Ça m'arrive jamais
En deux semaines la température à New-York avait violemment chuté, tout comme moi ce matin dans la douche. Je tiens à préciser que non, ce n'est pas très amusant de se retrouver étalé à poil, couvert de savon, le cul pointant Neptune, à se tenir l'entrejambe jugé bonne piste d'atterrissage par votre gel douche. Quel bon début de journée.
Trêve de malheurs matinaux, aujourd'hui était une journée de repos. L'exposition que nous avions reçue puis organisée connaissait un franc succès, et l'artiste portugais qui avait été invité en était ravi. Les bénéfices rapportés à la boîte ayant dépassés les chiffres habituels, toute l'équipe s'était vue attribuer un petit bonus. Étant stagiaire et non salarié, je n'avais pas pu en profiter. Le propriétaire de KNJ Artdio avait donc décidé de m'accorder deux jours de repos, deux jours sur lesquels je n'en avais accepté qu'un ; en tant que bon fayot.
Le "grand patron" était un jeune entrepreneur -d'à peine un an de plus que moi-, qui avait monté sa boîte dès ses 18 ans, à l'aide d'un modèle audacieux et innovant imaginé par lui-même. Pourtant, la majorité d'entre nous ne pouvait pas rivaliser avec son humilité. C'étaient ses employés qui avaient insisté pour encadrer les divers prix et articles vantant tous ses travaux. La légende courait dans la boîte qu'il aurait un Q.I de 148, à savoir 1.3% des meilleurs quotients mondiaux. Moi et les chiffres faisant très mauvais ménage, j'avais plus simplement compris qu'il était hyper intelligent. Il s'appelait Kim Namjoon. Jamais je n'aurais cru le rencontrer un jour, si ce n'est grâce aux chaudes recommandations que lui avait faites mon professeur à mon propos. Même s'il me parlait déjà comme à un ami, j'hésitais à lui demander si je pourrais revenir pour notre deuxième session de stage.
La foule sortant du wagon me sortit de mes pensées, et je la suivis afin de rejoindre l'extérieur. Je remis mon manteau et me dirigeai vers la place de la Marsons. J'y avais rendez-vous avec Hannah qui terminerait exceptionnellement ses cours dans environ vingt minutes. En l'attendant, je décidai de m'installer à une table en pierre que j'avais repérée. Elle était uniquement occupée dans un coin par ce que je présumai être un étudiant, vêtu d'une capuche et d'un masque, concentré sur sa planche à dessin. Je le saluai en m'asseyant, mais fus un peu contrarié de ne pas avoir de réponse. Je n'avais pas besoin qu'il cesse son activité, mais apparement cela avait été trop difficile de simplement lever la tête.
Alors que je dévisageais l'individu assis en diagonale de ma place, je remarquai la cicatrice sur sa joue, et me figeai. Cette cicatrice, je m'en souvenais très bien, elle ornait la joue du fameux jeune homme plus qu'intriguant que je n'avais jamais pu approcher. Que devais-je faire à présent ? Malgré sa concentration et l'accueil peu chaleureux auquel j'avais eu droit, j'éprouvais ce besoin de lui parler, ne serait-ce que quelques secondes. Ça me démangeait.
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Photogénique [vkook]
Fanfiction« - Notre rencontre ne tenait qu'à un fil... Non, qu'à une photo. - Oh c'est bon, arrête de jouer les dramaturges un instant, et assume que c'est carrément psychopathe de photographier des inconnus. Surtout pour les mater une fois chez toi. - Je t...