Que dire à mon sujet ? Pas grand chose.Rien.
Après tout, je ne suis rien, n'est-ce pas ?
Ce que le divin m'a donné, la vie m'a tout enlevé, et en un claquement de doigts. J'ai perdu tout essence, lorsqu'ils m'ont emprisonné, à l'âge de dix-sept ans. Pour un crime que je n'avais pas commis.
La vie est belle hein, la vie est cruelle.
On m'a tendu un piège, dans lequel je suis tomber. Et à vrai dire, je ne compte pas me venger, car finalement, la vie leur a réservé un sort bien plus doux, la mort.
La vie est belle hein, la vie est cruelle.
Reprendre ma vie de délinquant ? peut-être bien, je ne sais pas. Que faire après ma sortie ? qui aurait le cran, d'accepter un ex taulard dans son entreprise par exemple ? ou dans son magasin ? et surtout, un noir.. elle est là, la réalité.
Bienvenue à O'block, à Chicago. Un quartier, dont même les murs n'ont aucune pitié pour toi. C'est ici que j'ai grandis, et c'est ici que je compte mourir.
Une famille ? je ne connais pas ce mot, j'en ai jamais entendu parler, pas même sa définition. Mais par contre, je vivais bel et bien, avec des gens qu'ont appel, comment déjà ?
Père et mère. Voilà c'est exact.
Quelle ironie, n'empêche c'était une bande de drogué. Père et mère.
Ça me rappelle quelque chose tiens. J'avais un peu près douze, treize ans, je suis rentré de l'école, tout sale après une bagarre. Des jeunes de mon âge, disaient que ma mère était une salope.
J'ai posé mon sac à l'entrée, et je me suis mis devant la télévision. Ma mère débarque au salon, dans un sale état, bouteille d'alcool à la main, poudre au nez, le regard vide de toute essence.
J'avais l'habitude, cette scène était mon quotidien.
Telle une lionne, prête à dévorer sa proie, elle s'avançait et me dit :
— Combien de fois je t'ai dis de pas rester ici gamin hein combien de fois nom d'un chien ? tu ramène toujours ta sale gueule ici ! et regarde toi, tu es tout sale et tu ose poser ton putain d'cul sur mon canapé ? Sais-tu de fois, j'ai du donner mon cul pour ce putain de canapé en cuir gamin ?
Je me suis levé, fatigué du même discours, fatigué de la voir ainsi. Mais elle m'a attrapé violemment, munie de sa bouteille, elle me blessa au visage. Je saignai sévèrement.
J'ai contenus mes larmes ce jour là, j'étais devenu un homme, un vrai, l'âge n'était que physique. Mais le mentale était tout autre. Je l'ai juste regardé, et dis :
— Je t'aime, malgré tout.
C'était la dernière fois que je l'avais vue. J'ai toujours voulu l'aider, en lui empêchant de prendre cette merde, à aller de l'avant.. mais je me prenais des coups. C'était donc sans succès.
Et à vrai dire, tout cela était à cause de mon père, il l'a maltraitait, l'a battais.. et moi je regardais ça sans rien faire, comme un lâche.
J'ai été lâche.
Ma vie est ainsi, le bonheur n'est qu'une illusion en réalité. Aujourd'hui j'ai vingt-cinq ans et je ne sais toujours pas, que c'est le bonheur.
Ah oui et je m'appelle Malakaï mais on m'appelle Kaï au quartier. J'avais presque oublié mon prénom, j'ai pour habitude qu'on m'appelle trois-mille en prison.
Ton identité n'existe plus la bas, tu n'est plus qu'une feuille morte parmi tant d'autres.
La vie est belle hein, la vie est cruelle.
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𝑵𝒐 𝑹𝒐𝒎𝒆𝒐 𝑵𝒐 𝑱𝒖𝒍𝒊𝒆𝒕.
ActionL'amour te fais vivre, l'amour te tue. EN RÉÉCRITURE !!! Courte histoire. 2018