Reconfigurer Le Bad

Chapitre 58 : Froy

Cette nuit est passée beaucoup trop vite à mon goût, j'ai serré Ace dans mes bras toute la nuit jusqu'à ce qu'elle se lève ce matin à 10h00 pour aller dans la salle de bain. Ça doit faire dix minutes qu'elle est à l'intérieur et que je n'entends ni l'eau couler ni la chasse d'eau être tirée... Je me lève du lit et marche en direction de la salle de bain. J'ouvre la porte et découvre une Ace, les larmes aux yeux devant le miroir, quand elle me voit entrer, elle essuie vite ses yeux et finit par se retourner vers moi avec un petit sourire.

Oh mon ange...

Je lui prends la main et la tire dans mes bras, ne supportant pas de la voir comme ça mais je crois bien que ça a plus empiré les choses qu'autre chose. Elle se remet à pleurer et je peux sentir des dizaines de larmes couler sur mon épaule alors que je me maudis pour ce que je lui fait endurer.

- Je te promets que ça passera vite mon ange, lui chuchotai-je à l'oreille, avant de déposer un baiser sur son crâne.

- Et moi je te promets de prendre soin de notre enfant et de t'attendre toute ma vie s'il le faut, répond Ace en serrant un peu plus ses bras autour de mon cou. On a dû passer trente bonnes minutes comme ça, sans bouger, juste profiter de la présence de l'autre, c'est tout ce dont on avait besoin en vrai. J'avais juste envie d'imprégner son odeur le plus possible pour être sûr de pouvoir en profiter une fois parti...

Mais notre moment a vite été gâché par la sonnerie qui retentit en bas. - C'est sûrement notre famille... Ma mère m'avait prévenue qu'il passerait, me dit Ace avant de sortir de la chambre pour aller ouvrir la porte.

Je m'habille rapidement et descends, par la même occasion, mes valises dans le hall d'entrée. Je salue toute la petite tribu qui est là et qui s'est installée dans notre salon et au moment où je m'apprêtais à refermer la porte de la maison un pied la coince. Je l'ouvre doucement et vous n'imaginez même pas mon étonnement quand j'ai vu Melior...

Il était là debout devant ma porte, les bras le long du corps, le regard fermé comme la dernière fois qu'on s'était vu. Sa posture toujours aussi imposante et puis notre ressemblance plus que flagrante. Je lui en voulais... Je lui en voulais tellement de nous avoir abandonnés mais j'avais promis, j'avais promis à maman de le sauver lui aussi. On était une famille détruite qu'il fallait reconstruire et j'avais beau dire que tout le monde qui m'entourait me suffisait largement, il me manquait mon frère, mon grand frère qui faisait partie de mon cœur que je le veuille ou non. Et je devais apprendre à pardonner aux gens qui m'ont fait du mal et ça commencera par lui...

Je m'approche de lui et lui ouvre grand les bras, Melior me regarde quelques secondes sans réagir avant de venir dans mes bras à son tour. Qui aurait cru que je réussirais à me réconcilier avec mon grand frère, qui aurait cru une seule seconde que je deviendrais une personne un minimum bien. Parce qu'il ne fallait pas se voiler la face, je ne serai jamais le parfait petit humain mais je ne serai plus le pire non plus.

Des larmes coulaient sur mes joues et je n'avais aucune idée du pourquoi du comment, ça coulait tout seul et je ne pouvais même pas les retenir. Je venais juste de retrouver la protection de mon frère et tout le bonheur qu'on construira ensemble. J'avais juste besoin d'être heureux...

Enfin, notre moment a vite été coupé par le son d'un chargement d'arme. Je me détache de mon frère et me retourne vers ma belle fiancée, arme à la main et viseur pointé sur la jolie petite tête de Melior. Qu'est-ce que je l'aime cette fille c'est dingue...

- Tu peux baisser ton arme je ne suis pas venue pour te tuer aujourd'hui, lui lance Melior en levant les yeux en l'air.

- Qui te dit que je n'ai pas envie de finir ce que j'ai commencé la dernière fois, lui répond Ace alors que j'affiche un grand sourire.

Melior me lance un regard de détresse qui me fait bien rire mais bon le pauvre je ne peux pas le laisser dans cette situation. Je m'approche d'Ace jusqu'à ce que son arme touche la peau dure de mon torse...

- Pose ton arme mon ange... Il ne fera rien du tout je te le jure, lui dis-je en caressant la peau rosée de sa joue.

Ace me regarde quelques instants sans rien faire ni dire quelque chose et décide enfin de ranger son arme, je la tire vers moi et attrape son visage entre mes mains avant de plonger mes lèvres vers les siennes. Aujourd'hui je n'ai pas encore eu droit à mon bisou et je devais en profiter encore un peu...

- Les gars, c'est l'heure de partir, annonce Abramo en arrivant dans le hall, ma sœur dans ses bras.

Évidemment Flora a eu un mouvement d'arrêt en voyant Melior sur le pas de la porte mais a fini par lui faire un câlin à son tour. Moi tout ce que je voulais à cet instant c'est garder mon ange près de moi... Je n'arrive même pas à imaginer le moment où je passerai le pas de cette porte. Je ne peux même pas y penser...

Elle

va tellement me manquer.

- Promets-moi de faire attention à toi Froy, me dit ma Ace en serrant mes mains entre les siennes alors que les larmes commencent à couler.

Si j'avais pu, j'aurais sûrement pleuré moi aussi mais je n'avais pas le droit, je ne voulais pas qu'Ace ait ça de moi comme dernière vue. Il fallait que je reste fort devant elle, jusqu'au bout...

- Je te le promets mon ange... Et toi promets moi de faire attention à toi et au bébé... Essaye de rester à la maison le plus possible et ne prend pas de risque inutile, dis-je avant de fondre mes lèvres encore une fois sur les siennes. J'ai dû l'embrasser pendant plusieurs minutes sans pouvoir me séparer de ses lèvres et de son corps mais il était temps pour moi de partir quelques mois. - Je t'aime de tout mon cœur mon ange, lui chuchotai-je à l'oreille. - Je t'aime aussi de tout mon cœur mon amour, me répond Ace en m'embrassant. Quelques minutes plus tard je descends vers son ventre et dépose plusieurs petits baisers, il fallait bien que mon bébé ait le droit à mes bisous aussi même si je suis sûr qu'avec sa mère il n'en manquera pas.

Je dépose un dernier baiser sur les lèvres de mon ange avant d'attraper mes valises pour quitter ma maison, ma famille, mon bonheur pour me faire racheter. Je venais de quitter ma femme et mon enfant pour les retrouver dans une nouvelle vie...

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