Chapitre 7

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- 13 décembre 2018 -

Grace

Ma tête est lourde. Je suis sonnée. J'ouvre les yeux tant bien que mal. Aussitôt, mon regard se fixe sur le plafond.

Mon dieu qu'est-ce-qu'il s'est passé ? Je parlais avec ma sœur et mes douleurs ont repris. Ce que je ne comprends pas c'est pourquoi je me suis évanouie. Jamais ça ne m'est arrivée en plus de vingt-cinq ans.

Je tourne la tête et l'évidence me saute aux yeux : je suis à l'hôpital. Qu'est-ce-que je fous à l'hôpital ? J'étais censée aller au médecin, pas à l'hôpital. Enfin je veux dire, aller à l'hôpital pour un simple évanouissement me paraît un peu exagéré. En même temps, avec ma surprotectrice de sœur rien ne m'étonne.

Je sens une main se mettre à caresser mes cheveux. Je tourne ma tête sur mon côté gauche, cette fois-ci et vois ma grande sœur.

- Salut toi. Comment tu te sens ?

- Plutôt bien.

- Je vais appeler le médecin.

Elle se penche vers moi et m'embrasse le front.

- A part ça tu n'étais pas malade, hein ?!

Je regarde au bout de mon lit. Alexander se tient devant celui-ci, les bras croisés. Il ne semble pas de bonne humeur et quelque chose me dit que c'est moi qui le met dans cet état. Je sais très bien que je vais me prendre un savon.

- Ne crie pas s'il te plaît.

- Je ne crie pas.

- Oui mais tu es en colère. Tu m'en veux.

Il décroise ses bras et s'avance vers moi pour s'asseoir sur le bout de mon lit.

- J'ai très peur, tu sais.

- Pour un simple évanouissement ?

Il exagère. Je veux bien qu'il soit inquiet mais de là à « avoir très peur », je ne pense pas.

- Je ne savais pas que c'était pour ça. Ça aurait pu être plus grave. Ta sœur m'a appelé en étant totalement paniquée. Elle m'a dit qu'elle était en train de te parler quand d'un coup, tu es devenue blanche et tu as perdu connaissance. J'ai mis du temps à comprendre ce qu'elle disait. Elle était très perturbée, parlait vite et n'articulait pas. J'ai dû la faire répété plusieurs fois. Je lui ai dit de t'emmener directement à l'hôpital. Heureusement, Nate en avait déjà pris la direction. Après, elle m'a raccroché au nez. J'ai pris mes affaires et je suis tout de suite parti du travail.

Lorsqu'il me parle de ma sœur, je ne peux m'empêcher de sourire. Ma sœur panique pour un rien alors là, j'ose à peine imaginer l'état dans lequel elle était. Je suis moi aussi le genre de personne à paniquer mais elle, elle est vraiment la pire de toute ma famille. Pire que ma mère même.

- C'est du April tout craché ça.

- Oui. Ça lui ressemble en effet.

- Mais tu n'auras pas dû quitter le travail pour ça. On a une boîte à faire tourner.

- J'irai au travail plus tôt demain si tu y tiens temps. Mais ce n'est pas le fait de quitter mon travail au milieu de l'après-midi qui va tout changer. L'agence tourne plutôt bien et on arrive à avoir un salaire décent alors qu'on a monté l'entreprise il n'y a pas si longtemps que ça. Je peux donc me permettre de me précipiter au chevet de ma meilleur amie quand celle-ci est à l'hôpital.

Tu es mon toutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant