Chapitre 29 : Ace

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Avez-vous déjà vu un oiseau prendre son envol ? Vous me répondrez sûrement oui. Moi je vous répondrais non. Vous me direz, tu n'as qu'à te mettre à ta fenêtre et fixer l'arbre qui abrite des oiseaux et les observer s'envoler, si seulement c'était si simple. Dans la vie rien n'est synonyme de simplicité, chaque tâche accomplie est due à un effort surhumain. Bref, jamais vous ne verrez un oiseau prendre son envol...

Aujourd'hui, ça fait quatre jours que je sors avec Froy, après ce qui s'est passé la dernière fois et ce qu'il a trouvé, j'ai préféré lui interdire de rentrer dans ma chambre de peur qu'il en apprenne plus qu'il ne sait déjà. Du coup, maintenant, chacun dort dans sa chambre et je dois dire que ça ne me plait pas plus qu'à lui... Évidemment ma mère ne sait rien de la relation qu'on entretient, mon frère lui a tout cramé avant même qu'on ne soit officiellement ensemble donc c'est pour vous dire...

Bref, passons sur ces derniers jours bien pourris, aujourd'hui c'est un grand jour pour moi. Ce jour, je me dois d'être heureuse et de garder le sourire en permanence comme avant. Pourquoi ?

- JOYEUX ANNIVERSAIRE MON BÉBÉ A MOI !!! Cria mon jumeau en arrivant en courant dans ma chambre pour me sauter dessus et me prendre dans ses bras. Aujourd'hui je prends mes 18 ans...je suis vieille.

Je serre mon frère dans mes bras comme j'avais l'habitude de faire avant. Il a mis son ancien parfum, celui que j'adore et qui signifie que ce jour va être magnifique pour nous. Après plusieurs minutes à se serrer dans nos bras, Mike sortit de ma chambre pour me laisser me préparer tranquillement. Je me lève de mon lit pour prendre une rapide douche et ensuite je me dirige vers ma penderie où j'avais soigneusement préparé ma tenue la veille au soir. Cette robe m'avait été offerte par mon pa...je veux dire que je l'avais acheté l'année dernière en vacances. Elle était simple mais à la fois très jolie. Je l'enfile avant d'enfiler par de beaux petits talons. Je décore mes lèvres d'un rouge à lèvre matte ainsi qu'un peu de mascara. Parfait ! Je dois faire un effort aujourd'hui et abandonner mes joggings et mes jeans pour une journée. J'ai toujours aimé les anniversaires depuis petite, c'est un jour tellement spécial et que rêver de mieux que de le passer avec la personne que vous aimez le plus au monde, MIKE.

Je marche dans ma chambre en direction de la sortie pour rejoindre ma famille dans la cuisine, on peut entendre très clairement mes talons taper contre le sol. Arrivée dans le couloir, je fais le moins de bruit possible pour ne pas réveiller Froy ça vaut mieux pour moi... Il ne sait même pas que c'était mon anniversaire aujourd'hui.

Je descends les escaliers avec précaution avant d'arriver dans la cuisine où se tient ma mère, vêtue d'une sublime robe que son mari lui avait offert, mon frère porte un magnifique costard mais toujours avec ses cheveux aussi décoiffés. Ma mère avait eu la chance de garder une belle taille d'adolescente grâce à son travail qui demande beaucoup de sport, c'est sûrement ce que j'envie chez elle : sa sublime taille.

- Tu es sublime ma puce, me complimente-t-elle en venant me prendre dans ses bras.

- Pas mal sœurette, ajoute Mike en venant se joindre à notre câlin collectif. Après ce petit moment de tendresse, il était temps pour nous de partir. Et je dois dire que pour une fois je n'étais pas stressée, je me sentais bien... - Tu es prête ? Me demande ma mère inquiète.

Je lui prends la main ce qui la surprit au début avant qu'elle ne la serre à son tour. - C'est qui qui va garder Froy ? Demande mon jumeau à notre maman. - Sam va venir à la maison pour quelques heures le temps que l'on revienne, lui répond ma mère alors que Mike affiche déjà une mine pas très joyeuse. Je savais très bien que Mike n'aimait pas Sam et je dois dire que moi non plus, mais arriver à tant de haine de sa part, il fallait y aller. On prend la direction de la voiture pour enfin entamer notre chemin de quelques minutes. J'aurais voulu embrasser Froy avant de partir mais ma mère se serait doutée de quelque chose si elle me voyait monter le voir.

Les paysages défilent devant mes yeux pendant que des centaines de pensées me traversent l'esprit. J'avais le droit d'aller le voir une fois par mois et c'était totalement insuffisant pour chacun d'entre nous, mais c'est comme ça et je peux m'en prendre qu'à moi.

Arrivés sur les lieux, ma mère gare sa voiture sur le parking avant que l'on descende pour se retrouver devant une grande affiche avec comme inscription : Prison de The Hills.

Les barrières nous ont été ouvertes et tous les prisonniers dans la cour nous regardaient de la tête aux pieds, sûrement pas habitués à voir des gens habillés ainsi venir les voir. Évidemment ça n'était pas pour eux que j'étais là mais pour une personne qui compte plus que ma propre vie à mon sens.

Nous marchions dans les couloirs, la main de mon frère serrée dans la mienne et les larmes de ma mère montaient de plus en plus. On arrive devant une porte qui renferme la personne que l'on a perdue par ma faute. Elle s'ouvre pour laisser apparaître...mon papa.

Il avait pris en muscle encore une fois, ses cheveux blonds toujours aussi décoiffés et cette combinaison orange qui ne lui allait pas du tout au teint. Il court immédiatement dans nos bras pour qu'un câlin familial s'en suive par la suite... Je m'en veux tellement, mais tellement.

Ma mère n'arrêtait pas de pleurer tout comme mon frère et il y avait moi, qui se sentait tellement coupable qu'elle n'arrivait même pas à montrer ce qu'elle ressentait. Mais j'avais préparé une surprise pour eux et je me devais de le faire même si à cet instant j'avais plus que peur. J'ai juste à penser à une personne qui me remonterait le moral à coup sûr : Froy et son visage de diable, pour avoir la force.

- Papa je t'aime et...je suis tellement désolée, dis-je alors que toute ma famille reste sous le choc d'entendre ma voix.

Ma mère m'embrasse sur tout le visage et mon frère est à deux doigts de m'étouffer avec ses gros bras. Et il y a mon père qui me prend en dernière pour me serrer tendrement dans ses bras réconfortants de papa. Mon papa s'était sacrifié pour sa fille...

Papa ça aurait dû être moi avec cette combinaison orange, pas toi...

Reconfigurer Le BadOù les histoires vivent. Découvrez maintenant