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          Nous faisions régulièrement des feux de camps avec Mila et quelque uns de ses amis. Nous racontions nos dernières histoires, nos souvenirs gênants, toute la nuit, jusqu'à ce que le feu ne soit plus d'aucune utilité. C'est durant une de ces soirées, en regardant le crépitement des flammes en me laissant envahir par leur intensité et leur chaleur, que j'ai compris. Sans le savoir, j'avais fait mon deuil. J'arrivais de nouveau à vivre. C'est ce jour là que j'ai pris la décision de laisser une trace de ce que j'avais vécu.

          A peine j'étais rentrée chez moi le lendemain que j'avais déjà pris un crayon et commencé à écrire ma vie. Sans orgueil, ni arrogance, juste pour me rappeler des moments joyeux et pas seulement du drame que j'avais pu vivre. J'ai tout raconté depuis mon entrée en première. Tout ce qui m'avait permis de ne pas sombrer, en tout cas pas si vite.

          J'ai toujours pensé que les épreuves de la vie étaient là pour nous renforcer, qu'il fallait les surmonter pour atteindre le bonheur. Ce n'est jamais facile, mais pas non plus impossible Il faut parfois sacrifier énormément avant de connaître un peu d'apaisement. Et aujourd'hui je pouvais enfin vivre comme une personne de 16 ans, connaître un peu l'insouciance et la tranquillité d'une vie d'adolescente. J'avoue avoir un peu régressé dans le dessin, à cette période de ma vie, je n'avais pas grand chose à exprimer, c'était bientôt la fin de l'année, ma vie devenait plutôt monotone. Et je préférais me consacrer à ma décision d'écrire. J'ai continué les cours d'art plastique, mais ce n'était plus si important en fin de compte. J'ai remarqué que lorsque tout était stable, les choses paraissent moins importante. Notre famille, nos amis, nos passions. On fait tous l'erreur, un jour, de les délaisser un peu trop.


Nouvelle luneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant