Tu as le droit d'être heureux avec moi. Cela ne te fera aucun mal. Jamais je ne te lâcherai, jamais je ne te ferai tomber. Je sais que c'est difficile à croire, que l'histoire est trop belle pour être réelle, et pourtant... Tu ne rêves pas ! Je sais que ce monde semble maintenant plus noir que blanc, qu'on nous dit trop souvent, à nous, les humains débutants, que la vie est fourbe et qu'il ne faut pas lui faire confiance, que quoi que nous fassions, elle finira toujours par nous casser le nez au moment où on le pointe enfin vers le ciel. Cependant, ce que l'on ne nous a pas dits, c'est qu'au milieu de ce chaos et de cette incompréhension désolants, il reste des petites tâches de lumière : nous en faisons partie. Cette société m'exaspère. Qui a appris aux humains à avoir si peur ? A se méfier de leurs congénères de la sorte ? Qui a dit que le bonheur ne pouvait pas durer, et qu'une chute était inévitable ? Sous quel prétexte cette théorie devrait-elle être vraie pour nous tous ? Je ne fais pas partie du troupeau de moutons qui agit de façon à se blesser lui-même.
Évidemment, c'est tellement plus simple de rester planqué dans un trou de souris plutôt que d'agir pour son bonheur ! «C'est tellement plus facile de sourire plutôt que d'être heureux !» Évidemment que c'est tentant de se recroqueviller sur soi et de subir les désirs du Destin ou du Hasard au lieu de se battre pour ce qui nous est cher ! Si c'était possible d'avancer réellement et d'atteindre le bonheur de cette façon, personne ne ferait l'effort de prendre des risques. Parce que, oui, faire un pas vers le bonheur c'est risquer de tomber. Mais est-on vraiment sûr de tomber ? Prendre le volant d'une voiture c'est risquer un accident. Monter dans un avion, dans un train, sur un bateau c'est risquer de mourir. Traverser la route c'est risquer d'être renversé. Se balader dans la rue la nuit c'est risquer d'être violé, assassiné, dépouillé. Jouer au poker c'est risquer de se ruiner. Allumer un feu c'est risquer de se brûler. Sauter d'un mur c'est risquer de se blesser. Aimer c'est risquer d'être blessé. Mais rester chez soi c'est risquer de dépérir. Par conséquent, parce qu'une chose est dangereuse, ou parce qu'elle est susceptible d'échouer, il ne faut pas la tenter ? Alors à quoi beau vivre ?
Alors, oui, évidemment qu'on n'a rien à perdre en restant enfoncé dans nos craintes, mais on n'a rien à gagner non plus.
Cependant, je comprends ce raisonnement. On a tous été amenés à faire des choix douloureux, à croiser la route de saloperies, donc on finit par oublier que la douleur est l'opposition du bonheur. J'ai l'impression que ce mot est un mythe, à présent. Pourquoi personne ne croit-il plus à la sérénité et au bien-être ? Ils existent bien, pourtant. Il suffit de les laisser monter à la surface, et de les accepter comme des partenaires, et non pas comme des bombes à retardement. Le bonheur, ce n'est pas une mouche qui se pose au hasard sur une épaule, puis repart. C'est un choix que nous faisons. J'ai décidé d'être heureuse, et j'ai décidé de l'être avec toi. Bien sûr, c'est quelque chose qui s'apprend. Généralement, c'est plus facile à deux. Je serai ton enseignante, d'accord ? Non, oublie la formule de demande : Je t'apprendrai à être heureux. Je t'ai apprivoisé, et j'ai appris à te faire confiance. Je n'ai pas peur de toi, ni de ce que tu pourrais me faire. Je ne crains rien. J'ai décidé de profiter de chaque instant passé à tes côtés, et de le savourer comme un plat de pâtes à la carbonara, sans craindre sans cesse qu'il y ait un piège, une mascarade enfouis sous la montagne d'amour que tu me donnes. Je me sens chanceuse, sereine, apaisée, récompensée de cette longue et douloureuse attente avant de te trouver enfin. J'avance en paix, en te tenant la main.
KingAzenith
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De maux à mots
PoetryJ'ai ramassé les morceaux de mon cœur, un à un. La tâche a été rude, et longue. Je me suis coupée, plusieurs fois. Et tout ce que ces morceaux de cœur macéré me disaient, je l'ai écrit. Ici. 17:07/18 : #4 écriture.