Partie 5 - 2

27 8 0
                                        

J'ouvris l'eau et me rinçai le visage, disposant mes cheveux derrière mes oreilles. Je pris un vieux manteau et claquai la porte après mon passage. Et si nous allions ailleurs ? Plus loin, après le Parc Newton, après cette ville, explorons ce qu'il y a. Je marchai en m'orientant grâce aux rues et à la mer, toujours tête baissée. Je n'étais pas réellement présentable, mon jean était tout déchiré et mon long T-Shirt tâché donnait l'impression que je fouillais les poubelles il y a quelques minutes.

La ville était immense et les bâtiments me donnaient mal au cou. Une foule se précipitait dans un centre commercial, je ne savais pour quelle raisons. Nécessité ? Promotion ? Aléa naturel ? Seule, ma capacité à écouter auraient pu m'aider. Mais je n'étais pas assez attentif, marchant tout droit jusqu'à atteindre le bleu de la mer.

Il, il y avait des gens de tout genre : indien, chinois, arabe, africain, allemand et autres. Dans cet ensemble, ils se séparaient, une division raciale ? Je n'en sais rien, j'imagine que c'est le cas. Enfin je pouvais apercevoir le bord de l'eau. C'était beau, le soleil illuminait ces lieux d'un orange parfumé, une odeur qui captive et capture l'esprit. Il me disait "Viens, qu'attends-tu loin, là-bas ? Approche-toi de moi, pose tes pieds nus dans le sable mouillé. Ressens l'eau caresser ta chair. C'est merveilleux." Les astres sont des grands poètes qui nous inspirent.

Au loin se trouvait quelques touristes qui, semblaient décamper. L'heure de manger ! Il y avait tout le long de la rue qui conduit à la plage, des restaurants. Ils vendaient des biens atypiques comme locaux. Une bonne odeur de friture flottait dans l'air, formant au-dessus de ma tête un nuage succulent : glace, frites, pains, plats, boisson, dessert. Si je devais manger, j'aurais commandé un énorme steak de bœuf avec des frites, une salade de laitue, un petit verre de jus de fruits exotiques. Excellent.

Tête dans les airs, je sentais toute cette nourriture. Je ne pouvais rien consommer. Je n'avais pas assez d'argent pour me le permettre, j'ai tout dépensé pour le restaurant chinois. Il y avait à ma gauche un vieil homme, âgé d'au moins 70 ans. Il me regardait marcher attentivement. Il était seul, assis sur une table de terrasse, à l'ombre du soleil pour protéger son crâne dépourvu de cheveux. Sa moustache "frimoussait", telle celle d'un rongeur, il voulait sourire ou bien se moquer de moi...Quoiqu'il en soit j'accélérai pour arriver plus vite et aller encore plus loin. Mes yeux changèrent de cible et j'observai une personne beaucoup plus éloignée, une femme. On ne pouvait déterminer son âge, je voyais que ses longues jambes blanches et son maillot de bain rouge sang.

Elle avait une longue chevelure dorée, elle semblait très belle de là où j'étais. J'avançai encore, elle était debout et ne faisait rien, orientée vers la mer. Ma curiosité s'excitait encore plus, car je pouvais désormais voir ses yeux, tout petits au milieu de son visage. J'atteignais enfin la plage. Elle se rapprocha du bord de l'eau et s'éloigna encore un peu de moi. Mais, comme attiré, je marchai plus vite ! En arrivant au bord de la mer, je regardai le soleil. Il était doux et caressait mon visage comme ma mère le faisait durant mon enfance. Je me mis dos contre le sable et fermai les yeux. J'entendais le bruit des vagues, c'était reposant. Le soleil frappait mon visage, et je pouvais voir toute cette lumière si grande et rempli de bonté. Je voyageais.

La vie couleur saumonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant