Il est assis là, les coudes sur son bureau de bois vernis
Dans un silence religieux, les yeux fixés dans le vide
Dans ses mains, des feuilles de papier jauni
Les jeter ou les garder, c'est pourtant lui qui décide
Une mappemonde tourne lentement, agitée par un geste lassé
Les pays et continents défilent, un rêve inachevé
Le vieil homme s'est réveillé trop tôt
Il ne pourra plus voir ces paysages plus que beaux
Cloué à sa chaise, condamné à l'inertie
Voyager pour lui n'est plus permis
Et pourtant les fleurs l'appellent, les montagnes crient
Comme si elles n'attendaient que lui
Par le passé, toutes les limites valaient la peine
D'être franchies, et il courait à perdre haleine
À la recherche d'aventures, de mystères et de découvertes
Puis finalement le temps est venu à sa perte
Alors que la Terre tourne, lui n'avance plus
Les yeux pleins de nostalgie, mais fixés sur le mur
Ils ne voient pas que le rêve a disparu
Au fond de lui, il songe toujours d'aventures
L'herbe et les feuilles frémissantes, la neige tombante
Les vents cinglants, la caresse du soleil
Tout lui semble être une drogue, drogue menaçante
Endormi, il a eu trop peur du réveil
La mappemonde tourne toujours, mais il s'est résigné
À ne contempler les pays que sur de vieilles cartes déchirées
Alors non, jamais il ne pourra les jeter
Car elles sont le seul vestige de ses joies passées.
- Les rêves ternis d'un homme vieilli, 26 mai 2018 -
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Oaristys Étoilée
PuisiOaristys, n.f : Conversation tendre. Fais de mon âme des cendres. Invoque les mots, emplis-moi de passion, Emporte mon esprit dans un tourbillon... Mes yeux se ferment sous tes caresses verbales, Les Étoiles effacent mes larmes sales, Je sais brille...