Chapitre 5

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« Madame, les résultats des tests que vous avez effectué il y a quelques semaines pour les maladies sont à présents disponibles ».

J'avais pensé à tout, sauf à cet éventualité. Ce n'est pas que je l'avais oublié, c'est juste qu'au fond de moi j'espérais que ça n'arrive pas. J'avais pourtant pris cette chose qu'ils appellent pilule de lendemain. J'étais assise dans la salle d'attente du laboratoire. Mais je n'arrivais aucunement à détacher mon regard de la feuille qui m'a été donnée.

« Négative, négative, négative, négative, positive ».

Comme ce jour-là, je souhaitais que tout ce qui est arrivé ne soit qu'un terrible cauchemar, non, je ne pouvais pas être, ce n'était pas possible, je venais à peine de commencer une toute nouvelle carrière. Je voulais juste m'en sortir...ce n'était pas possible. C'est ainsi que je me suis mise à pleurer. Je prends mon portable pour appeler Fatou, mais c'est le message de mon grand-frère qui m'attire à la place.

« J'espère que tu fou pas n'importe quoi, appelle maman, nous fais pas honte stp ».

Je n'ai pas pu me retenir, c'est dans un fort sanglot que je m'effondre.

Qu'allais-je pouvoir leur dire après tout ça ?

J'étais la honte et le désespoir de ma propre famille. Mes parents ne voudront plus de moi.

Pourquoi suis-je aussi bête, bête, bête ? Me demandé-je en me frappant plusieurs fois à la tête.

La seule maladie que j'avais contracté était celle d'un bébé. Je n'en voulais pas, je n'étais pas prête à vivre tout ça pour l'instant. J'ai essuyé mes larmes et je me suis forcée à me lever pour aller travailler. Je ne voulais pas prendre le risque de me faire inutilement virer.

Au magasin.

J'étais à un tel point vidée par cette nouvelle, que je faisais à peine attention aux remarques de Baron mon patron. Selon lui, je n'effectuais pas assez et convenablement mon travail tout comme il le fallait. Il passait son temps derrière mes pas à surveiller tout ce que je faisais, à critiquer ma manière de parler aux clients et même d'encaisser. Il m'a même accusé d'avoir fait une erreur à la caisse alors que je suis sûre de n'en n'avoir fait aucune. Tout ce qu'il me faisait ne me faisait ni chaud ni froid, il s'est lui-même fatigué en voyant que je ne réagissais pas du tout.

C'est en fin de soirée qu'on a fini par fermer, au moment où j'allais m'en aller, Baron est apparu devant moi. Je le regarde silencieusement tout en gardant une expression neutre.

« Akissi, je pense que tous les deux on va devoir parler de ton travail.

- Oui...? Lui réponds-je.

- On peut discuter à l'intérieur ?», me demande-t-il alors que je voyais tous mes autres collègues sortir du magasin. Je n'avais aucunement l'envie de lui parler ni l'écouter. J'étais uniquement épuisée et la seule chose que je voulais c'était de rentrer chez moi ainsi que de dormir. J'avais des cartons à faire. Comme il était mon patron, je n'avais pas le choix. J'ai fini par le suivre dans le bureau. Il ferme la porte juste derrière lui avant de m'inviter à m'asseoir sur sa chaise. C'est ce que j'ai fait. Je garde continuellement mon regard plongé dans le vide.

« Écoute Akissi, je pense que nous sommes partis sur un très grand malentendu, me dit-il. Je reste silencieuse sans lui répondre. Je ressens rien pour toi, c'est juste que j'ai voulu me comporter avec toi comme je me comporte avec ma petite cousine Fatou. Vous êtes comme des petites sœurs pour moi.

- Je comprends, lui réponds-je froidement.

- Je veux juste que tu t'améliores plus dans ton travail, tu te rends pas compte de toutes les erreurs que tu as fait aujourd'hui. Ça ralenti le travail de tout le monde qui est obligé de repasser derrière toi.

C'était un accidentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant