Chapitre dix-sept - Découverte

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Téhia s'était résolue à ne plus voir Avalon de la soirée. La jeune femme n'avait pas osé sortir à sa poursuite, alors elle s'était perdue à la contemplation de la chambre du démon.

C'était un endroit charmant qui dégageait quelque chose de très masculin. Elle s'était passionnée pour sa table de travail. De toute évidence, le jeune homme créait des armes de toutes pièces.

En fouillant dans les tiroirs, elle avait pu trouver certaines d'entre elles, incapable d'expliquer leur fonctionnement. Elle s'était même blessée en jouant avec l'un des bracelets. Il créait des bijoux, des armes camouflées. Et au vu de l'or qu'elle avait trouvé, il les vendait.

La jeune femme s'était également lavée dans la salle de bain adjacente à la chambre. Puis, elle s'était assise à côté de la bibliothèque posée dans un coin de la chambre et avait commencé à la lire.

Plusieurs heures s'étaient ainsi écoulées, et elle ne fut pas surprise d'entendre la porte s'ouvrir en début de soirée. Cependant elle ne releva pas la tête, les yeux rivés sur les pages entre ces mains.

Elle entendit Avalon traverser la chambre pour se diriger vers la salle de bain, puis de l'eau coula pendant plusieurs minutes. Enfin, il en sortit et la lumière de la pièce éclaira sa chambre d'une lumière douce et artificielle.

— Que lis-tu ? demanda-t-il finalement.

Elle posa l'ouvrage.

— L'histoire de ton peuple, j'en suis au début. La construction des catacombes.

— Et, tu trouves cela intéressant ?

Elle hocha la tête.

— Très.

La jeune femme leva enfin les yeux vers lui. Et en eut le souffle coupé. Le démon était torse nu, à la lumière tamisée, ses muscles semblaient se découper. Ses cheveux encore humides retombaient en mèches sur son front. Sa mâchoire saillante semblait l'appeler, et ses lèvres se relevèrent en sourire lorsqu'il comprit l'effet qu'il avait sur elle.

Il semblait sincèrement surpris de son intérêt pour son peuple.

— Aimerais-tu voir les catacombes ?

Elle prit quelques minutes à comprendre la question, incapable de réfléchir normalement. Car la réponse était oui.

— Tu pourrais faire cela ? lui demanda-t-elle d'un ton étonné.

— Si tu le désires, bien sûr.

Elle hocha la tête et, désireuse de s'éloigner de lui, feignit de se passionner pour sa lecture. Avalon eut un petit rire et se retourna. Alors qu'il s'approchait de sa table de travail pour ranger ce qu'elle avait déplacé, Téhia releva les yeux vers lui.

Il avait un immense tatouage qui recouvrait l'entièreté de son dos, en se mettant de bout, elle prit quelques secondes pour détailler les motifs complexes qui s'enlaçaient sur sa peau. Elle ignorait qu'il était tatoué, lorsqu'il dormait, blessé, aux cieux, il s'allongeait toujours sur le dos.

Sans réfléchir, elle s'avança pour poser sa main sur l'encre noire.

— On dirait un animal, murmura-t-elle, un dragon peut-être. Il est magnifique.

Le démon tressaillit et redressa les épaules pour qu'elle puisse mieux le toucher.

— C'est un très beau travail, tu l'as fait faire sur terre ?

Elle inclina la tête, mais il ne la regardait pas. Il faisait face à la table, les mains serrées autour d'une dague qu'il rangeait visiblement. Son mouvement était suspendu dans le temps, il osait à peine bouger.

La marque : Le cri des anges (Tome 1 - Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant