SWEET HURT [EN PAUSE]

Chapitre XII

INCONNU

     C'est plutôt jouissif de la voir paniquer pour trouver qui je suis. Pourtant malgré ces menaces, on ne veut pas lui faire de mal. C'est seulement pour lui faire peur et pour éviter qu'elle vienne fourrer son nez partout. Mon meilleur pote pense qu'elle va sûrement découvrir des choses qu'elle ne devrait pas. On essaye donc de l'éloigner un maximum du danger, même si on doit aller jusqu'à la faire quitter le pays plus tôt que prévu.

ANGÈLE

     Oui évidemment que ça m'intrigue. Et évidemment que je vais tout faire pour chercher de qui provienne ces messages et dans quoi je ne dois pas fourrer mon nez. Je commence tout d'abord par lui envoyer un nouveau message. De toutes façons j'ai quoi à perdre à part du temps ?

"Je sais pas ce que tu me veux malgré que je pense savoir qui tu es, mais c'est pas en me menaçant que tu vas m'empêcher de fouiner dans vos affaires. Justement, ça va être encore pire après. Alors prépare toi et rajoute un verrou à la porte de chez toi..."

     Je suis plutôt fière de moi parce que j'ai réussi à faire une rime dans la dernière phrase. Bon c'est de la merde mais ça m'apporte de la satisfaction personnelle et je pense que c'est grandement suffisant.

     J'entends la porte de la chambre s'ouvrir alors qu'ils étaient tous censés partir se balader. Moi j'avais simulé un mal de tête pour rester à l'appartement.

     -Qu'est-ce que tu fais ? me demande Sasha, suspicieux.

     Je cache mon téléphone sous ma cuisse étant donné que je suis assise sur le lit, ce qui n'échape pas à Sasha.

     -Ange tu cache quoi ?
     -Rien du tout... je lui répond innocemment.

     Il avance vers moi et saisis mon téléphone pour lire le message que j'ai envoyé au harceleur.

     -Ange... T'aurai pas du lui renvoyer de message ça va être encore pire après... On sait même pas qui c'est !
     -Mais bien sûr que si on sait ! C'est forcément un des gars de Central Parc ! J'étais sûre qu'ils étaient pas nets, je me justifie.
     -C'est qu'une supposition on en sait rien.
     -Peut être que pour toi c'est une supposition mais pour moi c'est une certitude.

***

    Comme ils sont tous affalés devant la télé je leur propose d'aller chercher des pizzas.

     Bon en fait je ne sais pas du tout ou il peut il y en avoir mais je vais chercher.

     Après quelques minutes de marche, je n'ai toujours rien et je décide donc de demander de l'aide à quelqu'un. Je commence à accélérer la cadence pour rejoindre la personne devant moi quand quelqu'un me percute par le côté. Le choc me fait tomber sur le trottoir.

     Je relève le visage vers le jeune homme et je me fige en le reconnaissant.

     À peine une demi-seconde plus tard il part en courant. Je me lève rapidement et cours pour tenter de le rattraper en hurlant son prénom.

     -ANTONIN ! ANTONIN !!

Mais c'est trop tard. Il est déjà loin. Je m'écroule sur le sol tandis que des centaines de larmes innondent mes joues.

     Après avoir erré dans la ville pour tenter de me calmer sans succès, mes pieds me ramènent machinalement à l'appartement.

     -Les pizzas ! Les pizzas ! chantonne Hugo en arrivant dans l'entrée.