Chapitre 16

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- 12 janvier 2018 -

Grace

Dés que je rentre dans l'appartement, je me précipite vers ma chambre. Hélas, à l'instant où je passe le pas de ma porte, je sens qu'on m'agrippe le bras pour me stopper dans ma course.

- Aie !

- Désolé.

Il me relâche aussitôt. Il m'a faite mal ce con.

- Suis-moi !

Je le vois disparaître vers la grande pièce. Je suppose que je n'ai pas le choix. Je ne vais pas repousser cette conversation indéfiniment. Je le rejoins dans le salon et m'installe dans le canapé. Il se place face à moi, les mains croisés devant la poitrine.

- Tu commences ou je commence ?

Vu sa voix, il n'est pas très heureux. Son ton est sec, très sec.

- Vas-y. Je te laisse l'honneur.

- Alors comme ça, tu as des problèmes hormonaux.

- Oui.

- Tu as des envies... Toi, Grace Baker, tu as envie de coucher quelqu'un ?!

J'ai l'impression qu'il vient d'apprendre que les poules ont des dents. C'est si incroyable que ça de penser à moi en tant que femme de vingt-cinq ans ayant des envies de sexe.

- Oui. J'ai envie de coucher avec quelqu'un.

- Mais pourquoi tu ne me l'as jamais dit ?

Il croit quoi ? Que j'ai envie de lui dire ce genre de chose ? Non, c'est beaucoup trop intime. Je veux bien partager avec lui mais parler de ça, c'est trop... S'il me pose des questions à ce sujet, je répondrai en toute franchise mais dans le cas contraire, je n'ai pas l'intention d'en parler.

- Parce que je n'en avais pas envie.

- Je t'ai toujours parlé de ce genre de chose moi. J'ai toujours été sincère. Je te racontais comment ça se passait avec mes copines. Tu ne peux pas en faire autant ?

- Tu me parlais de ta relation avec elles mais tu n'évoquais pratiquement jamais le sexe, nuance. Moi, tu voulais que je te dise quoi ? Que je fais fais des rêves érotiques et que j'ai envie de m'envoyer en l'air comme toutes les femmes de mon âge ?

Il ne manquerait plus que je lui parle des positions que j'ai envie de tester. Il ne comprend donc pas que ce n'est pas un sujet de conversation dont j'ai envie de parler. Je n'aurai jamais dû avouer ça au docteur Hudson. Je suis trop sincère. Si seulement je savais fermer ma bouche.

- Je sais pas mais tu aurais pu m'en parler quand même.

J'ironise.

- Mais oui, bien sûr.

- Et tu vas faire quoi maintenant ? Tu vas partir à la recherche d'un homme qui te plaît ou tu vas prendre le premier venu ?

Je hurle.

- Quoi ?! Alors c'est comme ça que tu me vois ? Comme une femme qui pourrait se taper le premier venu ? Je n'ai rien contre les personnes qui font ce genre de chose mais ça ne me ressemble pas. Je ne pourrai jamais coucher avec quelqu'un pour qui je n'ai aucune attirance et un minimum de sentiments.

Il lève les yeux au ciel.

- Admettons que tu ne veuilles pas te taper le premier venu. Tu vas faire quoi ? Il n'y a pas trente-six mille solutions.

- Soit j'arrive à mes fins et j'arrive à coucher avec l'homme que je veux. Soit je vivrai avec. Je ne suis pas la première à qui ça arrive.

Maintenant, j'en suis consciente. Je sais pertinemment que j'ai envie de de me retrouver encore et encore dans le lit de mon meilleur ami. Je ne devrai pas mais j'y pense souvent en ce moment. Je me souviens des sensations que j'ai ressenti entre ses bras. C'était époustouflant. Ce que l'on a vécu était totalement incroyable. Il ne s'en souvient pas mais ça m'a laissée un souvenir impérissable.

Tu es mon toutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant