Neuf ans - Gardiens des cités perdues

Tam et Linh

⚠ Pour comprendre ce chapitre, il est nécessaire d'avoir lu la série jusqu'au tome 4 inclus ⚠

J'ai trouvé inutile de faire un chapitre pour chacun des jumeaux, puisqu'ils sont toujours ensembles, alors je n'en fait qu'un pour Tam et Linh.

M. Song avait encore énervé son fils. Non, il ne voulait pas faire croire que Linh était plus jeune que lui. Elle était sa jumelle, et il ne voyait pas en quoi cela posait problème à son père.

Tam sauta vers Bluma bien plus tôt que d'habitude. Sa sœur le rejoignit quelques minutes plus tard.

— Pourquoi tu es parti si tôt ? demanda-t-elle à son frère.

— J'en ai marre de papa. Il veut que je joue le grand frère, demain, lorsque Lady Lorner viendra.

— Encore ? Mais pourquoi veut-il que tu sois mon grand frère ?

Tam haussa les épaules. Il savait tout aussi bien que sa sœur que les jumeaux étaient victimes de discriminations, l'attitude de leurs camarades à leur égard en était bien la preuve. Ce qu'il ne comprenait pas, c'était pourquoi son père, au lieu d'essayer de combattre cette injustice, voulait la cacher.

Les élèves arrivèrent petit à petit dans la cour de Bluma. Certains lançaient des regards noirs aux jumeaux, dressés par leurs parents à cultiver cette injustice. Mais un certain nombre d'enfants n'avaient que faire des règles que leur imposaient les adultes. Tam et Linh avaient prouvé leur gentillesse à de nombreuses reprises, même si Tam était un peu moins sympathique que sa sœur.

Enya, la meilleure amie de Linh, s'approcha de cette dernière. La jeune fille laissa donc son jumeau pour rejoindre son amie. Tam s'approcha d'un groupe d'enfant qui le méprisait.

— Attention, je vais vous contaminer ! lança-t-il.

Les enfants reculèrent d'un bon pas, lancèrent un regard noir à leur camarade, puis reprirent leur conversation.

— Ne m'en veuillez pas si je suis bête, c'est parce que je suis né d'une naissance multiple !

Cette fois-ci, les enfants ne reprirent pas leur conversation. Tam avait le don de s'attirer des ennuis, ce qui lassait fortement sa sœur. Il avait pourtant des amis, mais il ne cessait de provoquer les autres.

Linh, qui avait remarqué que son frère c'était encore attiré les foudres de ses camarades, décida de le dissuader de continuer. Elle s'excusa auprès d'Enya et s'approcha de Tam. Elle le tira par la manche dans l'espoir de le faire bouger.

— Laisse les tranquilles ! lui conseilla-t-elle. Ils n'en valent pas la peine.

— Ah ça, tu l'as dit !

Il se laissa entraîner par sa sœur vers Enya, qui attendait non loin de là.

— Franchement Tam, comment veux-tu qu'ils arrêtent de s'en prendre à tord aux jumeaux si tu te comporte comme ça ? demanda cette dernière. Fais comme ta sœur, prouve leur que tu es mieux qu'ils ne le pensent !

Tam grommela qu'il n'avait pas envie d'être sympa avec des personnes pareilles, lorsque la cloche sonna.

Les élèves entrèrent en cours. Dès qu'ils furent installés, leur enseignant annonça :

— Aujourd'hui, nous allons parler du Conseil, de ses missions et de ses membres.

Linh ne détestait pas les cours, mais elle ne les adorait pas pour autant. La leçon s'annonçait intéressante, mais sans plus. Tam, en revanche, détestait le cours avant même qu'il n'ait commencé. Enfin, plus précisément, il détestait le Conseil. Il déchira la feuille de cours dès que son professeur la lui eut donné.