Chapitre 22 : Ace

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Qu'est-ce qui m'avait pris de faire ça ? J'en avais aucune idée. J'avais besoin de  me sentir libre pendant seulement quelques secondes mais ces secondes que  j'aime tant prendre pour moi auraient pu me coûter la vie. J'étais au courant qu'en  faisant ça j'allais blesser les gens qui tenaient un minimum à moi, mais j'ai  tellement pensé à leur confort avant le mien que mes nerfs avaient fini par lâcher  prise. Mon cœur en avait marre, et mon esprit également. Tous les jours je me bats pour pouvoir survivre et me dire qu'un jour je vivrais comme tout le monde, que je serai capable de sortir avec mes amis, d'avoir un copain, d'aller faire les courses et pouvoir aussi sourire et rire comme avant. J'adorais faire ça, j'étais le petit clown de la maison mais comme je l'ai dit, c'était avant.

Alors voilà comment je me retrouve dans un lit d'hôpital, ma mère endormie sur une chaise, la tête posée sur mon lit et sa main serrée dans la mienne. Mon frère,  lui, endormi aussi sur un fauteuil avec un plaid qui recouvre son torse nu. Et il y  avait Froy, fidèle à lui-même, à la fenêtre, torse nu et une clope entre les lèvres. Il  était de dos et ne m'avait pas vu me réveillée et ça faisait bien cinq minutes que je l'observais, sans lui je serais sûrement morte. Et même si je sais que ce que j'ai  fait était complètement irresponsable, ça m'a fait du bien, je me suis sentie vivante quelques secondes...

Je ne pouvais pas m'empêcher de l'admirer, lui et son dos musclé recouvert de  plusieurs tatouages et cicatrices. Je n'aime pas spécialement les tatouages mais  chez lui ça donne un côté sexy, et dieu sait que je ne pensais jamais ça d'un mec. Lui, il était diffèrent, dur à déchiffrer et sûrement le seul qui ne m'ait pas vue  comme un poids. Mais s' il y a quelque chose qui m'intrigue le plus c'est de savoir pourquoi il veut autant m'aider. Je suis qui pour lui ? À part la fille de la policière  qui était censée le protéger au lieu de s'occuper de sa fille qui faisait des choses  beaucoup trop stupides et qui lui prenait la moitié de son temps.

Une fois sa cigarette terminée, et ma contemplation aussi par la même  occasion, Froy se retourna et fut plus que surpris de me voir réveillée. Il avança  doucement vers moi et prit place sur une chaise libre, juste à côté de moi, et la  première chose à laquelle j'ai eu le droit c'est un pincement sur mon épaule qui  m'arracha une grimace. Pourquoi il a fait ça ?

- Ça c'est pour avoir essayer de mettre fin à tes jours, me dit-il froidement, visiblement très en colère contre moi.

Il se leva de sa chaise et approcha son visage du mien avant de déposer sa main sur ma joue et de me la caresser tendrement. Il approcha un peu plus son visage  du mien et cette fois ci pour y déposer ses lèvres sur les miennes. J'étais toujours réticente face à son comportement avec moi malgré que ça soit la troisième fois

qu'il m'embrasse sans aucune gêne. Notre relation n'était pas saine que ça soit  pour moi ou pour lui et on le savait tout les deux, mais pourtant on continuait. - Et ça pour te montrer que tu n'es pas toute seule et que je compte réellement tenir ma promesse envers toi Ace, me chuchote-t-il à quelques centimètres de  mes lèvres.

J'aurais tellement voulu le remercier ou lui dire ne serait-ce qu'un petit mot mais je  n'y arrivais définitivement pas. J'avais l'impression que le son de ma voix était  coincé dans ma gorge et qu'il ne voulait absolument pas sortir et pourtant dieu sait  à quel point parler me manque tous les jours.

- Je vais aller chercher un médecin pour le prévenir que tu es réveillée. Je  reviens, me prévient Froy avant de quitter ma chambre, toujours torse nu, ce qui  n'avait pas l'air de le déranger plus que ça.

Une fois Froy parti, je sentis que ma mère commençait à s'agiter un peu plus dans son sommeil avant qu'elle ne finisse par se réveiller toujours les larmes aux yeux ce qui me brisait le cœur. Elle ouvrit grand les yeux en me voyant réveillée et s'empressa de me prendre dans ses bras en pleurant. Quelques secondes après,  des gros bras nous entourent toutes les deux avec une odeur que je reconnus comme étant celle de mon jumeau.

- Tu nous as fait tellement peur mon amour alors je t'en supplie ne refais  plus jamais ça, me supplie ma mère au bord de la dépression. Je n'avais pas le droit de lui refaire cette frayeur même si à moi, ça m'avait fait du bien, perdre son enfant devait être une des pires choses au monde et je n'aimerai pas que ma mère souffre après mon départ, voilà la raison pour laquelle j'avais toujours voulu mourir après ma mère. Je ne voulais pas qu'elle souffre de notre départ, c'était à moi d'endosser la douleur de la perdre ou de perdre mon frère pas à eux.

C'était décidé j'allais me battre, j'allais réussir à m'en sortir, j'avais le droit au bonheur comme tout le monde moi aussi, et si pour ce bonheur je devais briser cette carapace que je m'étais créée après cet accident je le ferais. J'affronterais mes démons du passé et les enverrais chacun à leur tour en enfer pour de bon, et je n'étais plus toute seule maintenant.

Froy sera là pour m'aider et je sais qu'il le fera. J'ai confiance en lui plus qu'en  moi à l'heure d'aujourd'hui. Mais avant tout ça, je dois savoir ce qu'on représente  l'un pour l'autre, parce que cette situation va devenir beaucoup trop compliquée. J'ai besoin de savoir même si j'ai peur de cette réponse, pour aucune raison, j'en  avais juste besoin... Besoin de lui plus que ce que j'aurais voulu admettre... Il était mon sauveur et ma raison de rester en vie pour l'instant...Froy.

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