La maison au coin de la rue

Chapitre 10

On est déjà mercredi, et mercredi, ça veut dire qu'Alice a congé l'après-midi. Donc, cet après-midi on va continuer notre urbex dans la maison au coin de la rue. Alors comme une personne très patiente, je prépare déjà mes affaires pour notre enquête finale dans cette maison. Un sac dans lequel je mets, mon iPod touch dans le but de pouvoir enregistrer les esprits errants, mon carnet pour écrire et décrire l'histoire de cette maison, et des stylos. J'attends ma sœur qui va prendre des lampes de poche pour notre ultime visite dans la demeure des meurtriers.

Alice rentre. Elle prépare son sac avec les lampes de poche et elle prend elle aussi un iPod touch pour enregistrer les esprits errants dans la maison. 

- T'es parée? Je demande. 

- Comme toujours grand-frère! Elle me répond.

On ferme la maison, et on se dirige vers la maison au coin de la rue. On arrive, et on remarque déjà que l'ambiance est pesante. Alice sort les lampes de poche de son sac et m'en donne une. On avance dans le rez de la maison. On arrive dans la cuisine, là où les meurtres et le suicide se sont passés. On prend nos iPod et on commence à enregistrer. 

- Voilà, bonjour, alors nous voulions parler avec vous, car nous avons besoin d'avoir un enregistrement pour pouvoir retranscrire cette interview avec vous. J'explique. 

On attend un petit moment, que les esprits puissent répondre. Un bruit sourd se fait entendre à l'étage. J'y cours, laissant ma sœur dans la cuisine. 

Lorsque j'arrive en haut, je vois des traces de pas dans la poussière, je sais que nous ne sommes pas les seuls personnes physiques à être dans la maison.  Je vois le chef de la bande et ses potes en train d'essayer de voler un objet ayant de la valeur. 

- Tu crois faire quoi là David? Je demande. 

- Bah, voler ce magnifique tableau. 

- Ce magnifique tableau, comme tu dis, est un tableau d'un artiste de renommée, on ne vole pas d'objets de très grande valeur dans une maison quand on fait de l'urbex. Même, on ne vole rien du tout lors d'un urbex. 

- C'est quoi ses lois? 

- C'est les règles, lorsqu'on fait un urbex on ne vole rien. On appelle ça le respect.

Il ne répond rien. On dirait qu'il a peur de quelque chose. 

- Ce regard ne marche pas avec moi. N'essaie pas de me faire peur. 

- Bah regarde derrière toi. 

Je me retourne et je vois une ombre énorme. 

- C'est de cette ombre que tu as peur? Je demande. 

- Quelle ombre? Je voulais essayer de te faire peur. 

- Haha. Bien essayé. Du coup vous voyez pas l'ombre? L'ombre de l'ancien propriétaire? Il est très en colère, parce que vous essayez de lui voler ses affaires.   

- Pour le coup, on va se barrer sans rien. Dit David. 

J'attends qu'ils partent. Je rigole un bon coup et rejoins Alice pour continuer nos recherches. Ma sœur a fini d'enregistrer la première interview. 

On va dans la cave. On voit beaucoup de livres sur le satanisme et sur le spiritisme. 

- Purée. Ils étaient fous à ce point. Dit Alice. 

Je ne réponds rien, trop occupé à gérer les énergies environnantes. Ma tête commence à tourner et je me sens tout bizarre. Je m'assieds. 

- ça va grand-frère? 

- Il y a trop d'énergies différentes, beaucoup trop d'esprits errants, comme si cette maison incitait au meurtre. 

- Que veux-tu dire par là? 

- Il n'y a pas eu que les enfants et le couple qui sont morts ici. Ils ont aussi ouvert la porte à Satan, ce qui explique que ces atrocités se sont passées. L'homme était possédé par le diable. 

- Mais alors les autres meurtres? 

- Cette maison existe depuis bien plus longtemps que ce que l'on pense. 

J'essaie de trier les souvenirs de la maison qui me viennent à l'esprit. Mais il y en a beaucoup trop. La porte de la cave claque. On sursaute tous les deux. 

Alice se serre contre moi. Les esprits errants ont disparu d'un seul coup comme s'ils se cachaient de quelque chose. Nous comprenons seulement 5 minutes plus tard, qu'un esprit puissant et inconnu s'est invité dans la cave. 

Alice éclaire frénétiquement autour de nous. Ma lampe de poche s'éteint.

- J'ai pourtant changé les piles. Me dit ma sœur. 

- Peut-être tu as oublié de changer celles de cette lampe. Je lui dis.

- Ah oui, peut-être. 

L'atmosphère se fait oppressante. Je sens mon cœur accélérer dans ma poitrine. Quelque chose agrippe mon épaule. Je sursaute et vois ma sœur en train de trembler. C'est sa main qui est posée sur mon épaule. 

Je n'ai plus de visions qui me parviennent. Je regarde autour de nous. Au loin, dans l'obscurité, je vois la silhouette d'un démon. La tête est parfaitement descriptible. Les cornes de bouc et les yeux rouges. Une petite barbe et une main qui caresse la barbe. La main est surmontée de longs ongles, ressemblants fortement à des griffes. 

Le démon commence à marcher vers nous.