Sophie essayait d'écouter le cours de M. Bendy. La leçon lui semblait simple, mais les pensées qu'elle ne cessait d'entendre l'empêchaient de se concentrer sur les exercices. Les multiples voix qui lui transperçaient la tête la gênait pour lire correctement le texte qu'elle devait analyser. Elle entendait en effet chacun des élèves de sa classe lire le texte à un rythme différent, et dès qu'elle se concentrait pour lire un mot, la lecture des autres la retardait.
Lorsque M. Bendy arriva près d'elle pour vérifier son travail, il ne trouva qu'une copie blanche. Sophie se prépara à une réprimande, mais le professeur se contenta de lui demander :
— Tu n'y arrive pas ?
— J'ai mal à la tête, lui répondit Sophie.
Elle entendait les moqueries silencieuses de ses camarades. Ils n'aimaient pas particulièrement la fillette de neuf ans, l'Anomalie qui avait déjà quatre ans d'avance et à qui on voulait faire sauter une nouvelle classe.
— Va à l'infirmerie, lui proposa M. Bendy. Qui veut bien accompagner Sophie à l'infirmerie ?
En tant normal, tout le monde aurait levé la main, chacun souhaitant ainsi louper quelques minutes de cours. Mais dès qu'il s'agissait de Sophie, on ne trouvait plus aucun élève volontaire. Voyant l'immobilité de ses camarades, Sophie allait annoncer à son professeur qu'elle trouverait son chemin seule, lorsqu'il demanda :
— Qui sont les délégués ?
Les deux personnes concernées prirent leur temps à lever la main, chacun espérant que l'autre soit choisi.
M. Bendy, qui avait remarqué ce petit jeu, désigna Georges, le délégué qui avait pris le plus de temps à réagir. Il gromela avant de se lever et de sortir de la salle, sans un regard pour Sophie. Cette dernière suivit son camarade sans un mot.
Dans le couloir, Georges ne lui adressa pas un mot. Il se plaignait en silence de son rôle de délégué. Sophie ne comprenait pas vraiment en quoi c'était si terrible de l'accompagner à l'infirmerie, mais elle ne fit aucune remarque.
Une fois devant la porte de la salle, Georges marmonna :
— C'est bon, tu vas pas te perdre ? Je peux y aller ?
Sophie acquiesça et entra dans la salle, tandis que Georges rebroussait chemin.
L'infirmière ne fut pas étonnée de voir Sophie. Elle était habituée aux maux de tête chroniques de la fillette. Comme à son habitude, elle donna un cachet à Sophie et lui proposa de rester en salle de repos une heure ou deux.
Après une heure et demie à faire ses devoirs en salle de repos, Sophie décida de retourner en cours. L'infirmière lui tendit un billet de retard, que Sophie remplit de son nom, son prénom, sa classe avant de le rendre à l'infirmière qui le signa.
— Quatrième ? ne put s'empêcher de remarquer la femme. Déjà ?
Sophie acquiesça sous le regard impressionné de la soignante.
De retour en cours, Sophie ne fut pas accueillie chaleureusement mais par un concert de pensées négatives. La jeune fille, habituée, n'en tint pas compte et s'installa à sa place, au fond de la salle. Mme Milter lui distribua une feuille d'exercices. Sophie s'empressa de les résoudre, malgré les voix qui essayaient de la désorienter. En quelques minutes seulement, elle eut terminé.
Sophie, qui n'avait plus rien à faire, griffonna un dessin dans le coin de son cahier. Le résultat n'était pas terrible, et la fillette s'empressa de l'effacer. Mais sa voisine avait eu le temps de l'apercevoir, et elle réfléchissait déjà au moyen de ridiculiser sa camarade avec cette histoire. Sophie se promit de ne plus rien dessiner, et se prépara psychologiquement à affronter les moqueries de ses camarades sur ses médiocres performances en dessin.
Dès que la sonnerie retentit, la rumeur se répandit à une vitesse phénoménale, et dès la sortie de la salle, Sophie repoussait déjà des railleries.
De retour chez elle, Sophie tomba sur sa petite sœur. Amy, six ans, adorait embêter sa grande sœur par tous les moyens. Et aujourd'hui ne fit pas exception. Elle harcela sa sœur pour la forcer à jouer aux Barbies avec elle. Sophie, qui voulait simplement regagner sa chambre et écouter de la musique, dut se résoudre à jouer quelques minutes à la poupée pour qu'elle arrête de la suivre.
Mais même une fois le jeu terminé, Amy continua à suivre sa sœur. Elle pénétra dans la chambre et s'empara de Ella. Elle s'enfuit alors dans sa propre chambre, Sophie sur les talons.
Amy avait l'intention de cacher Ella dans son tiroir de sous-vêtements, pour qu'elle échappe au regard sa grande sœur. Mais Sophie entendit les pensées de sa sœur et trouva la cachette bien plus vite que ce qu'Amy avait imaginé. La petite fille, attristée par sa défaite, décida de ne plus adresser la parole à Sophie, ce qui n'était pas plus mal. L'intéressée put enfin retourner tranquillement dans sa chambre pour se reposer.
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J'espère que ça vous a plu ! N'hésitez pas à donner votre avis en commentaire 😉
Rgauxe ♡
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Neuf ans - Gardiens des cités perdues
FanfictionCeci est un recueil de nouvelles sur l'enfance des personnages de la série : Gardiens des Cités Perdues. Au niveau du spoil, pas d'inquiétude, je préviens dans chaque chapitre jusqu'à quel tome il faut avoir lu la série pour ne pas en gâcher la lec...