Fake Love

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Inspiration en média

Pour une fois qu'une chanson m'inspire à ce point, ça se fête par un OS de qualité ;)

Et peut-être (je dis bien peut-être), que j'arriverai à en faire un deuxième en lien.


Ou pas...

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Je ne peux plus. Je ne me sens plus capable de continuer comme cela.

Cela fait quelques mois que cela dure, déjà, et j'en deviens de plus en plus épuisé. Je suis dégouté de moi-même. Je me sens sale. Cela me rend malade un peu plus à chaque mot creux que je prononce sans le vouloir vraiment. C'est devenu un automatisme machinal. Les sentiments ne devraient-ils pas être doux et volontaire, venant du cœur ? Pourquoi les miens sont-ils lourds comme des pierres que je traîne comme un prisonnier trimbalerait avec lassitude ses boulets ? Je me sens emprisonné dans quelque chose que je ne veux pas et qui me pèse, et je sais que c'est ma faute. Je me suis illusionné tout seul et ai plongé dans cette utopie dont je rêvais mais que je ne serai jamais capable de réaliser. Ma nature n'est pas compatible avec mon rêve de légèreté.

Je n'ai jamais été celui que j'aurais dû être avec elle. Je n'ai jamais été le vrai moi. A vrai dire moi-même je ne le connait pas. Et là est bien le problème.

Je me voyais amoureux. Je me voyais romantique et heureux. Mais je suis incapable de l'être. Je rêvais de beauté, de gens s'aimant et marchant main dans la main vers un futur meilleur à deux, plus forts, pour tout affronter et se soutenir. Je n'ai fait que mélanger mon désir à la réalité, la volonté et la douleur de ne pas voir de réalisation à mon vœux ont posé un voile sur mes yeux. J'ai retrouvé ma lucidité, et l'amertume de la violence de la réalité mont heurté de plein fouet. Cela devait bien arriver avant que tout empire et s'effondre. Je vois l'évidence à laquelle j'ai tourné le dos bien trop longtemps.

Je ne l'aime pas comme je devrais.

Je ne l'aime pas.

Et je ne peux pas rester avec elle. Parce qu'elle doit vivre une vie vraie, et non croire à une romance basée sur du mensonge. Je n'ai pas d'autres choix, même si la voir pleurer m'est insupportable. Je n'ai pas le droit de continuer à faire semblant, elle sera toujours moins blessée que j'en finisse maintenant plutôt qu'elle découvre mes mensonges et mon cœur vide plus tard par elle-même. Je dois être raisonnable, et faire ce que je n'ai jamais pu faire avant, alors que mon devoir envers elle était le contraire de ce que j'ai fait. J'ai mal. J'ai mal pour elle, de ce que je vais faire.

Je resterai alors toujours ce monstre froid incapable de légèreté. Comme avant. Rien n'a changé. Et je dois réparer mes erreurs pour protéger ce qu'ils possèdent et ce dont je rêve sans être capable de l'atteindre. Je dois me résoudre à la vérité. Elle saura continuer sans moi, elle saura se remettre et son cœur guérira avec le temps. Son cœur est vivant et évoluera, il se renforcera pour aimer plus fort la prochaine fois, pour aimer la bonne personne. Je ne dois pas laisser son organe fragile devenir comme le mien. Le mien est mort. Il est froid et dur. Le marbre est plus chaleureux que ce que je porte dans ma poitrine. Je vis malgré ce manque. Je ne ressens aucun de ces battements, ces palpitations signes d'émotion forte. Je ne les connais pas. Et entendre contre moi celles que faisait son cœur lorsque je la prenais dans mes bras m'a fait mal. Une fissure de plus est apparue, à côté de toutes les autres, face à la vérité. Car c'est la seule qui blesse. La seule, par l'intermédiaire d'événements et de gestes d'autrui, qui vous poignarde violemment sans remords et laisse le sang découler de vos plaies pour vous laisser crever, et agoniser en vous noyant dans vos propres larmes.

J'aurais dû savoir. J'ai failli la repousser tellement de fois. Je supportais de moins en moins de pouvoir sentir les petits battements rapides de ce qui la faisait vivre. Je voulais en pleurer à chaque fois et m'arracher le mien qui ne voulait pas fonctionner. J'en souffrais toujours plus. Incapable de se servir de l'organe qui permet la vie, n'est-ce pas la pire punition ? Le pire fardeau ? Être incapable de ce que même les criminels font car c'est dans la nature humaine. Les sentiments de bonheur. La joie, le rire, l'amour. Ces trois choses me sont étrangères. Et pourtant fondamentales dans le fait d'être humain. Alors, je ne suis pas humain ?

La chose insensée que je suis, et qui persiste à vivre malgré le mal que j'incarne, doit donc faire quelque chose.

Je vais rompre avec elle. Je dois rompre avec elle. Pour son bien. Je resterai seul car je n'ai pas besoin d'avoir quelqu'un, je n'ai pas de vrais sentiment. Alors pas besoin de réconfort ou d'attention. Assurer la survie physique de mon enveloppe corporelle sera suffisant.

Je maintiendrai le fonctionnement de mon corps. Et elle vivra, mieux. Elle a un assez grand cœur pour aimer pour deux.

RelationshipOù les histoires vivent. Découvrez maintenant