Chapitre 33

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Je me suis réveillée par d'affreuses douleurs. Je sentais ma fille me tirailler les entrailles de mon bas ventre. La douleur a duré durant quelques secondes avant de s'arrêter. Je regarde autour de moi pour me rendre compte, que je n'étais plus présente dans la petite chambre mais à l'arrière d'une voiture. Je me mets à chercher la moindre présence d'une personne avant de voir mon frère Moctar entrer dans la voiture. Il se tourne en ma direction.

« On a dû partir plutôt, je vais te trouver un endroit où tu seras tranquille...

- Où est Isaac ? », lui demande-je. Les traits de son visage de durcissent de manière effrayante. Il ne supportait aucunement que j'évoque le nom de l'homme que j'aimais. Il ne supportait pas d'ailleurs de savoir que sa sœur fréquentait un homme.

« Akissi, ne me mets pas sur les nerfs maintenant », me dit-il avant que je ressente de nouveau une autre douleur. J'espérais que ce soit une fausse alerte, c'était bien trop tôt. Moctar lit rapidement la panique dans mon regard. Il descend de la voiture avant de me rejoindre à l'arrière.

« Quoi, qu'est-ce qu'il y a ?

- Il faut que tu m'emmènes à l'hôpital, je vais accoucher, lui dis-je paniquée et en pleure.

- OK, bouge pas, je t'y emmène rapidement », me dit-il en sortant. Il contourna la voiture pour prendre le volant. Je ne sais pas soudainement ce qui m'a pris, ni avec quel courage j'avais. Tout ce dont je voulais est de ne pas donner mon enfant et Moctar n'avait que ce but en tête. Au moment où il tentait d'entrer les clés dans le contact je me redresse sur le siège avant de recouvrir le visage de Moctar avec mes mains.

« Tu fou quoi Akissi ! », crie Moctar avant que j'appuie à l'aide de mes deux pouces ses yeux. Je n'y suis pas aller de mains forte, pour qu'il hurle de douleur. Agacé, il retire rapidement ses mains. J'ai trop sous-estimé la force de mon frère aîné qui m'a conduit une fois à l'hôpital. Il comptait m'y rendre mais là je ne savais plus si c'était pour que j'accouche ou qu'on me soigne des séquelles d'une agression. L'adrénaline en moi était bien trop forte, mon envie de sauver ma fille et la garder auprès de moi était à un tel point forte que je me suis retrouvée à faire une chose que je n'aurais jamais pensé. Moctar attrape violemment mes bras qu'il bloque. Il se retourne avant de m'assommer d'un énorme coup de poing au visage. J'ai cru un instant perdre un œil. Il démarre la voiture sans aucune pitié pour la douleur que je ressentais. Les contractions étaient de plus en plus fortes, je n'arrivais plus à le supporter ni tenir en place.

« Moc...tar...s'il te plaît, arrête la voiture ! », l'implore-je en pleure. Il allait énormément trop vite, c'était effrayant. Il dépassait toutes les voitures autour de nous. Il a failli provoquer plusieurs accidents. Je devais réagir vite, la vie de ma fille était en jeu. Je me redresse difficilement et recouvre le visage de Moctar avec mes mains. Je sentais la colère monter en lui.

« Putain, Akissi dégage ! », me crie-t-il en me poussant. Ma tête se cogne contre la vitre qui m'a assommé durant quelques secondes. La voiture quant à telle tourne dans tous les sens avant d'entrer en collision contre une chose. En ouvrant les yeux je constate qu'à l'extérieur il y avait énormément de fumée qui dégageait de la voiture. Je porte mon regard sur Moctar inconscience. Son visage était inondé de sang et il ne donnait plus signe de vie. Je pose mes mains sur son épaule afin de le faire rapidement réagir.

« Moctar...réveille-toi...Moctar ! Crie-je paniquée. S'il te plaît, réveille-toi ! ».

Après ce violent choc, Moctar reprend conscience en ouvrant faiblement les yeux. J'ouvre la portière de la voiture pour m'en dégager difficilement. Je me retourne une dernière fois sur Moctar qui n'arrivait pas à bouger et me fixait avec un air triste. Toute la circulation sur une route que je ne connaissais pas avait été interrompue dû à mon inconscience. Des voitures étaient entrées les unes sur les autres. Un homme se dégage le visage tout en sang de sa voiture qui s'était enfoncé dans la nôtre. Il me regarde un instant pour chercher à comprendre ce qui se passait. Je n'avais que quelques secondes pour réfléchir et m'en aller loin d'ici. 

C'était un accidentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant