Surréalisme

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Le néant m'a engloutie aussi goulûment que le soleil avale ses propres tripes et tout autour de moi paraissait confus, si bien que je me suis laissée perdre dans l'immensité de l'horizon qui s'étendait à perte de vue devant moi. Et j'ai pensé à ce tourbillon, à cette chute qui m'entraînait encore plus profondément avec elle, et les menottes qui m'enchaînaient me pourrissaient les poignets. Je marchais, seule, on aurait presque dit que je courais. En fait, je courais carrément.

Je voulais sortir, m'échapper, m'évanouir, trouver un remède à cette amoncellement de douleurs contradictoires. Je pleurais jusqu'aux os tandis que le funambule de mon esprit se balançait dangereusement au bord du précipice de son funèbre destin. Un cri déchira le silence plat de la nuit, mais n'est-il de plus grand hasard que le silence ? Et puis il y avait ses yeux, son regard qui me transperçait comme une lame empoisonnée.

Ce monde que je percevais était un paradoxe. Qui était mon jour ? De qui étais-je la nuit ? Et j'ai sombré. Obstinément, inévitablement. Je me suis fracassée en un millier d'étoiles de sang mais la douleur est restée. Parce qu'un cœur brisé ne s'arrête par pour autant de battre. L'amour est une pile électrique qu'on ne peut épuiser, qu'on peut casser mais qui fonctionnera toujours. L'amour est un poison dont le venin est vital.


De maux à motsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant