Chapitre 6

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- 13 décembre 2018 -

Grace

J'essaye de me concentrer sur mon écran mais ça m'est de plus en plus difficile. Ma tête tourne depuis je ne sais combien de minutes. Je ne me sens vraiment pas bien. Le pire c'est que ça fait plusieurs jours que j'ai des vertiges. Je n'arrive plus à me concentrer sur mon travail : c'est insupportable.

Je couche ma tête sur mon bureau et ferme les yeux. Cela calme quelque peu ma douleur mais je ne peux m'empêcher de continuer à me sentir mal. Quand est-ce-que cette douleur va s'arrêter ? Maux de tête, vertiges... Cela commence à devenir infernal.

J'entends un bruit et relève la tête. Alexander rentre dans l'agence. Il me regarde et souffle un grand coup. Il paraît être de mauvaise humeur. Je le connais par cœur : quelque chose ne va pas.

- Qu'est-ce-qu'il y a ?

- Rien. Laisse tomber.

Je décide d'insister.

- Alex ?

- Ne m'appelle pas comme ça !

- Alors réponds-moi sincèrement.

Il souffle une nouvelle fois un grand coup.

- Je viens de faire une visite avec les Carter.

Ah, les Carter. Je comprends mieux sa mauvaise humeur. Ce couple cherche une maison depuis six mois maintenant. Ils ont fait appel à je ne sais combien d'agences immobilières mais le résultat est toujours le même : ils ne trouvent pas ce qu'ils cherchent. Leur budget a beau être plus que correct, ils ont des exigences hautement élevées. Je n'ai jamais vu un couple pareil en trois ans de carrière.

- Laisse-moi deviner : ils n'ont pas aimé la maison que tu leur as montré.

- Bien sûr qu'ils n'ont pas aimé. Ce sont des inconditionnels insatisfaits.

Ma tête se met soudain à bourdonner. Putain après le mal de tête, des bourdonnements ! Mais qu'est-ce qui m'arrive à la fin ? Je ne suis pratiquement mais malade. Je ne me suis jamais sentie comme ça.

Mais je ne laisse rien à paraître de mon état. Alexander va s'inquiéter.

- Qu'est-ce-qui n'allait pas cette fois ?

- Le jardin était trop petit.

- Combien de mètres carrés ?

- Seulement huit cents. Bien trop petit pour eux et leurs deux enfants apparemment. En plus, ils...

Il s'arrête soudainement de parler. Je connais l'air qui prend. Il signifie qu'il vient de se rendre compte de quelque chose.

- Attends deux secondes, tu n'es pas censée être en visite à l'heure actuelle ?

Je me doutais bien que ce détail ne lui échapperait pas.

- Si mais j'ai laissé Julia y aller.

- Tu te sens encore mal, c'est ça ?

Cet homme me connaît beaucoup trop bien. Cette connaissance qu'il a de moi est souvent un avantage mais là, c'est bel et bien un inconvénient. Je ne peux rien lui cacher.

- Oui.

- Il faut que tu ailles voir un médecin !

Je l'ai énervé. Je sais que je l'ai énervé. Ça fait une semaine qu'il essaye de me convaincre d'aller voir un médecin. Mais je ne veux pas, j'ai horreur des médecins. Je les fuis comme la peste. Attendre je ne sais combien de temps pour qu'un médecin me donne des médicaments que de toute façon je ne vais pas prendre ne me servirait à rien.

Tu es mon toutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant