Mercenaire de Gotham [abandonné, cf partie 11]

Chapitre 2

Enfin sortie de l'Iceberg Lounge, Emma soupire. Elle déteste ce club, il l'horripile. Heureusement, elle n'a plus rien à faire en tant que Shade cette nuit. Elle peut rentrer chez elle. Elle retourne dans la ruelle déserte pour se changer, puis elle récupère la grande rue et appelle un taxi direction Tricorner, la petite île à l'Est de Gotham où vit son père adoptif, l'inspecteur James Gordon. Elle vit dans l'appartement juste au-dessus de celui de Jim, plutôt que de rester vivre avec lui et Barbara. Elle travaille au Big Belly Burger de Tricorner, et c'est avec cet argent qu'elle paye la moitié de mon loyer, et l'inspecteur paye l'autre. Travailler dans un fast-food ne rapporte pas énormément, mais trouver un bon travail honnêtement à Gotham relève du miracle. Emma garde l'argent qu'elle gagne en tant que Shade pour elle, au cas où... Et elle ne paye jamais son loyer avec pour la pure et simple raison que James Gordon est flic, donc si elle commence à tout payer alors qu'elle a un salaire minable, il se posera des questions, et trouvera vite la réponse. Et si cela arrive, elle ne fera pas long feu.

Le taxi longe le Rogue's Stadium, peu après arrive en bas de l'immeuble. Emma descend de la voiture, paye et entre dans le bâtiment. Trois heures du matin, il est encore tôt. Elle a déjà fait des nuits plus longues... Elle monte les escaliers jusqu'au deuxième étage et arrive sur le palier. Le voisin a encore vomi en haut des escaliers... Lui aussi a une vie nocturne, mais ce n'est pas le même style. Le voisin en question est plus du genre à aller en boîte, harceler chaque fille qui passe devant lui, finir ivre mort, vomir et rentrer chez lui pour s'étaler sur son canapé. C'est triste.

La jeune femme rentre dans son petit appartement, balance son sac et ses chaussures au bout du salon et s'affale sur le canapé. Bon d'accord, ça me fait un point comun avec le voisin sur la fin de soirée. Elle ne trouve plus la télécommande et soupire, mais elle sait qu'elle va sombrer dans les dix minutes qui viennent.

Quatre heures plus tard, elle se réveille en sursaut quand elle entend frapper à la porte... Merde... Bon, tant qu'à faire, au moins je serai debout...
Elle se lève difficilement de son canapé et se traîne jusqu'à la porte. Elle ouvre et voit une jeune fille rousse à lunettes, une assiette emballée de papier aluminium à la main.

"- Bonjour, Barbara...

- Salut ! lance-t-elle avec énergie. Je te réveille ?

- C'est mon aura qui te l'a dit ? marmonne Emma. Il y a quoi, là-dedans ?

- Le reste des cookies d'hier. Papa s'est dit que tu en voudrais.

- Donne, tu connais mon amour inconditionnel pour les cookies, répond la jeune femme en lui prenant l'assiette des mains. Tu es censée être sur la route du lycée, je me trompe ?

- Je fais juste un petit détour. J'y vais, maintenant.

- Fais donc ça...

- Je te sens d'une humeur tellement agréable... Au fait, papa a été invité  et veut absolument que tu viennes avec nous pour la soirée de charité de Bruce Wayne, ce soir.

- Pourquoi faire ?

- Je sais pas, il pense peut-être que tu y trouveras enfin un mec.

- J'adore ton humour, Barbara... Sérieusement, pourquoi ?

- Il veut que pour une fois, tu sortes un peu avec nous, au lieu de rester enfermée ici.

- Rien d'important, donc. De toute façon, je ne peux pas, je bosse, ce soir. J'ai un collègue absent, je le remplace.

- Je te laisse voir ça avec papa, je vais être en retard, crie-t-elle en descendant les escaliers en vitesse.

- Je te l'avais dit..."

Emma ferme la porte et pose l'assiette de cookies sur la table. Cette soirée tombe très mal, et il sera quasiment impossible de négocier avec Jim. Elle saisit son téléphone. Dans son état actuel, ni coiffée, ni habillée correctement, ni lavée, elle n'est pas sortable, alors même si Jim vit dans l'appartement juste en dessous, elle préfère l'appeler.

"- Bonjour Emma, ça va ?

- Salut, ouais, ça peut aller... Je ne peux pas venir avec vous ce soir, je dois remplacer un collègue...

- Tu viens, coupe-t-il. C'est non négociable. Je sais très bien que tu mens juste pour ne pas y aller. Et ne dis pas le contraire sinon j'appelle ton patron.

- Oui bon, d'accord, je mens, tu me connais trop bien. Mais je suis vraiment obligée de venir ? En plus je suis majeure, je suis censée pouvoir faire ce que je veux.

- Tu es majeure mais je paye la majorité de ton loyer. Donc pour l'instant, tu n'es pas totalement libre. Tu viens, c'est tout."

Il lui raccroche au nez. Tant pis, elle essayera de s'éclipser vers minuit, pour arriver à temps pour intercepter la cargaison de Maroni. Ce qui veut dire qu'en plus de devoir supporter un discours de Bruce Wayne, elle va devoir mettre une robe. Je déteste les soirées de bourges... Elle n'est même pas sûre d'avoir une robe ne serait-ce que potable pour ce genre de soirée.

Il est vingt heures lorsqu'elle rentre chez elle après le travail. C'est déjà la troisième fois ce mois-ci qu'elle demande à finir plus tôt. Son patron n'apprécie pas, surtout quand elle ne rattrape pas ses heures.
Elle doit être prête dans une demie heure, sinon Jim va encore râler, alors elle fonce prendre une douche, puis ouvre son armoire et dirige son regard vers les vêtements sur cintre. Elle ne voit qu'une seule robe. Au moins le choix sera vite fait. La robe est noire, décolletée en V, cintrée à la taille et lui arrive aux genoux. Simple et efficace. Elle attrape une paire d'escarpins noirs, pour rester dans la sobriété, et enfile le tout en vitesse. Elle file dans la salle de bain et se maquille rapidement. Elle opte pour un maquillage sobre, avec un rouge à lèvre rouge, pour mettre un peu de couleur, histoire de ne pas donner l'air d'aller à un enterrement.

Son téléphone vibre. Elle a reçu un message de Jim, qui l'attend en bas de l'immeuble. Elle prend une pochette noire et y range les petits trucs qu'elle doit emmener, puis sort. Effectivement, ils l'attendent en bas, Barbara est déjà montée à l'avant de la voiture. Elle monte à l'arrière sans rien dire sur le fait que la place avant lui revient par droit d'aînesse. Ils savent déjà qu'Emma n'a aucune envie de sortir ce soir, alors autant ne pas en rajouter.

La voiture démarre. C'est parti pour la soirée des bourges...