Chapitre 2

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Marinette : Euh... Tu es sûr de vraiment l'aimer ? Est-ce que tu peux vraiment aimer une fille sans savoir qui elle est vraiment ?

Voilà ce qui dérangeait tellement Marinette. Comment Adrien pouvait-il être tombé amoureux de son alter-égo, quand elle ne l'avait croisé sous cette forme en tout et pour tout qu'une seule fois ? Était-ce seulement possible ?

Personne ne connaissait réellement Ladybug. Ce qu'il croyait être de l'amour n'était sans doute qu'une grande admiration, et l'explication était en soi assez plausible ; après tout, elle sauvait Paris toutes les deux semaines et savait qu'elle était populaire.

- Ah, ces adolescents avec beaucoup trop d'hormones, qui s'enflamment pour un rien...

Un petit toussotement se fit entendre. Haussant un sourcil, Marinette tourna la tête et découvrit son kwami qui la fixait, un sourire collé sur son visage.

 - Eh bien, quoi ? Qu'est-ce qu'il y a Tikki ?

La réponse ne se fit pas attendre très longtemps.

 - Je connais moi une adolescente qui en a beaucoup, des hormones... Surtout en présence d'un blondinet...

Marinette leva les yeux au ciel.

 - Ce n'est pas la même chose, Tikki ! Je connais Adrien, moi, alors que lui n'a jamais parlé qu'une seule fois à Ladybug !

 - Mais qui te dit qu'il ne ressent pas réellement  quelque chose pour toi ? s'exclama la petite créature rouge.

Perplexe, Marinette répliqua aussitôt.

 - Mais enfin, pour aimer quelqu'un, il faut la connaître personnellement ! Ce n'est pas en se basant sur mes actions héroïques qu'il peut développer des sentiments pour moi, c'est juste insensé !

Tikki restait peu encline à approuver Marinette, alors celle-ci continua.

 - La seule et unique personne à me connaître sous ma forme de Ladybug, c'est Chat Noir. Tu comprends bien que personne d'autre, et cela inclut Adrien, ne peut réellement éprouver de l'amour pour moi. De toute façon, Chat Noir est bien trop dragueur, alors je ne pense pas qu'il soit du genre fleur bleue à tomber amoureux de sa partenaire.

Sa kwami haussa un sourcil, l'air perplexe, mais ne dit rien. Après tout, ce n'était pas à elle de lui dire, Maître Fu le lui avait bien fait comprendre, ils le découvriraient en temps venu...

Le portable de Marinette vibra de nouveau, ne laissant pas à la jeune fille le temps de continuer sa discussion avec Tikki.

Adrien : Bien sûr que c'est possible ! Et puis, avec ou sans le masque, Ladybug reste la même personne.

Réprimant un soupir, Marinette se dit que si Adrien connaissait son identité, il n'aurait sans doute pas dit la même chose.

Marinette : Adrien... je ne veux sincèrement que du bien pour toi, et je ne pense pas que Ladybug soit la fille qu'il te faille. Qui te dit que derrière le masque ne se cache pas une fille sans intérêt ?

En y réfléchissant, Marinette réalisa qu'elle venait en quelque sorte de mettre un rateau au garçon qu'elle aimait. Quelle ironie, elle qui ne parvient pas à aligner deux mots devant le mannequin ! Elle soupira.

Adrien : Je ne te demande pas de me conseiller si je dois l'aimer ou non, mais la façon dont je doit m'y prendre pour l'aborder. Pourquoi es-tu si méchante avec elle ? Laisse-lui au moins une chance !

S'il savait que la personne qu'il était en train de blâmer n'était autre que son "prétendu" amour... Marinette avait de la peine à envoyer ces messages, mais elle se devait de le faire. Il ne l'aimait pas réellement.

Marinette : Je ne dis ça que pour ton bien Adrien.

Adrien : Il faut croire que je me suis trompé. Je croyais pouvoir compter sur ton aide, mais apparemment non. Quel est le problème avec Ladybug ? Tu es jalouse ?

Si la situation avait été différente, Marinette aurait certainement ri. Jalouse d'elle-même ? Quand elle y repensait, cependant, elle se dit que quelque part, c'était peut-être le cas. Cela faisait mal de voir qu'Adrien s'intéressait plus à une super héroïne dont il ne connaissait même pas la personnalité qu'à sa camarade de classe qu'il voyait tous les jours. Si forte sous la forme de Ladybug, et si maladroite en civile. C'est évident, si Marinette n'avait pas été Ladybug, elle aurait sans doute envié cette dernière.

Marinette : Adrien...

Adrien : Merci quand même. Salut Marinette.

Le ton sec de sa phrase faillit arracher une larme à Marinette, qui s'en voulait presque de ses paroles. Elle posa son portable et se laissa tomber sur son lit avec un grand soupir, épuisée par sa journée. Vraiment, ce n'était pas tous les jours facile de mener une double vie, et cela menait parfois à des situations totalement surréalistes.

Amours incompatiblesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant