Un jour dans un mois inconnu

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Sacha n'existait plus, et moi non plus.

Du moins, pas dans cette version des faits. 

Je l'ai retrouvé assise dans un lit, elle me regardait de ses yeux perçants et j'ignorais comment j'avais pu atterrir là. Je ne reconnaissais pas cet endroit. Je l'ai vu ouvrir la bouche, pour me percuter violemment avec ses mots, comme une tronçonneuse déchirant chaque particules de mon corps.

-Ghaïs, tu es mort.

La bombe dans mon cœur avait explosé. J'ai secoué la tête, frénétiquement, comme un fou, sans réellement comprendre si j'étais dans un rêve ou sous l'emprise de drogues.

-Tu n'existes plus.

-Non ! Ai-je hurlé, prêt à me jeter sur elle pour l'étrangler.

C'est l'atroce vérité qui nous rends avide d'espoir et étrangement divergent.

-Te rappelles-tu lorsque je t'ai dit que nous étions dans le jardin de l'enfer ? J'avais raison, en partie.

J'ai ravalé ma salive. Est-ce que ça, je le faisais vraiment ?

Est-ce que je pouvais réellement sentir ces sensations ?

Je me suis pincé, et griffé jusqu'au sang.

-Nous sommes mort, Ghais.

Alors...

J'ai murmuré, le cœur brisé: 

-Je ne t'ai jamais rencontré ? 

-Si.

Je sentais quelque chose en moi brûler. 

-Nous nous sommes bien rencontrés au musée, Ghaïs Jordan.

-Qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-ce qu'il m'est arrivé, bon sang ? Pourquoi on est ici ?

Je me suis rendu compte que je tournais en rond dans la pièce sombre depuis le début de notre conversation.

Enfin, appelez-ça comme vous voulez.

Puis, elle s'est mise debout et j'ai reconnu sa petite taille et ses cheveux roses. J'ai eu le sentiment que ça, c'était réel.

-Tout était réel. L'incendie, toi, et moi.

J'ai fermé les yeux, parce que la lumière avait jaillit subitement et j'ai émis un râle avant de nous découvrir dans une chambre d'hôpital.

Ma chambre d'hôpital.

Elle s'est baissé et m'a attrapé la main. Cette sensation aussi, semblait réelle.

-Tu dois choisir si tu veux vivre, murmure-t-elle en montrant mon corps à moitié brûlé sur le lit, ou t'endormir, et elle s'est pointée du doigt.

C'est là que j'ai vu le film de ma vie. Que tous les moments que j'ai passé avec Sacha n'étaient que dans ma tête. Que mon amour pour elle, n'avait duré que quelques instants.

Le moment où je l'ai observé la tête à l'envers.

J'ai senti mon cœur battre pour la première fois.

La première fois que j'ai posé les yeux sur elle, le 10 janvier 1989, le jour de la visite au musée avec Monsieur Philips.

Le jour où nous sommes tous morts.




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