C'était un accident

Chapitre 16

Je me suis rendu compte un peu tardivement que je m'étais un peu trop emporté avec Akissi. Elle était toute tremblante face à moi et ne faisait que pleurer. Elle a fini par me tourner le dos et partir en courant dans sa chambre. Le fait d'évoquer le sujet de ma mère a fini par me rendre dans cet état.

Le lendemain.

Quand je me suis levé, je n'ai trouvé aucune trace d'Akissi. Elle n'était pas non plus dans sa chambre. Je suis parti rapidement vérifier dans son dressing, elle n'avait pas emporté d'affaire ce qui voulait tout simplement dire qu'elle s'était rendue dans sa boutique. Je n'arrivais pas à croire que sous-prétexte que je lui ai crié dessus me rendait aussi mal. J'ai pourtant fait pire à d'autre. C'est la sonnerie de mon portable qui m'interpelle et me fait sortir de mes pensées. Je pensais ne plus jamais revoir ce numéro s'afficher sur mon écran.

« Papa ? Fais-je.

- Alors mon fils, comment tu te portes ?

- Bien, j'attendais de savoir si tu avais une nouvelle naissance pour avoir de tes nouvelles, lui dis-je avec une grande ironie.

- Non, je suis devenu bien trop vieux pour ça, me répond-t-il avant de se mettre à rire. C'est plutôt l'un de tes frères qui m'a rendu heureux en m'offrant un autre petit-fils.

- Qui ça ? Lui demandé-je en me rendant à mon bureau.

- John. Je suis désolé, j'aurais bien aimé te voir, mais je suis à bord de mon avion pour me rendre en Angleterre. J'ai entendu dire que tu as enfin rencontré ton adversaire.

- Ça a aurait été sympa de me prévenir que j'avais un autre petit frère caché quelque part, lui dis-je avant de recevoir une enveloppe de la part de Pablo dans mon bureau.

- Non, j'étais plutôt curieux de connaître ta réaction en voyant qu'un autre adversaire s'était présenté devant toi. J'ai bien hâte de voir le résultat final et comment tous les deux vous comptiez combattre pour obtenir mon trône.

- Après m'avoir jeté à la rue sans argent, tout ça ne te suffit pas, il faut toujours que tu en fasses plus ?

- J'aime voir qu'il y ait un peu d'action, j'ai d'ailleurs appris que tu m'offriras bientôt un autre petit-fils, me dit-il.

- C'est sûr que je ne peux jamais rien te cacher, lui dis-je d'un air sidéré.

- Tu me connais aussi, bon, je vais devoir te laisser, bonne continuation mon fils », me dit-il avant de raccrocher. C'était ça, mon père nous a tous élevé en nous faisant comprendre que notre vie n'était qu'un jeu que l'on devait gagner. Il n'a aucun scrupule de voir ses fils s'entre-tuer pour obtenir ce qu'il a construit. J'ouvre l'enveloppe pour faire sortir la photo de ce Randy, mon supposé frère.

« La mère de votre demi-frère est française, il a passé toute sa scolarité ici en France avant de partir faire de grandes études en Angleterre.

- Je vois qu'il s'agissait juste d'une aventure que mon père a eu », m'exprimé-je en observant des photos de Randy quand il était petit. Entouré de ses amis et sa mère. Dans une aucune d'entre elles mon père n'apparaissait. Il avait plus de 40 enfants, c'était à vrai dire tout à fait normal qu'il ne les voit pas tous.

« Il s'est perfectionné dans le monde des affaires, il est surnommé comme un fantôme, on ne le voit presque jamais se déplacer, mais beaucoup de gens le redoutent.

- Je comprends, mon père ne l'a pas choisi au hasard ».

*****

C'est d'une tête dépitée que je me retrouvais dans la boutique. Je n'avais pas du tout la tête à travailler ni à confectionner des vêtements. Je suis pratiquement restée toute la journée sur l'ordinateur à regarder ma page Facebook et celle d'Instagram. Je répondais aux commentaires et à quelques demandes. J'ai même eu la commande d'une future mariée. J'ai été étonnée de ça. Elle voulait trouver quelqu'un pour coudre sa robe de mariée qu'elle voulait mélanger avec un pagne wax. Apparemment elle a apprécié le prix abordable que je lui ai proposé. Ça faisait une heure que je tournais sur plusieurs pages et photos de robes de mariée pour m'inspirer et m'imaginer plusieurs possible modèle.