Chapitre 24 : Froy

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Ses lèvres ? Une drogue. Comment c'est possible pour un criminel comme moi ? Aucune idée. Et pour finir, est-ce que je peux m'en passer ? Jamais de la vie...  Plaquée au mur, notre baiser endiablé continue pendant plusieurs secondes, mes mains posées de chaque côté de sa tête et les siennes posées à plat sur mes épaules. Si elle passe plus bas, à quelques centimètres, je devrais me stopper.  C'est plus fort que moi, je n'y arriverai pas. Cet endroit, c'est beaucoup trop d'un  coup... Je sais que ce que je dis n'est pas logique puisque moi je me permets de  la toucher sans son autorisation, mais cet endroit est impossible... pas pour  l'instant et sûrement jamais.

Nos baisers sont chacun diffèrent l'un de l'autre, je ne sais jamais pourquoi j'ai  cette sensation mais j'en deviens définitivement accro. Ma main se dépose sur une  de ses hanches pendant que je la ramène fermement vers moi. Son petit corps se presse contre le mien et ma deuxième main descend doucement dans son dos. Je sépare nos lèvres et continue de déposer des baisers dans son cou et sur son  épaule. Elle a la peau aussi douce qu'un bébé. Je remonte vers son visage et  continue de l'embrasser, n'arrivant définitivement pas à me séparer de son goût à  en mourir. Je suis le diable en personne, et le diable vient de succomber à sa  sucrerie préférée. Je peux entendre sa respiration s'accélérer dû à son excitation.  Vous me direz, pourquoi je ne saute pas le pas avec cette fille ? La seule et bonne  raison qui m'en empêche : son innocence. Je ne sais pas si elle est encore vierge  ou non et faut dire que si elle l'était encore ça me ferait vraiment plaisir mais je sais  pas pourquoi non plus. Mais contrairement à elle, je ne suis pas innocent, mon  passé et mon futur ne sont pas les plus beaux. Je ne suis pas fait pour elle est  pourtant je m'obstine à vouloir garder sa douceur près de moi. Je ne sais pas ce  qu'on est l'un pour l'autre, mais ça ne me dérange pas de ne pas le savoir... ça me  rassure en quelque sorte...

J'allais glisser ma main sous son t-shirt quand il a évidemment fallu qu'on frappe à la porte de sa chambre. En à peine quelques secondes je me suis retrouvé poussé sur le lit par Ace, qui elle, se dépêche de rentrer dans la salle de bain avant que la porte ne s'ouvre sur... Sam. Mais qu'est-ce qu'il veut cette enfoiré ? En plus il vient de gâcher notre moment-là.

- Où est Ace ? Me demande-t-il en observant les murs de sa chambre. - Qu'est-ce que ça peut te faire, lui répondis-je en venant m'allonger sur le lit  d'Ace.

- Fais pas le malin avec moi Froy. Tu as déjà crevé les pneus de ma voiture ce  qui t'as valu un avertissement du juge, me dit-il, l'air fière de sa réplique.

- Mets moi en autant que ça te chante des avertissements, je m'en branle complètement. On sait tous les deux que je suis condamné à vie alors ce n'est pas un meurtre de plus qui va me faire mal, dis-je, un sourire sadique aux lèvres.  Nan mais c'est vrai, quand la police aura arrêté les Kurt's, je retournerais en prison parmi mes autres camarades les criminels alors autant profiter.

- Tu n'as pas l'air de retenir ce qu'on te dit Froy, crache Sam en colère à cause de mon insolence.

- Ah si je retiens... mais je retiens que ce qui m'arrange. Ce n'est pas ce que tu fais ? Regarde à cet instant je vais devoir me répéter encore une fois et te mettre en garde sur mes actions, tu crois quoi ? Que parce que je suis surveillé, je ne peux pas avoir des contacts avec mes hommes ? Tu te trompes, au moment où je suis en train de te parler, une partie d'entre eux sont placés autour de la maison. Plus aucun point mort n'existe dans un périmètre de 5Km, alors si tu ne veux pas te retrouver dans un fossé pour être ensuite balancé à mes chiens, reste tranquille et à ta place, dis-je froidement ce qui le fit trembler. Policier de merde... Après plusieurs minutes à me dévisager, voulant sûrement chercher si j'étais en  train de mentir ou non, il décida enfin de quitter la pièce pour de bon. Est-ce que je  viens de lui mentir ? Oui. Mais lui n'en sait rien, il est là l'avantage. Je suis un très  bon menteur et ça m'a beaucoup sauvé pendant des situations assez délicates.  Beaucoup ont du mal à faire croire à un mensonge mais la règle est simple : si  vous vous croyez, la personne qui se trouvera en face de vous vous croira  automatiquement, vos gestes peuvent vous aider aussi, si vous tremblez comme  une feuille ça ne va pas marcher, alors que si vous gonflez le torse et contractez  chacun de vos muscles, vous montrez que vous êtes confiant et que vous gérez la  situation. Regardez, je viens d'inventer que j'avais des chiens cannibales alors  Dieu sait à quel point les animaux ne sont pas mon truc... Mais pourtant il m'a fallu  croiser l'écran d'ordinateur d'Ace qui affichait un chien quelques secondes puis  mettre mon côté psychopathe en route pour trouver un mensonge. Savoir mentir  est un art, et on a beau dire que ça n'est pas bien, je vous assure que ça peut vous sauver dans n'importe quelle situation. Comme je vous l'ai dit, il suffit d'y croire. La porte de la salle de bain s'ouvre quelques minutes plus tard, pour laisser entrer une Ace, les joues encore rouges de gêne. Elle est adorable mais cette situation  doit complètement la dépasser, et après ce qu'il s'est passé la semaine dernière,  on doit y aller doucement pour y arriver. Elle vient s'installer sur son lit, à côté de  moi, et pose sa tête sur son coussin à plat ventre en tournant son regard vers le  mien. Ses yeux sont magnifiquement bleus et sa bouche encore rosie et gonflée  par notre baiser. Cette fille est la parfaite réincarnation d'un ange déchu du ciel.  Elle approcha son corps du mien et déposa sa tête sur mon épaule avant de  diriger sa main vers mon torse.

Malheureusement j'ai de mauvais réflexes : je rattrape son poignet avant qu'il ne me touche et pose sa main à plat contre ma joue. Son regard croise le mien et tout ce qui en dégage, c'est de l'espoir...

- Je te fais confiance Froy, me dit-elle en un souffle alors que mes battements de cœur se faisaient plus fort suite à l'entente du son de sa douce voix... Elle venait de parler...

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