J'ouvris les yeux en sursaut. Ne me dites pas que je me suis rendormie?
Je jetai un coup d'œil vers la petite table de nuit à ma gauche. Le réveil affichait 7h40.
Je bondis du lit en me maudissant immédiatement. Je fis un pas de côté en évitant la flaque de soleil qui perçait à travers la fenêtre. Je passai une main sur la peau de mon avant bras rendue sensible par la lumière du jour.
Le soleil était déjà bien haut dans le ciel. Je fixai ma peau rougie. Je n'avais jamais bien supporté ses rayons, mais de là à ressentir une brûlure ?
J'enfilai un jean et un pull noir en vitesse et me rendis dans la cuisine. Je saluai mon père au moment où la porte d'entrée se refermait sur lui. J'attrapai une pomme et vissai une casquette sur ma tête.
"Richard?"
Je me retournai vers le salon où se trouvait ma mère. "Au-revoir maman!", criai-je.Je laissai la porte d'entrée se refermer sur mon adieu laissé sans réponse.
Je courrais à présent à toute allure dans la rue. J'entendis le bus avant de le voir. Il venait de partir en direction du lycée.
Je shootai du pied dans une cannette vide abandonnée sur le trottoir.
J'accélérai le pas en direction du lycée.
8h09. J'étais officiellement en retard.
Parvenue au niveau du croisement qui précédait l'entrée du lycée, je le vis arriver de loin.
Rob Wheeler. L'heureux élu de mon cœur depuis trois ans. Sauf qu'il n'en savait rien, évidemment.
Je gardai les yeux baissés en marchant. Mes cheveux étaient collés à mon visage et je devais être merveilleusement rouge.
Au moment où il arrivait à mon niveau, je relevai les yeux vers lui et lui souris. Son regard me transperça. Dans sa tête, il se dit: "Tiens, il fait beau aujourd'hui".
Et c'est ainsi que Rob Wheeler me gratifia d'un énième et inoubliable vent.
Je bouillonais intérieurement. Qu'il ne soit pas intéressé, je pouvais parfaitement le concevoir. Mais qu'il ne réponde même pas à un simple sourire amical ? Ça me dépassait complètement.
J'arrivai enfin dans le couloir où tonnait d'ores et déjà la voix forte de Monsieur Steinfield.
Je m'arrêtai un instant devant la porte de la salle de classe et inspirai un grand coup. J'actionnai la poignée et m'excusai précipitamment : "Désolée d'être en retard, je vous jure que je ne l'ai..."
La fin de la phrase mourut sur mes lèvres quand je réalisai que tous les regards étaient fixés sur moi.
Un jeune homme se tenait face aux élèves et m'interrogeait du regard. Je venais vraisemblablement de lui couper la parole. Je paniquais en me demandant si je ne m'étais pas trompée de classe lorsque Monsieur Steinfield s'amusa: "Eh bien, comme je vous le disais Monsieur Arslan, certains élèves ont pour habitude de s'en tenir à leurs propres horaires. Je vous déconseille fortement d'en faire de même."
Son regard se durcit et il tourna la tête vers moi: "Quand à vous, Gwyn, articula-t-il avec dédain, vous resterez à mon cours de soutien ce soir. Que je ne vous y reprenne plus."
J'aquiescai à contre cœur et m'installai près de Sarah. Celle-ci me tendit un sujet. Je lus le titre Probabilités et grimaçai. Je n'avais pas relu ce chapitre.
Sarah se pencha vers moi: "Tu as vu? C'est Jay Arslan, le nouveau. Il vient d'arriver."
Je jetai un coup d'oeil dans la direction du dit Jay. Il venait de s'asseoir au premier rang. De dos, je ne distinguais que ses longs cheveux en bataille rassemblés en un chignon flou.
"Hmm" soufflai-je tandis que Sarah levait les yeux au ciel.
"Il est mignon, je te dis."
J'aquiescai silencieusement, me demandant bien comment j'allais faire pour réussir ce test.
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Ayeur
FantasyOn dit souvent que la Lune est une femme. Ce n'est pas exacte. Laissez-moi vous raconter son histoire.