée de deux autres filles.

Je m'approche, et demande à lui parler en privé (logique, je n'allais pas lui débiter tout le délire de demi-dieux devant les deux autres), et elle contracte les mâchoires (ah oups, elle est énervée) avant de me suivre à l'autre bout de la cour.

Je commence à m'excuser pour ce qu'il s'est passé ce matin (je vous rappelle qu'il était quatre heures du mat'), et son expression se radoucit instantanément.

- Ne t'inquiète pas, c'est moi qui me suis énervée toute seule, soupire-t-elle.

- Non non, c'est ma faute, je lui assure. Je me suis mal exprimée, j'en suis profondément désolée.

Elle balaye mes propos d'un revers de main, et me presse de continuer.

Je lui explique alors tout ce qu'il s'est passé ce matin, depuis Sandra jusqu'à Morgane le zombie, et elle m'écoute sans m'interrompre, imperturbable.

Lorsque j'ai fini mon monologue interminable, elle pince les lèvres et fait la chose à laquelle je m'attends ne moins ; elle éclate de rire.

- Tu es vraiment la fille la moins douée au monde, Camille, désolée de te dire ça, dit-elle entre deux éclats de rire. Tu as tué quelqu'un et tu l'as ressuscité avec des claques ? (Elle essuie une larme qui coule sur sa joue.) Pardon, mais c'est beaucoup trop drôle !

Je grimace.

- Ça dépend pour qui, crois-moi, moi je ne rigolais pas, sur le coup. Et sinon, pour Sandra, c'est quoi le délire ?

- Oh, je pense que l'empousa avait pris son apparence. La vraie Sandra est quelqu'un de normale, une surveillante certes assez pénible - tu le vérifieras bien assez tôt - mais purement et simplement mortelle, ne t'en fais pas pour ça, Camille. L'empousa n'est plus présente sur terre, et ne le sera pas avant, avec un peu de chance, un petit moment.

- La chance et moi, ça fait deux, je ne sais pas si tu avais remarqué, rétorqué-je.

Elle se remet à rire, merci pour moi, et finit par se calmer.

- Bon, merci Camille (NdA : par contre les gens, mon correcteur il me respecte pas d'habitude, mais là c'est la totale, il m'a corrigé le "Camille" qui est mon prénom, au passage, en "canaille". Ok cimer je suis une canaille rip moi), tu m'as beaucoup fait rire, mais là je dois y aller, salut ! Et ne t'inquiète pas autant pour rien.

Je m'apprête à répliquer, mais la sonnerie (encore une fois oui) retentit à nouveau. Je vais donc vers mon prochain cours, avec une extrême motivation (notez l'ironie).

C'est un cours de maths, en plus, et j'ai déjà vu la prof hier, je suis sûre que c'est une reptilienne (mdr Margaux241 tmtc), apparemment elle a une perruque et elle ne change pas de garde-robe depuis cinq ans, ouais !

Bon en vrai je m'en fiche de ça, mais par contre elle pue vraiment de la gueule c'est un truc extrême, elle fume et boit son café en même temps (je l'ai vu), je vous laisse imaginer le délire.

Je vois Morgane dans le rang, et la rejoins (ça fait bizarre de voir un revenant, au passage), mais la prof arrive pile à ce moment-là, et je monte dans la salle, avec le dos voûté.

Je peux vous dire que je ne m'attendais pas à ce qu'il allait arriver , mais alors pas du tout...

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Bon bah voilà, elle est pas morte, finalement.

Je sais pas quoi dire, à part peut-être que cette nuit je n'aurais point mes 16h de sommeil habituelle du dimanche (je me lève à 15h d'habitude), mais là, en temps que clarinettiste de renom (mdr), je vais jouer la Marseillaise pour le centenaire de l'armistice de 1918.

Bon ok, c'est moi qui ait voulu venir, mais c'est parce que y'a des pains au chocolat gratuits. Et aussi parce que les cours d'histoire m'ont marquée, et je tiens personnellement à y aller.

Bon bref, par contre c'est un foutu dimanche, triste vie.

Sur ce, la bise !

ÉDIT DU DIMANCHE (LENDEMAIN) :

Je suis en retard.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 11, 2018 ⏰

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Escape, one time [PERCY JACKSON] (Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant