Chapitre 6 | corrigé ✔️

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Pdv Yuna

Nous pénétrons dans un salon très chaleureux. Il n'y a pas de télévision, mais une magnifique cheminée trône au milieu de la pièce. Ares m'invite à prendre place et je m'assieds donc sur le canapé, sur lequel est posée une peau de bête.

J'espère que ce n'est pas une vraie !

Ares me propose gentiment une boisson chaude que je ne refuse pas. Par ce froid, ça ne peut que me faire du bien !

Il me laisse seule quelques minutes et j'en profite pour jeter un rapide coup d'œil aux alentours. Bizarre, il n'y a pas de photo. Aucun souvenir de famille. Rien. Même si Ares n'est pas le père de Sébastian, il est censé être un ami d'enfance de ses parents. J'ai pensé que je verrais des photos d'eux ensemble au moins.

Je sens une présence dans mon dos. Je me retourne et vois Sébastian appuyé contre le mur derrière moi, les bras croisés contre son large torse, qui me fixe intensément. À plusieurs reprises, sa manière de me regarder me perturbe. Il me regarde toujours avec une telle intensité que j'ai l'impression de ressentir une décharge électrique à chaque fois que nos regards se croisent.

Alors que je m'apprête à ouvrir la bouche pour lui demander de venir prendre place à mes côtés afin de me tenir compagnie, Ares revient mettant fin à l'échange entre moi et Sébastian. Ares pose ensuite une tasse fumante de chocolat chaud sur la table devant moi.

— Madame est servie.

— Merci beaucoup.

Ares glisse un regard rapide en direction de Sébastian et lui dit :

— Tiens puisque tu es là, va nous chercher du bois pour le feu.

Sébastian me glisse un dernier regard, puis regarde froidement Ares avant de sortir à l'extérieur. Est-ce qu'ils sont en froid ? Je n'avais jamais vu ce regard venant de Sébastian. Il était d'un froid glacial.

Ares s'installe à mes côtés et nous parlons et rigolons durant de longues minutes. Il s'intéresse à ce qui m'a donné envie de faire mon métier et à ma vie en général. Je lui raconte brièvement quelques petits moments de mon passé sans trop rentrer dans les détails. Mon passé est loin d'être joyeux. Pour détendre l'atmosphère, Ares ne cesse de me raconter plusieurs moments cocasses qu'il eut au cours de sa vie, ce qui a le don de me faire rire aux éclats.

Alors que nous sommes en plein fou rire Sébastian refait son apparition dans le salon, les bras chargés morceaux de bois. Il les dépose non loin de la cheminée et commence à lentement alimenter le feu, afin que la pièce gagne en chaleur, puis il s'installe sur un vieux fauteuil dans un coin de la pièce. Je le regarde discrètement de loin, il a l'air pensif. Soudainement son regard croise le mien à nouveau et sans que je ne m'y attende, une légère dose d'électricité statique traverse à nouveau mon corps. Je n'arrive plus à détacher mon regard de ses iris aux reflets dorés. Un claquement de porte nous fait soudainement tous légèrement sursauter et je vois apparaître la jolie jeune femme de la dernière fois.

Celle-ci me fait un rapide signe de la tête, puis elle part s'assoir aux côtés de Sébastian, sur le deuxième fauteuil du salon. Je peux voir que les deux ont l'air d'avoir une certaine complicité. Ils rigolent discrètement en se parlant dans le creux de l'oreille. C'est sa petite-amie ? Certes ils ont le même tuteur, mais ils n'ont aucun lien de parenté, donc ça serait tout à fait possible.

— Bien, que diriez-vous de passer à table ? Nous propose Ares.

Après plusieurs minutes, nous nous retrouvons à table. Je suis assise à côtés d'Ares et en face de Sébastian tandis qu’Hanya se place de nouveau à côté de Sébastian. Un lourd silence pèse dans la pièce et personne n'ose parler.

Puis soudainement, Hanya brise le silence.

— Et sinon vous avez l'intention de sortir ensemble ? Demande-t-elle.

C'est tellement soudain que je manque de m'étouffer en avalant. Je me prends rapidement mon verre d'eau afin de libérer mes voies respiratoires. Ares quant à lui me tapote légèrement le dos.

— Hanya, mêle-toi de ce qui te regarde, lui répond Ares.

— Mais ça nous regarde ! Et tu sais très bien pourquoi, surenchérit cette dernière.

Soudainement Ares frappe fortement la table du poing ce qui me fait sursauter et de faire taire immédiatement Hanya. Je me sens de plus en plus mal. Certes je me sens mal à l'aise, mais ce n'est pas ce qui me préoccupe actuellement. J'ai des fourmillements dans le bout des doigts et des bouffées de chaleur.

Il faut que je parte d'ici et vite. Je sais ce qui est en train de se produire et il faut à tout prix que je retourne chez moi. Je me lève de ma chaise précipitamment et me dirige rapidement vers l'entrée. Je peux entendre les pas d’Ares qui font craquer le vieux parquet derrière lui.

— Ne pars pas comme ça. Hanya est de nature curieuse et elle adore se mêler des affaires des autres, me dit Ares.

— Je dois rentrer. Veuillez m'excuser.

Sans lui laisser le temps de répondre, je cours à l'extérieur du chalet et monte précipitamment dans ma voiture. J'allume le moteur et m'apprête à partir lorsque je croise le regard inquiet de Sébastian, qui me regarde fuir, impuissant. Puis je démarre afin de rentrer le plus rapidement possible.

Au bout de plusieurs minutes de route, je ne me retrouve plus qu'à quelques kilomètres de la maison. J'ai du mal à me concentrer sur la route, car mes membres commencent à être légèrement engourdis. Je peux entendre les battements de mon cœur dans mes tympans. Si ça continue comme ça je n'arriverai jamais à la maison à temps. J'arrive difficilement à attraper mon téléphone et appel Taisuke, mon vieil ami. Lui seul peut me venir en aide. Lui seul sait.

Après quelques sonneries, ce dernier décroche enfin.

— Allô ?

— Allô Taisuke ! Je t'en prie aide-moi, ça a commencé.

— Merde. J'arrive ! Où es-tu ?

— Sur la route dans la forêt, non loin de pont... Taisuke, je ne sais pas si j'aurai le temps de rentrer.

— Écoute ma voix attentivement, d'accord ? Tu inspires et expires doucement. J'arrive.

Mon bras étant pris de violentes crampes, je lâche mon téléphone qui tombe entre mon siège et la portière. J'arrête brusquement la voiture sur le bord de la route et sors difficilement de celle-ci. Je vois rapidement mon reflet dans la vitre de la voiture grâce à la clarté de la lune. Mes yeux prennent alors une couleur émeraude luminescente.

Je retire mon blouson avec maladresse. Je pleure de douleur. Je sens mes os se briser un par un. Je pénètre dans la forêt ne voulant pas rester à la vue de quiconque. Après avoir parcouru plusieurs centaines de mètres et m'être un peu plus enfoncée dans cette dense forêt, je m'écroule sur le sol. Puis je perds finalement connaissance.

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Fin chapitre 6

Fin chapitre 6

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Amour Bestial - T1 : La Ruse Du Démon (IIL Sébastian) [Terminée] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant