Petite escale transitoire avant de reprendre le vol en direction du chapitre 8
Le temps passait réellement trop vite. Mais ça ne pouvait être qu'à mon plus grand bonheur.
Il n'y avait rien eu de spécial dans le déroulement du mois d'octobre, à l'exception de l'école qui nous avait préparés à notre première session de stage. Ces stages participaient à notre évaluation continue, ils avaient pour but de mesurer notre professionnalisme et nos capacités d'adaptation : « L'art et tout ce qui y touche sont des domaines très flexibles dont les courants sont en mouvement constant. Il est donc nécessaire pour le jeune artiste de pouvoir répondre à des attentes plus ou moins en décalage par rapport à ses habitudes, variant avec les contextes, les projets et la clientèle. » nous avait en partie discouru un des responsables de notre secteur.
Un mois sur deux, nous serions placés en entreprise ou agence. Un corps professionnel qui nous redemandait aux sessions suivantes rapportait le double des points récoltés en temps normal. Autant vous dire que nous étions tous extrêmement déterminés à prouver ce que nous valions, moi-même ne faisant pas exception.
Aujourd'hui avait été mon premier jour en tant que stagiaire chez « KNJ Artdio », une des nouvelles boîtes privées en plein essor. J'avais été placé au sein d'une des équipes techniques s'occupant des expositions étrangères. Chaque mois, ils étaient chargés du déroulement de A à Z d'une exposition différente, dans un gigantesque local que la boîte louait aux intervenants. N'ayant jamais participé à de tels projets, j'avais passé la majorité de ma journée à observer et écouter les fonctions que j'aurais à remplir à compter de demain. Je n'avais pas encore pu visiter le lieu de l'expo étant donné que celle-ci s'organisait d'abord sur papier, en dessin. Nous étions donc restés au studio.
Je sentais cependant que j'allais beaucoup apprécier ce stage : l'équipe à laquelle j'avais été confiée alliait efficacité et convivialité. C'est-à-dire que la bonne humeur régnait en maître, sans pour autant laisser de place à la moindre perte de temps.
Mis à part cela, il faisait froid. Le temps était beau, mais glacé. Pourtant ce n'était que l'automne, je jurais déjà intérieurement contre l'arrivée de l'hiver. Vraiment, le mois passé n'avait rien apporté de nouveau à ma vie : les cours se déroulaient correctement, j'en apprenais tous les jours mais pas assez à mon goût, Hannah était toujours aussi géniale avec moi, mon travail au Subibi était tout aussi platonique qu'aux premiers jours, excepté les moments où mes compagnons préférés passaient me rendre visite. Amy filait le parfait amour avec Daisy, et Dayn... Dayn était Dayn, les plans culs en moins.
Plus sérieusement, son comportement ces derniers temps était intriguant. Il rigolait beaucoup moins, semblait davantage fermé avec les autres, et commençait même à être désagréable avec Amy et moi-même. Il avait constamment besoin de nous voir, or nous nous voyions déjà énormément au cours de la semaine. Mais nous finissions souvent par accepter, sentant qu'au fond quelque chose le rongeait. Quoi ? Nous n'en savions rien. Toutes les fois où nous avions essayé une approche plus « sentimentale » de la chose dirions-nous, il ne nous avait pas pris au sérieux et avait changé de sujet. Je commençais à douter, il était évident qu'il nous cachait quelque chose, ou qu'il n'osait pas nous le dire. J'avais plusieurs fois émis l'hypothèse avec Amy que cela avait un rapport avec sa mère, auparavant malade, mais la délicatesse du sujet nous empêchait d'aborder cela avec le concerné. S'il voulait nous en parler, il l'aurait fait. Le braquer n'était pas l'objectif.
VOUS LISEZ
Photogénique [vkook]
Fiksi Penggemar« - Notre rencontre ne tenait qu'à un fil... Non, qu'à une photo. - Oh c'est bon, arrête de jouer les dramaturges un instant, et assume que c'est carrément psychopathe de photographier des inconnus. Surtout pour les mater une fois chez toi. - Je t...